À travail égal, une femme touche 80 % du salaire d’un homme en moyenne dans le monde

Inégalité des salaires entre les femmes et les hommes : à quand l’abolition de cette injustice ?

26 décembre 2018, par Manuel Marchal

Le dernier rapport sur les salaires de l’Organisation internationale du Travail souligne qu’à travail égal, les femmes sont payées en moyenne 20 % de moins que les hommes. Cette discrimination existe partout dans le monde, et concerne toutes les catégories sociales.

Le Rapport sur les salaires de l’OIT donne un coup de projecteur sur une des inégalités les plus persistantes et les plus répandues dans le monde, celle du salaire entre les femmes et les hommes. Dans le communiqué présentant le rapport, l’OIT précise qu’il « calcule les écarts de rémunération entre hommes et femmes de manière innovante et plus précise, en utilisant des données portant sur quelque 70 pays et environ 80 pour cent des salariés dans le monde. Il constate qu’à l’échelle mondiale les femmes continuent d’être payées approximativement 20 pour cent de moins que les hommes ».

« Plus éduquées et salaires inférieurs »

Et d’indiquer que « le rapport constate que dans les pays à haut revenu c’est dans la partie haute de l’échelle des salaires que l’écart de rémunération entre hommes et femmes est le plus grand, tandis que dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire l’écart de rémunération entre les sexes est plus fort parmi les travailleurs les moins bien rémunérés ».

Des responsables de l’OIT donnent leur position : « dans de nombreux pays, les femmes sont plus éduquées que les hommes mais touchent des salaires inférieurs, même lorsqu’elles travaillent dans les mêmes catégories professionnelles », indique Rosalia Vazquez-Alvarez, économétricienne et spécialiste des salaires à l’OIT et l’une des auteurs du rapport. « Les salaires des hommes et des femmes tendent aussi à être inférieurs dans les entreprises et les professions où la main-d’œuvre féminine est prédominante. Pour réduire les écarts salariaux entre les sexes, on doit faire davantage pour garantir l’égalité de rémunération pour les hommes et les femmes, et pour remédier à la sous-évaluation du travail des femmes », dit-elle.

Pour sa part, Guy Ryder, directeur de l’OIT, souligne que « l’écart de rémunération entre hommes et femmes représentent aujourd’hui l’une des plus grandes manifestations d’injustice sociale et tous les pays devraient essayer de mieux comprendre ce qu’il cache et de progresser plus rapidement vers l’égalité des sexes ».

Emplois plus précaires et moins payés

Cette inégalité concerne également La Réunion. Elle commence par l’accès au travail, où dans la crise, les femmes sont encore plus touchées que les hommes par le chômage. À cela s’ajoute la discrimination dans les salaires, comme le rappelle une étude de l’INSEE publiée en octobre dernier, sur la base de données datant de 2015 :

« Les femmes sont en moyenne moins bien rémunérées que les hommes. Elles occupent souvent des postes à moindre responsabilité, davantage en CDD ou en contrat aidé. Elles sont aussi plus souvent à temps partiel. De plus, toutes choses étant égales par ailleurs, le salaire moyen des femmes est plus faible que celui des hommes, à La Réunion comme en province. La part des femmes parmi les salariés réunionnais est moindre qu’en province, ce qui atténue l’écart de salaire moyen entre La Réunion et la province ».

Le mouvement social déclenché le 17 novembre dernier par l’importation des gilets jaunes à La Réunion a placé la lutte contre les inégalités au cœur de ses revendications. Gageons que la cause de l’égalité des salaires entre femmes et hommes puisse être rapidement résolue. Tous les moyens pour y arriver sont disponibles à La Réunion.

M.M.

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