AJFER : garde à vue d’Alexis Chaussalet

Jeunesse muselée, attention danger !

18 février 2011

Depuis plusieurs jours, la colère gronde et la mobilisation prend de l’ampleur au sein de l’Éducation nationale suite aux suppressions de postes et plus largement au démantèlement du service public.

Mardi, lors de la mobilisation lycéenne au Tampon, des violences inacceptables ont eu lieu envers les jeunes.
Hier, suite à la rencontre peu fructueuse avec le recteur de l’Académie de La Réunion, la décision a été prise de poursuivre la mobilisation, à la fois des enseignants mais aussi des jeunes et notamment des lycéens.
En effet, même s’ils ne sont pas directement concernés par les suppressions de postes, les jeunes seront, de toute évidence, les premiers à subir les conséquences des soldes engagés depuis maintenant plusieurs années dans l’Éducation nationale entraînant un taux d’encadrement insuffisant et d’une manière plus générale, des conditions d’apprentissage non favorables à la réussite scolaire.

Ce matin, alors que les lycéens étaient tous appelés à se mobiliser, nous apprenons la mise en garde à vue d’Alexis Chaussalet, responsable de l’UNL, premier syndicat lycéen à La Réunion.
L’engagement des jeunes dans toutes les sociétés est une tradition dans la mesure où ils sont directement concernés par l’avenir et qu’ils sont animés de hautes valeurs.
La liberté d’expression ainsi que le droit de grève sont les fruits de longues luttes et demeurent une nécessité afin d’éclairer les dirigeants dans leurs choix et de faire avancer la société.
Aussi, la mobilisation en masse de la jeunesse n’est rien d’autre que la conséquence d’une société qui n’entend pas le malaise de toute une génération, qui ne donne aucune perspective d’avenir, pire, qui méprise avec culot les voix des populations.

L’AJFER regrette l’utilisation des forces de l’ordre pour faire taire des jeunes inquiets de leur avenir.
L’AJFER condamne fermement les conditions inhumaines de la détention en garde à vue d’Alexis Chaussalet qui portent atteinte à la dignité et au respect des personnes.
L’AJFER estime par ailleurs que ces méthodes relèvent d’un autre temps et qu’en aucun cas, elles sont une solution pour apaiser les choses. C’est mépriser les jeunes, leur engagement pour une société meilleure et en vue du contexte, cette arrestation apparaît comme une provocation, c’est véritablement jeter de l’huile sur le feu.

L’AJFER en cette année internationale de la jeunesse n’a eu de cesse d’appeler les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités, craignant notamment une déstabilisation de l’ordre social. L’ONU à travers son secrétaire général a même déclaré : « Nous devons reconnaître et célébrer ce que la jeunesse peut apporter à l’avènement d’un monde plus sûr et plus juste. Efforçons-nous de faire une place aux jeunes dans les processus de décision, les politiques et les programmes qui préparent leur avenir et le nôtre ». De plus, cette année internationale est placée sous le thème “Dialogue et compréhension mutuelle”. Nous en sommes de toute évidence, bien loin.

L’AJFER, en vue de l’actualité internationale marquée par la mobilisation des jeunes notamment en Égypte et en Tunisie résultant d’un mépris de la jeunesse par les dirigeants et l’utilisation de la force pour faire taire le peuple, demande à ce que ce genre de manœuvres ne se reproduisent plus et appelle les responsables de ce mécontentement général à un retour à la raison, au dialogue et à la construction d’un avenir viable.

L’AJFER enfin appelle tous les jeunes ainsi que toute la population à la résistance en se mobilisant massivement contre la suppression de postes dans l’Éducation nationale et le démantèlement du service public.

Mobilisation des lycéens

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