Manifestation du 7 septembre

« Il y a possibilité de faire bouger les lignes »

4 septembre 2010, par Edith Poulbassia

À Saint-Pierre, place du marché forain ; à Saint-Denis, au Petit marché, à partir de 9 heures. Cette manifestation, préparée par des syndicats plus que jamais unis, sera déterminante pour faire reculer le gouvernement sur son projet de réforme des retraites.

La manifestation du 7 septembre contre le projet de réforme des retraites sera décisive. L’intersyndicale CFDT, CFTC, SAIPER, Solidaires, UNSA, FSU, CGTR, UNEF, UNL, rejointe par la CFE-CGC et FO, espère en tout cas une forte mobilisation. Le 24 juin dernier, plus de 4.000 personnes avaient manifesté contre le projet à Saint-Denis et à Saint-Pierre. Les syndicats étaient satisfaits et ont mis à profit les vacances scolaires pour distribuer des tracts, sensibiliser la population à cette prochaine manifestation. Aujourd’hui, aux marchés forains de Saint-Pierre et Saint-Denis, au Port, à Saint-Paul et à Saint-Benoît, ils continuent à distribuer des tracts d’information. L’union syndicale contre ce projet de réforme est atteinte, il revient maintenant à la population de se mobiliser.
Le rendez-vous est fixé à 9 heures mardi 7 septembre. À Saint-Pierre, place du marché forain pour se diriger vers la Mairie. À Saint-Denis, au Petit Marché, direction la Préfecture via la rue piétonne. Nouveauté, les manifestants sont invités à rester jusqu’à 16 heures. Des artistes viendront animer le rassemblement. L’intersyndicale a demandé à l’Association des commerçants de Saint-Denis de baisser les rideaux, en signe de soutien, au passage des manifestants. Elle espère être entendue.

La date du 7 septembre n’a pas été choisie au hasard. Il s’agit du début des travaux parlementaires sur le texte du projet de réforme des retraites. Un examen « dans la précipitation », soutient Marie-Hélène Dor, de la FSU. « Une discussion en procédure d’urgence », ajoute Jocelyn Cavillot, de l’union Solidaires, qui prouve que « le gouvernement veut passer en force et limiter les possibilités d’amendements ». La FCE-CGC, qui avait cru possible la « concertation » avec le gouvernement, a décidé de rejoindre l’intersyndicale. « Aucune de nos propositions n’a été retenue », indique Nathalie Nauche-Kuhn, de la FCE-CGC. Ni la garantie d’une retraite à 75% du revenu d’activité, ni la validation des années d’études supérieures, ni le droit au cumul d’une pension de réversion et d’un emploi pour les femmes, ni l’élargissement du financement des retraites au-delà des salaires...
Éric Marguerite, de Force ouvrière, qui se positionne pour le retrait total du projet de réforme, plaide aujourd’hui pour « l’unité d’action » et soutient que « le seul problème, c’est le financement des retraites ».
Arnold Louis, de la CFTC, affirme que « ce qui se profile derrière cette réforme, c’est la retraite par capitalisation ». Jean-Pierre Rivière, de la CFDT, est convaincu qu’il y a « possibilité de faire bouger les lignes », le gouvernement se trouvant en position de faiblesse.
Les étudiants de l’UNEF estiment que les jeunes seront les victimes directes de cette réforme. Non prise en compte des études, des stages non rémunérés... « Arrêtons d’être la génération sacrifiée sur l’autel du plan de rigueur du gouvernement », a conclu Camille Maillot.

EP

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