Appel à la grève générale le 17 juin

Intersyndicale : Les raisons persistantes de la colère

16 juin 2008, par Edith Poulbassia

Si les manifestations du mois dernier n’ont pas réussi à faire plier le gouvernement, les syndicats ne se découragent pas pour autant. Ils inscrivent leurs actions dans la durée pour porter les revendications et enfin se faire entendre. L’intersyndicale CGTR, UIR-CFDT, FSU et Solidaires appellent à une nouvelle manifestation interprofessionnelle ce mardi 17 juin pour défendre le système de retraite, le pouvoir d’achat, la durée légale du travail, la fonction publique... La liste est longue.

Le bras de fer continue entre les syndicats et le gouvernement. L’intersyndicale CGTR, UIR-CFDT, FSU et Solidaires appelle à une nouvelle manifestation le 17 juin. Les raisons de la colère n’ont pas changé, elles se sont même confirmées, puisque le gouvernement de Nicolas Sarkozy continue à faire la sourde oreille, refuse de prendre en compte les revendications des salariés et des fonctionnaires. Non seulement les attaques persistent contre le système de retraite solidaire, contre la durée légale du travail, contre la fonction publique, mais le gouvernement n’arrive même pas à tenir ses quelques promesses pour l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés.

La défense d’une retraite solidaire

L’allongement de la durée de cotisation à 41 ans ne résoudra en rien le problème du financement des retraites selon les syndicats. Le seul résultat de cette réforme sera d’amener encore plus de précarité et de pauvreté chez les retraités. En effet, comment cotiser plus dans une société en proie au chômage, à la précarité, où les salariés peinent déjà à cotiser 37,5 ans, où les entreprises ne veulent ni de salariés trop jeunes, ni des seniors ? Comment les salariés qui exercent des métiers pénibles vont-ils pouvoir cotiser aussi longtemps ? « Le 17 juin fait suite à l’initiative du 22 mai 2008. Depuis, le gouvernement n’a apporté aucune nouvelle réponse. Nous affirmons notre attachement à la retraite par répartition et dénonçons la volonté forcenée du gouvernement d’imposer l’allongement à 41 annuités de la durée de cotisation, allongement qui ne réglera en rien l’enjeu du financement des retraites », estime l’intersyndicale dans un communiqué.

La durée légale du travail en danger

Il ne faut pas se faire d’illusion. Les déclarations contradictoires du Président de la République et des membres du gouvernement sur l’avenir des 35 heures ont beau brouiller les pistes, c’est bien vers la fin de la durée légale du travail que l’on s’oriente. Il ne s’agit pas de supprimer les 35 heures mais d’en faire un « minimum », a déclaré, il y a quelques jours Nicolas Sarkozy. Que dire alors aux salariés en temps partiel subi ? Que dire aux demandeurs d’emploi ? Pour eux, ce temps de travail minimum est inaccessible. Pour les autres, les salariés qui effectuent ce « minimum », comment leur garantir une rémunération juste et descente ? Tous ces vrais problèmes ne sont pas abordés. « Faire des heures supplémentaires, vendre ses RTT », voilà les solutions proposées par le gouvernement. Bref, application de la fameuse formule « travailler plus pour gagner plus » qui semble se transformer ces derniers jours en "travailler plus pour gagner moins". La rémunération des heures supplémentaires pourrait être revue à la baisse et à négocier avec les entreprises...
L’intersyndicale veut ainsi affirmer mardi son opposition à la déréglementation du temps de travail. « En imposant une série de mesures touchant aux forfaits, aux repos compensateurs, à l’organisation du temps de travail, le gouvernement permet une plus grande flexibilité, donne plus de pouvoir aux employeurs pour l’imposer. Cela peut avoir des conséquences sur les conditions de vie et de travail des salariés alors que les compensations pour heures supplémentaires vont être réduites ».

L’Etat casse la fonction publique

Enfin, la manifestation du 17 juin sera une occasion de plus pour défendre une Fonction publique et des services publics de progrès social au service de la population, qui nécessite, selon les syndicats, « un véritable débat démocratique sur la réforme de l’Etat et de la Fonction publique en partant des besoins de tous ; un emploi public, statutaire et qualifié, permettant des services publics de qualité accessibles sur l’ensemble du territoire ; l’amélioration du statut du fonctionnaire qui garantit la neutralité, l’impartialité et l’indépendance des agents dans l’exercice de leurs missions ; un développement de la mobilité choisie qui s’oppose à la mobilité subie et l’abandon du recours à l’intérim et l’augmentation du salaire indiciaire et des pensions ». Le contraire de ce que prépare le gouvernement.

Edith Poulbassia

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus