Conférence de presse du Collectif pour le développement de la micro-région Sud et de Gélita Hoarau

« Il faut un sursaut collectif pour sauver ces filières »

23 avril 2011, par Sophie Périabe

Le 19 mai prochain, le conseil d’administration de l’Université de La Réunion tranchera sur le sort des filières des sciences humaines et lettres modernes au campus du Tampon.
Très inquiets, le Collectif pour le développement de la micro-région Sud et la sénatrice Gélita Hoarau préconisent un « sursaut collectif » pour obtenir du gouvernement les moyens nécessaires au bon fonctionnement et développement de notre université.

« On revient à la situation d’avant 1994, quand les élus du Sud se battaient pour la délocalisation de l’enseignement supérieur au Tampon et à Saint-Pierre », indiquait hier Gélita Hoarau, sénatrice de La Réunion.
Aujourd’hui, le rattrapage par rapport au Nord n’est pas terminé que déjà, « on commence à démanteler », déplore la sénatrice.
En effet, les étudiants du campus du Tampon ont appris il y a quelques jours que les filières en lettres modernes, histoire et géographie allaient être regroupées sur Saint-Denis suite à une baisse des effectifs dans le Sud.
Le Collectif pour le développement de la micro-région Sud « ne peut rester insensible à ce choix qui défavorise l’équilibre territorial de La Réunion », souligne Krishna Damour.
Ce dernier rappelle que les études démographiques prévoient une augmentation de la population, 140.000 résidents supplémentaires, dans le Sud de l’île d’ici 2020. Or, cette micro-région souffre déjà « de manque d’aménagement structurel, d’éloignement des services, d’insuffisance économique ».

850 chambres universitaires pour 10.000 étudiants

De plus, une telle décision a « des conséquences graves pour l’avenir de nos étudiants », surtout les plus défavorisés. « N’oublions pas qu’une grande majorité de nos étudiants sont boursiers et ne pourront pas supporter les frais d’installation sur Saint-Denis », insiste Gélita Hoarau. « Ces étudiants sudistes ne pourront pas tous compter sur les chambres universitaires puisqu’il y en a seulement 850 pour environ 10.000 étudiants ». Nombreux sont ceux qui quitteront cette université qui ne joue plus son rôle ascenseur social.
Face à ce désengagement de l’État et à la menace qui pèse sur la jeunesse du Sud, le Collectif pour le développement du Sud et la sénatrice de La Réunion « invite M. Roshdi à faire remonter auprès de tous les politiques les demandes et les besoins de l’université de La Réunion pour qu’ensemble nous plaidions le maintien de ces filières », a conclu Gélita Hoarau qui ne manquera pas d’interpeler les ministères concernés.
À noter que des mobilisations étudiantes pourraient être organisées dans le Sud de l’île dans les prochains jours.

Sophie Périabe

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