
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Déficit de personnels sanitaires à La Réunion
9 août 2006
La pénurie de personnels sanitaires n’a pas attendu le chikungunya pour exister. L’épidémie a néanmoins fait l’effet d’une piqûre de rappel et menacé la permanence des soins. Des formations sont en cours, mais n’apporteront de nouveaux effectifs que d’ici deux ou trois ans. Alors en attendant, comment répondre à l’urgence d’une nouvelle flambée épidémique éventuelle ? Comment permettre aux établissements du public comme du privé de bénéficier des moyens humains pour exercer leur métier dans de bonnes conditions ?
La Région Réunion et l’ARH (Agence Régionale de l’Hospitalisation) avaient convié hier après-midi les directeurs des hôpitaux publics et privés, les représentants syndicaux et des associations du médico-social, mais aussi l’ANPE, la DRASS et la presse pour poser le débat clairement, en toute transparence et tenter de dégager des solutions rapides.
Déficit prévisionnel de 369 personnels
Selon les estimations établies en juin par l’ARH, après consultations des établissements de l’île, les hôpitaux publics et privés auraient besoin d’une centaine de postes d’infirmiers. Et ce déficit sera doublé d’ici octobre. "Quelles solutions immédiates apporter et comment préparer l’avenir ?", interroge la vice-présidente de la Région Réunion, Catherine Gaud.
Cette pénurie, qui a déjà occasionné la fermeture de plusieurs services de soins*, doit trouver des réponses à court terme. Certes, ce déficit en personnels sanitaires se retrouve au plan national, mais à La Réunion, l’offre de soins (en dépit d’un accroissement d’effectifs dans tous les secteurs depuis 20 ans) souffre toujours d’un retard, d’autant plus préoccupant que le chikungunya menace.
Selon les projections de l’ARH, - basées sur les moyens sanitaires mobilisés pour affronter le pic épidémique et l’absentéisme lié aux arrêts maladie - dans l’hypothèse d’une reprise de l’épidémie, l’île serait confrontée à un déficit de 369 personnels sanitaires (infirmiers spécialisés et non-spécialisés, sages-femmes, aides soignants, personnels de rééducation et d’encadrement), dont près de 300 rien que dans la région Nord-Est. Ce déficit prévisionnel pour le moins inquiétant se verrait accentué dans le secteur privé, en raison du différentiel conséquent de rémunération avec le public (les personnels soignants du public perçoivent une rémunération de 15 à 20% supérieur à ceux du privé) qui, là encore, n’a pas attendu 2006 pour susciter des inégalités d’effectifs.
" On prend l’existant "
La sortie des écoles d’infirmiers en novembre devrait permettre de répondre à une partie de ce déficit, mais ne pourra pas le combler. Et même si la Région Réunion, en charge du financement des écoles et instituts de formations sanitaires depuis 2005, a obtenu cette année la création de 33 postes supplémentaires dans les ISFI (Instituts de Formations en Soins Infirmiers), financés sur ses fonds propres, faisant passer les effectifs de 218 infirmiers en première année de formation contre 185 l’année dernière, le déficit de personnels soignants ne pourra être pallié à court terme. "On prend l’existant et supporte seul le coût de la formation, précise le docteur Gaud. Je vous assure que l’on se penche tous les jours sur le problème."
Pour preuve, la collectivité mène campagne auprès des ISFI de métropole qui n’auraient pas atteint leur taux de remplissage pour accueillir les 240 postulants inscrits sur la liste complémentaire, en prenant soin de faciliter leur regroupement pour éviter tout effet d’isolement. Malgré ces efforts, il faut laisser aux élèves leurs trois ans de formations avant de pouvoir les accueillir sur le marché local du travail.
Avec l’ARH, la Région a transmis une lettre aux 360 présidents d’associations réunionnaises en métropole pour que les professionnels originaires de l’île sachent que leurs candidatures pour revenir exercer dans leur pays seraient privilégiées. En attendant, que faire ? Où trouver le terrain de stages pratiques pour les élèves ? Notre territoire n’est pas extensible, alors peut-être faut-il envisager un usage étendu des horaires de nuit et de week-end ? Une foultitude de questions parallèles s’adjoignent à la question du déficit.
" Il faut que l’État nous aide "
Ce qui s’est fortement dégagé de cette rencontre, c’est l’absolue nécessité d’un travail et d’une réflexion conjoints entre professionnels et institutions sur cette question majeure du déficit. Pour Serge Camatchy, président du syndicat CFTC du CHD, il faut déjà mettre en place "un guichet unique et que chacun joue son rôle pour La Réunion (...) Il faut que l’État nous aide, il faut une mobilisation de moyens."
Sur cette constante question des fonds, le directeur de l’ARH, Antoine Perrin, acquiesce et dit être en contact avec le ministère de la Santé qui a du mal à se relever de son été caniculaire. Créer une autre école d’infirmiers serait approprié pour répondre aux besoins démographiques, mais encore faut-il avoir des terrains de stages à proposer aux élèves. Pour 20 étudiants inscrits en plus à l’ISFI, il faut disposer de 100 places supplémentaires sur une année.
Janine Dele Flie, du Centre Ylang-Ylang, se dit prête à court terme à en accueillir dans sa structure privée. Christian Bonneau, représentant des hôpitaux privés à but non lucratif insiste sur le bien fondé de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) qui pallie en partie l’urgence et permet de compenser les départs à la retraite. Pour Philippe Sauces, de la clinique Sainte-Clotilde, faire appel à des personnels extérieurs est un recours déjà utilisé qui engendre un surcoût important pour les établissements, entre billet d’avion et logement, alors que les jeunes qui sortent de l’école, prêts à venir ici, n’acceptent que des contrats de courtes durées, juste pour vivre une expérience hors métropole.
D’autres réunions à venir
Au fil des échanges, sans se limiter à un constat sans suite, une série de propositions a été actée. Inciter au maximum les personnels à préférer des postes à temps plein, voire valoriser davantage la profession et les besoins locaux pour éviter leur départ. Permettre aux élèves sur liste d’attente d’intégrer dès la rentrée des ISFI de métropole, avec un maximum d’accompagnement. Élargir la coopération régionale avec les pays de la zone pour offrir plus de terrains de stages aux élèves. Mettre en place un guichet unique, rassemblant l’ensemble des partenaires, pour un meilleur recensement des tensions sur le terrain avec, pourquoi pas, un volet gestion prévisionnel des emplois pour que le jeune qui suit ses études en métropole soit assuré dès son retour d’avoir un poste précis réservé. Enfin, mettre en place un stand Réunion au Salon infirmier, en novembre à Paris, pour que les responsables des établissements recrutent à la sortie des écoles d’infirmiers, les postes dont ils ont besoin en urgence.
Le sujet n’est pas simple, mais la Région et l’ARH ont eu le mérite, souligné par l’assemblée, d’organiser pour la première fois à La Réunion une concertation de ce type qui aborde sans détour un constat inquiétant et tente d’ouvrir des portes pour pallier le déficit de personnels soignants, tenter d’assurer la continuité des soins. C’est une première, d’autres vont suivre.
Stéphanie Longeras
[email protected]
* Le groupe CLINIFUTUR, par manque d’effectifs, a dû fermer un service de maternité de 26 lits à la clinique Saint-Vincent, un service de chirurgie de 26 lits à la clinique Sainte-Clotilde et diminuer le nombre de lits dans les services de soins intensifs et de chirurgie lourde.
Après les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Le CIOM « national » aura bien lieu le 10 juillet au Ministère des Outre-mer, en présence du Premier ministre, François Bayrou et du ministre de (…)
Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)
En avril 2025, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika a déclaré que "la position de Madagascar concernant la (…)
L’ancien chef de la diplomatie européenne a déclara qu’« en un mois, 550 Palestiniens affamés ont été tués par des mercenaires américains ». Une (…)
Après l’opération militaire d’Israël « Rising Lion » (« Lion dressé ») contre l’Iran dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, et celle (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)