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Élèves infirmiers en souffrance
18 août 2006
La Réunion a un besoin urgent d’infirmiers. Les élèves infirmiers ont besoin de réponses. Ils étaient une centaine en avril à faire grève pour dénoncer les dysfonctionnements tant au niveau de leur enseignement que de leur mise en situation professionnelle. Ils souhaitent que le débat actuel autour de la pénurie de personnels sanitaires permette en amont une prise en compte de leurs difficultés qui concourent à décourager les vocations et détériorent les conditions de travail de la profession. Accompagnées par la CGTR Santé, deux élèves infirmières lèvent à nouveau le voile.
Pourquoi n’y a-t-il pas d’uniformité des soins à La Réunion ? Pourquoi évalue-t-on les élèves des IFSI (Institut de Formation aux Soins Infirmiers) sur une "pratique idéale" inapplicable dans la réalité d’un service ? 70 infirmiers de métropole doivent être recrutés avant la fin de l’année. Qu’en sera-t-il des diplômés d’État qui seront sur le marché en novembre ? Pourquoi les élèves refusent-ils de travailler au CHD ? Pourquoi les revendications des élèves sont-elles toujours sans suite ?...
Assez de "jouer la comédie"
Virginie Bourdel, en 2ème année à l’IFSI de Saint-Denis et Laurence Legros en 3ème année, comme beaucoup de leurs camarades étudiants, souhaitent une amélioration de leurs conditions d’études et de travail. "Les solutions sont difficiles à trouver, accorde Laurence. Mais il faut en parler." Parler de cet abus de "souveraineté" qui caractérise les deux IFSI de La Réunion.
Contrairement aux écoles de métropole, ici, l’uniformité des soins n’existe pas. D’un formateur à l’autre, de l’école du Sud à celle du Nord, l’enseignement des soins infirmiers diverge. À chaque élève de s’y retrouver : "vous faites comme vous voulez", rapporte Virginie. "On nous dit qu’il y a toujours moyen d’adapter les soins infirmiers, explique Laurence, pourtant, lors de l’épreuve de Mise en Situation Professionnelle de Diplôme d’État, il faut qu’à l’instant T les élèves reproduisent une pratique idéale sachant que les conditions de travail au sein du service et les moyens disponibles ne le permettront pas. Dans leur pratique quotidienne, les infirmiers font avec les moyens du service dans le respect des règles d’hygiène, de sécurité et d’asepsie. Si l’on essaie de faire de même, on est recalé." Alors la veille de l’épreuve, l’élève averti sillonnera les services en quête du matériel indispensable à une "pratique idéale" qu’il gardera précieusement dans son casier pour faire "comme si" à l’instant T. Les deux jeunes femmes disent en avoir assez de "jouer la comédie" et surtout n’en voient pas l’intérêt.
Étudiants sous anti-dépresseurs
Les non-sens de ce type, les divergences de conceptions de soins selon les formateurs et la partialité qui les anime, l’adaptation péi des cours et TD... Les élèves sont sous pression avec le sentiment prédominant de ne pas être aidés. Laurence souligne qu’au bout de trois ans d’études, 80% des étudiants sont sous anti-dépresseurs et anxiolytiques.
"Pourquoi cet acharnement ? Cette perversité ?" "On avancera toujours l’excuse que chaque IFSI a son règlement intérieur, que les pratiques en place s’appuient toujours sur le règlement national", explique Viriginie et qu’importe si une élève s’entend répondre : "On est à plus de 10.000 kilomètres de la métropole, on vous gère comme on veut !" (sic)
Suite à la mobilisation des infirmiers, en juillet, un audit a été mis en place à l’IFSI de Saint-Denis. Dirigé en interne, il a conclu à des problèmes de communication. Point. Mais cette réponse ne satisfait pas les élèves qui sont prêts à se mobiliser à nouveau dès la rentrée. Profitant du débat sur la pénurie d’infirmier, ils veulent jouer "carte sur table", pour reprendre l’expression de Jeanne Marlène, secrétaire générale de la CGTR Santé.
Les conditions de travail dans les hôpitaux publics sont pointées du doigt. Sur 40 DE embauchés l’année dernière au CHD, il n’en resterait qu’une dizaine. Les autres ont démissionné, préférant exercer dans le privé quitte à être moins payés. Et pourtant, selon les données présentées par l’ARH lors de la réunion du 8 août*, le secteur privé semblait doublement touché par la pénurie ?
"Être de bons moutons"
Un infirmier débutant, sous CDD renouvelés, est affecté dans plusieurs services. "Le pool de remplacement est une bonne chose, si ce n’est que l’école ne nous y prépare pas, explique Laurence. En métropole, les IFSI apportent toutes les connaissances théoriques et techniques et le diplôme ne vient qu’avec la connaissance du terrain. Ici, on nous demande d’apprendre par coeur." Un jeune diplômé peut donc être affecté à la réanimation, avec seulement un mois d’expérience de stage, ou pire en hémodialyse sans aucune expérience de la spécialité et du service, alors qu’à la clinique Sainte-Clotilde, 4 mois de stage sont nécessaires pour intégrer ce type de service.
Manque d’encadrement, d’accompagnement : le problème est récurrent. Les jeunes diplômés sont confrontés brutalement à la réalité. Et pour Laurence : "Pendant trois ans au minimum, on nous demande de ne pas bouger, d’être de bons moutons pour espérer d’ici 5 ans obtenir un poste fixe, une titularisation."
Stéphanie Longeras
* Le 8 août, à l’invitation de l’ARH et de la Région Réunion, responsables des hôpitaux publics et privés, des associations du médico-social, des syndicats de personnels sanitaires, de la DRASS et de l’ANPE ont posé ouvertement le problème de la pénurie d’infirmiers à La Réunion. Si Jeanne Marlène, secrétaire général de la CGTR Santé, approuve cette recherche de consensus, cette volonté d’action, elle souligne que l’urgence avancée ne doit pas occulter les conditions d’enseignement et de travail des élèves infirmiers. "Avant de poser un bloc de béton, il faut enlever les saletés dessous."
Appel aux agents hospitaliers
L’ARH a lancé un appel aux agents hospitaliers qui souhaiteraient intégrer un IFSI de métropole. Jean-Pierre Cadet, ambulancier au Samu, inscrit sur liste complémentaire, partira dans 6 mois pour suivre une école d’infirmier dans le 93, grâce à un congés de formation professionnelle. L’ARH a accepté de prendre la totalité des frais en charge et a diffusé l’appel auprès des établissements de santé.
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Messages
17 septembre 2007, 18:19
Il est nécessaire de préparer les élèves infirmiers à la réalité du travail, d’autant que les conditions de travail se dégradent de jours en jours. Je suis infirmier dans un DOM affecté de nuit dans un service de Médecine avec une aide soignante pour 30 patients et bientot 34 patients ! Je peux vous dire que les soins prodigués aux patients se font avec un "lance pierre". Il faut se préparer a cette augmentation de charge de travail, ceci voulu par nos politiques ;
Mais que veulent ils ?
Ceci prouve que les pouvoirs publics ne s’interressent pas à nous !
Ce cas traité dans votre article n’est pas isolé, croyez moi !!!!
Faites le savoir autour de vous, car c’est intolérable !
Voir en ligne : Mes nuits à l’hôpital