Grève de la faim

Intensification du mouvement de solidarité autour d’Éric Rierny

17 mars 2005

Onzième jour de grève hier pour Éric Rierny aux portes de l’agence France Télécom, à la rue Jean Chatel, Saint-Denis. Ancien commercial de France Télécom (Île-de-France), le gréviste est en disponibilité depuis 4 ans et réclame sa réintégration à La Réunion. Le mouvement de solidarité autour de son combat s’est intensifié.

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Les délégués syndicaux de SUD PTT soutenant Éric Rierny depuis le début de son mouvement de grève ont été rejoints par d’autres groupes : Agir pou nout tout, la Ligue des Droits de l’Homme, la Coordination des parents éducateurs, la Coordination réunionnaise contre le racisme, la députée Huguette Bello et la CGTR PTT. Celle-ci, qui qualifie la politique de France Télécom dans cette affaire de "casse sociale", entend élargir le mouvement de solidarité.
Dans un communiqué commun, ces groupes font état du fait qu’après 23 ans de service à France Télécom, Éric Rierny se retrouve en tête de liste du tableau de mutation (au régime de dérogation époux) depuis juillet 2000. Malgré ses multiples recours, son administration lui oppose une fin de non-recevoir. En 2001, il se met en disponibilité afin de rejoindre sa famille à La Réunion, où son épouse vit seule avec ses deux enfants depuis 1998.
La demande de l’intéressé, souligne SUD PTT avec les autres groupes, est bien fondée en droit puisqu’elle s’appuie en fait sur l’existence au sein de France Télécom d’un tableau de mutation applicable à son statut dans le temps et dans l’espace, malgré le changement intervenu quant au statut de la société.
Le syndicat précise que la non-application de ce tableau revêt "un caractère discriminatoire" à l’encontre de tous les agents de France Télécom souhaitant se rapprocher de leur département d’origine. Le mode, ajoute-t-il, de recrutement local est "fortement discutable, ne favorise pas la mutation et dénigre les agents en demande de mutation".

Problème humain et social

Pour Daniel Béton, secrétaire départemental adjoint de SUD PTT, "ce problème est à présent devenu un problème humain et social qui provoque une grande solidarité. Éric Rierny n’est plus un problème entre deux textes à opposer ou à défendre. On réclame un traitement social de son cas. Il est urgent d’agir vite car sa vie est en danger. Jusqu’ici, les propositions faites ne sont pas satisfaisantes".
France Télécom, dans un communiqué rendu public hier, fait ressortir qu’Éric Rierny refuse toutes les propositions, y compris un emploi immédiat au sein de sa direction régionale d’origine. Le communiqué précise qu’un protocole d’accord a été rédigé le 15 mars dernier entre la direction des ressources humaines de France Télécom et les représentants de l’organisation syndicale SUD-PTT Réunion et de Agir pou nout’ tout (voir encadré). Ce protocole propose entre autres : un accompagnement vers une mobilité Fonction publique ; une candidature sur les postes de niveau équivalent ouverts à la Direction régionale ; une aide pécuniaire et en cas d’échec de ces solutions, le réexamen de sa situation en novembre 2005.
Éric Rierny campe plus que jamais sur ses positions. Pour lui, ce protocole d’accord fait l’impasse sur un mot essentiel : "réintégration". Il réclame toujours sa réintégration à France Télécom. "Je n’ai pas postulé à un poste, ni envoyé un CV car si mon profil ne correspond pas au poste, je serai rejeté". Aujourd’hui, il entamera donc son 12ème jour de grève. Une éventuelle réunion pourrait avoir lieu entre la direction de France Télécom et les syndicats à 14 heures.


Protocole d’accord avec France Télécom

1- Accompagnement vers une mobilité Fonction Publique avec le soutien de la Direction des ressources humaines de France Télécom / service
2- Candidature sur les postes de niveau équivalent ouverts à la Direction régionale, sachant que la sélection est basée sur les critères compétenciels nécessaires au poste.
3- Aide pécuniaire attribuée en tant que de besoin dans le respect des règles en vigueur à France Télécom.
4- Rencontre bimensuelle des parties et, exceptionnellement, à sa demande.
5- En cas d’échec de ces diverses solutions, les parties en présence avaient convenu de réexaminer la situation au cours du mois de novembre 2005.
(source : France Télécom)


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