Handicap

Il manque... 117.000 places et 10 milliards d’euros

7 septembre 2007

Une étude de la Fegapei présente les besoins du handicap, secteur par secteur. La prise en charges est insuffisante pour les autistes, les polyhandicapés, les enfants et les handicapés vieillissants.

Les besoins pour le secteur du handicap s’élèvent à au moins 117.000 places nouvelles sur 5 ans, selon les chiffres des représentants du secteur du handicap communiqués hier.
La Fegapei (associations gestionnaires d’établissements et services) a présenté une analyse fouillée, secteur par secteur, des besoins des quelque 6 millions de personnes handicapées en France. Ces besoins sont évalués à plus de 10 milliards d’euros.

Les autistes et moins de 6 ans

Actuellement, on compte 370.000 places en établissements et services. Le nombre de 117.000 places supplémentaires nécessaires, selon la Fegapei - 70.000 pour adultes et 47.500 pour enfants -, correspond à la réalité, confirme l’association des paralysés de France.
Le Directeur général de la Fegapei, Philippe Calmette, souligne que les besoins se font surtout sentir pour la prise en charges des autistes (24.000 places nécessaires) et des polyhandicapés, ainsi que pour l’hébergement des travailleurs handicapés et des handicapés mentaux vieillissants.
« La durée de vie des handicapés tend à rejoindre celle des personnes ordinaires, c’est une bonne chose, mais cela génère des besoins nouveaux », fait remarquer Philippe Calmette.
La Fegapei indique que l’encadrement est également insuffisant pour les tout petits, et chiffre à quelque 13.500 le nombre d’enfants handicapés mentaux de moins de 6 ans qui ont besoin d’accompagnement. La fédération rappelle que 80% des femmes qui ont un enfant handicapé cessent leur activité professionnelle.

5ème branche de la protection sociale

Le total des créations de places demandées représenterait un coût de fonctionnement de 4,4 milliards d’euros et d’investissement de 6,2 milliards.
Les associations sont favorables à la création d’une 5ème branche de la protection sociale, dont la création a été confiée par Nicolas Sarkozy à Xavier Bertrand, Ministre de la Solidarité.
Pour son financement, la Fegapei, l’APF ou les Apajh (Associations pour adultes et jeunes handicapés) sont favorables à une augmentation de la CSG.
« Le financement, les tarifs, le niveau de la prestation compensatoire du handicap doivent être garantis par une structure unique (la CNSA, Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) pour corriger les inégalités entre départements et entre établissements », estime Philippe Calmette.
Selon lui, le financement d’un accompagnement d’une personne handicapée aujourd’hui peut varier du simple au triple.

Pas de calendrier

« Il faut partir du besoin des personnes, alors qu’aujourd’hui, on donne une enveloppe et on dit : vous aurez tant de personnes à suivre », constate de son côté Jean-Marie Barbier.
En juin dernier, le ministre Xavier Bertrand avait promis de réunir « à l’automne » les acteurs du dossier de la dépendance pour discuter de la création d’un 5ème risque. Mais au ministère de la Santé, mercredi, on indiquait qu’aucun calendrier n’était fixé.


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