3ème congrès de l’Union régionale Est de la CGTR

Jean-Yves Payet reconduit pour quatre ans

29 mai 2006

Samedi se tenait au champ de foire de Bras-Panon, le 3ème congrès de la CGTR Est. En présence d’un des plus vieux militant de la CGTR encore actif à ce jour, Denis Irouva (76 ans), et d’Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, 112 congressistes ont apporté les fondements d’un syndicat du peuple pour le peuple.

Ce 3ème congrès a été marqué par deux points forts : le renouvellement de l’équipe de direction de la CGTR Est, et la définition des orientations pour les 4 ans à venir. Jean-Yves Payet a été reconduit à son poste, à l’unanimité. Il faut dire que le syndicaliste a mené la CGTR Est hors du gouffre. Son équipe et lui ont réussi le coup de force de redresser la barre budgétaire. Avant son arrivée, en 2002, la CGTR Est enregistrait 47.000 euros de dettes. Avec la seule contribution des salariés et de l’équipe en place, non seulement la trésorerie est saine, mais le local auparavant en ruine est aujourd’hui propriété de la CGTR Est. Les résultats se font voir également par l’affluence des salariés. En 2002, 98 militants adhéraient à la section syndicale. Aujourd’hui, ce sont 607 adhérents qui gonflent les rangs de la CGTR Est. Du beau travail. Une vingtaine de grèves ont été menées. Le bilan est loin d’être passif. Plus que jamais, la CGTR Est tient une place importante, influant dans les revendications syndicales.

Un syndicat du peuple

Jean-Yves Payet insiste sur la place que tient la CGTR Est, celle de défendre les plus petits. "Nous ne faisons pas confiance au système capitaliste actuel, responsable de la misère dans le monde, de la famine dans les pays pauvres, des guerres qui engraissent les marchands de canon. Et l’exploitation des travailleurs sur l’ensemble de la planète permet aujourd’hui aux grands groupes cotés au CAC40 de faire 75 milliards d’euros de profit, soit 2,5 millions de salaires à 1.500 euros nets par mois, charges sociales et 13ème mois compris", déclare-t-il. D’un point de vue local, le président de la CGTR Est note que "les patrons pleurent la bouche pleine. Les millions d’euros de bénéfice le témoignent, même la SIDR et la SHLMR parviennent à faire des millions de bénéfice, malgré la crise de logements que subisse la population".
Jean-Yves Payet enregistre l’importance de l’indépendance syndicale de son organisation par rapport au patronat aujourd’hui regroupé au sein d’un seul syndicat, le MEDEF. Pour ce faire, la CGTR Est entend mettre en place des permanences régulières pour pouvoir recevoir toutes doléances de salariés abusés, tous secteurs confondus.
Pour le secteur agricole, et notamment la filière canne, Jean-Yves Payet prévient que son syndicat fera preuve d’une vigilance soutenue, puisqu’il semble que les ouvriers agricoles et d’usines soient oubliés par les usiniers et producteurs canniers. Le BTP quant à lui, fort de ses 19.000 ouvriers, doit encore connaître des tensions, puisque "la convention collective qui est claire est régulièrement bafouée par le patronat" déplore Jean-Yves Payet.
La CGTR Est compte donner davantage de place aux femmes militantes, "pour qu’elles s’expriment, mais surtout pour qu’elles prennent des responsabilités au sein de notre syndicat". Autres points abordés : le rôle des jeunes dans la CGTR Est, et le respect des travailleurs étrangers à La Réunion. Pour ce dernier point, la CGTR Est tient ce slogan : "travailleurs immigrés, travailleurs réunionnais, même patron, même combat". 3 motions ont été déposées, pour réviser tous ensemble les salaires, pour récuser le licenciement abusif, pour créer un front uni de tous les travailleurs contre le patronat.

Babou B’Jalah


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