Le M.C.P. entouré d’associations de chômeurs

Jean-Hugues Ratenon : « Le chômeur est un travailleur privé d’emploi... »

8 avril 2004

Hier, dans le local de Bras-Panon, Jean-Hugues Ratenon, président du MCP (Mouvement chômeurs panonnais), recevait la presse auprès de deux associations de chômeurs et de demandeurs de logements. Aux côtés de l’Union des demandeurs d’emplois (UDE-CGTR), de Agir contre le chômage ! et du Comité de chômeurs et demandeurs de logement du Port (CCDLP), il dresse une analyse politique des dernières échéances électorales à La Réunion.

Il ressort de ces élections, selon Jean-Hugues Ratenon, l’écho de la voix du peuple réunionnais, qui a choisi à juste raison de sanctionner la politique antisociale du gouvernement Raffarin. Le président du MCP se dit satisfait de l’issue des élections, "tout en sachant que nous n’avons pas donné de consigne de vote", précise-t-il.
La victoire de la liste "l’Alliance" confère, selon lui, un double mandat à la majorité régionale. En plus que de servir le développement du pays, il lui revient de défendre les intérêts des Réunionnais face aux attaques du gouvernement. Le discours d’entrée du gouvernement Raffarin III à l’Assemblée nationale démontre la ferme volonté de maintenir les plans de réforme. Il importe, pour Jean-Hugues Ratenon, de faire montre de vigilance.
Il reste encore des questions à traiter. La priorité reste l’emploi ou la question du chômage. À ce sujet, Marie-Lise Tossem (CCDLP) a demandé au gouvernement de financer le quota CES pour le 2ème semestre 2004. Tous les emplois aidés doivent pouvoir bénéficier d’une formation professionnalisante et diplômante, non pas simplement de formations-parking dépourvues de valeur sur le marché actuel du travail. Selon la porte-parole du CCDLP, pour prendre en compte les besoins réels des chômeurs réunionnais, il est nécessaire de réfléchir à la création d’un Observatoire de l’emploi réunionnais, puisque l’ANPE a semblé montrer ses limites.

Défendre l’emploi

La Réunion est la région française la plus touchée par le chômage avec 31% de chômeurs. Ce qui manifeste des inquiétudes chez les principaux concernés. Par exemple, la question de l’Allocation spécifique de solidarité reste en suspens. Il n’a nullement été question de la suppression de la réforme. "On parle d’une amélioration du régime de l’ASS, ce qui explique notre inquiétude. Nous voulons la disparition de cette réforme", disait Urbain Magdeleine (UDE-CGTR).
Selon Jean-Hugues Ratenon, il existe des solutions palliatives au problème du chômage. Le rétablissement du quota d’emplois aidés et le déblocage des 1.200 postes emplois-jeunes qui “dorment” à la Direction du travail. Et puis, reste encore le problème de la décentralisation du RMI. "Il est hors de question que cela passe entre les mains de politiques", ajoutait le président du MCP.
Quant au médiatique RMA, il serait juste de ne pas l’appliquer. Le RMA risque de favoriser le démantèlement de l’emploi dans le secteur privé, d’autant qu’il n’offre aucune garantie de pérennisation. Il revient à présent aux élus de manifester leur refus au sujet du décret d’application du RMA, puisque, manifestement, le gouvernement campe sur ses positions, est obligé de déplorer Jean-Hugues Ratenon.
Face à toutes ces inquiétudes, les associations de chômeurs s’unissent pour faire entendre la voix des demandeurs d’emplois. Le 1er mai prochain, les chômeurs seront présents, muguet à la main, pour la fête du travail, puisque "le chômeur est un travailleur privé d’emploi", expliquait Jean-Hugues Ratenon. "C’est à travers la lutte que nous allons faire valoir nos droits. Il nous faut rester vigilant... z’élections européennes la pa loin", poursuit-il. Ce sera l’occasion d’interpeller le gouvernement sur la situation réunionnaise.

Bbj


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