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par le Dr Raymond Vergès

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Indignation face à l’intransigeance de l’administration

Manifestation contre les classes surchargées devant le Rectorat

jeudi 1er septembre 2011


Si plusieurs communes ont réussi hier à obtenir satisfaction pour que les élèves puissent apprendre dans de meilleures conditions, à Sainte-Suzanne et à Saint-Paul, le Rectorat propose de déplacer les élèves d’une école à l’autre. Les municipalités dénoncent cette attitude discriminatoire qui accentue l’échec.


Les parents de plusieurs communes, Saint-Paul, Les Avirons, Saint-Leu, Sainte-Suzanne ont manifesté mercredi dernier pour faire entendre à nouveau au Rectorat que ces suppressions de classes dans plusieurs écoles sont inappropriées.
Si certaines communes ont été satisfaites, le Rectorat ne veut rien entendre pour les communes de Sainte-Suzanne et de Saint-Paul.
Il maintient toutes les fermetures et demande à la municipalité de mieux répartir les élèves dans d’autres écoles. En autres, le Rectorat demande à la municipalité de déplacer les enfants scolarisés dans les hauts dans une école du centre-ville pour équilibrer les effectifs.
Pour les parents, indignés à Sainte-Suzanne, l’école n’est plus le lieu où le vivre ensemble favorise la cohésion. Les valeurs républicaines, de fraternité de solidarité et de protection envers les faibles ne sont plus respectées.
La municipalité dénonce cette attitude irresponsable et méprisante du Rectorat et soutient les parents d’élèves. Comment une institution chargée de la réussite scolaire des enfants peut tenir un tel discours ?
Rappelons que les parents se sont mobilisés depuis le mois d’avril pour dénoncer ces suppressions de classes. De nombreuses actions ont été menées. Ils ont rencontré à plusieurs reprises les administratifs du Rectorat et même la conseillère de la ministre Marie-Luce Penchard en visite dans l’île.
Lors de ces rencontres, ces différentes personnes chargées de gérer l’éducation des élèves ont promis le maintien de la classe si les effectifs augmentaient. C’est le cas de l’école Victor Hugo à Deux Rives, quartier de Sainte-Suzanne, qui enregistrent 27 à 28 élèves en maternelle.
Ces élèves de Deux Rives, selon la solution préconisée par le recteur, devront aller s’inscrire dans une école qui ne fait pas partie de leur secteur géographique. La scolarisation repose désormais sur l’équilibrage des seuils.
Pourtant les chiffres fournis par le Rectorat montrent que notre île accuse encore un retard.
Rappelons que La Réunion compte plus de 110.000 illettrés selon les chiffres de l’INSEE. Ce problème est grave non seulement en raison de son importance quantitative que nul ne peut ignorer aujourd’hui, mais surtout du constat que ce chiffre n’a pratiquement pas varié depuis 20 ans. Des efforts particuliers doivent être accomplis au niveau de l’accompagnement des élèves et toute suppression de classe est aujourd’hui inacceptable.
C’est pourquoi l’État, notamment en matière de création de postes, doit faire des efforts pour offrir à nos enfants les meilleures conditions de réussite. Tous les enfants doivent avoir des bases solides.
Compte tenu de la démographie scolaire à La Réunion, l’État, à travers le Rectorat, doit s’engager à ne pas supprimer des classes, mais au contraire mettre en place un plan pluriannuel de rattrapage.
Tout doit être entrepris pour réduire les situations d’échec scolaire qui restent encore très importantes à La Réunion.

Aline Murin-Hoarau, adjointe aux Affaires scolaires de Sainte-Suzanne


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