Lutte pour l’emploi

L’AJFER-Nou Lé Kapab présentera son « Pacte pour l’emploi aux Réunionnais »

22 janvier 2014, par C.T.

A l’occasion d’une conférence de presse, Gilles Leperlier, président de l’AJFER-Nou Lé Kapab, a mi en avant « l’échec du gouvernement en terme d’emploi mais aussi l’échec sur la priorité à l’embauche des Réunionnais ». Pied de nez aux différents pactes mit en place par le gouvernement, l’association a décidé de présenter d’ici trois mois, un « Pacte pour l’emploi aux Réunionnais ».

L’AJFER-Nou lé Kapab démarre l’année en annonçant l’amplification de la mobilisation pour l’emploi.

Après avoir présenté les vœux de l’organisation à la presse, Hassan Issabhai a rappelé que cette « nouvelle année (est, ndlr) marquée - comme les précédentes - par un contexte de crise économique et social à La Réunion ». Un contexte qui pousse ces derniers à faire de l’année 2014 : « une année de lutte pour l’emploi aux réunionnais et contre les injustices qu’ils subissent dans l’emploi », a indiqué le jeune homme.

L’échec du gouvernement en matière d’emploi

Pour Gilles Leperlier, « 2013 nous révèle que les mesures qui ont mises en place par le gouvernement et le chef de l’Etat ont été inefficaces par rapport à la situation ». Ce dernier a pointé du doigt les trois dispositifs lancés par le gouvernement : contrats d’avenir, contrat de génération et garantie jeunes. Pour lui, « les effets de ces trois dispositifs n’ont pas réduit le nombre de demandeurs d’emploi » à La Réunion.

Rappelant qu’au cours des trente dernières années, les gouvernements successifs ont mis en place 80 mesures pour lutter contre le chômage des jeunes, « des mesures basées sur la précarité » pour Gilles Leperlier. Ce dernier a raillé que « plus on a mis en place des dispositifs contre le chômage des jeunes, plus le chômage des jeunes a augmenté », ajoutant qu’« à un moment donné, il faut faire le bilan et voir ce qui change vraiment les choses et ce qui ne change rien ».

Pour le jeune homme « ces mesures précaires génèrent encore plus de précarité », évoquant le récent rapport de l’INSEE sur la fonction publique à La Réunion, Gilles Leperlier a dénoncé les « 15.000 précaires ». D’autant qu’« aujourd’hui, si l’on prend seulement les emplois d’avenir, on est loin des 5.000 annoncés au 31 décembre 2013. Mais les 5.000 emplois d’avenir ont été pris pour la majeure partie dans les collectivités ».

Un pacte pour l’emploi aux Réunionnais

Concernant la priorité à l’embauche des Réunionnais, « il y a eu beaucoup d’intentions mais peu de résultat », a dénoncé le président de l’AJFER-Nou Lé Kapab. Face au discours, l’organisation attend des actes pour mettre en place une politique pour l’emploi des jeunes à La Réunion, car à « situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles ». Raison pour laquelle, l’association avait publié le 20 mai un "Manifeste pour la priorité à l’embauche des Réunionnais", qui a été par la suite présenté lors de réunions de quartier.

Lors de la dernière visite du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, ce dernier avait déclaré « vous serez traité comme les Bretons ». Pour Gilles Leperlier, la question se pose : « est ce qu’avant d’arriver, il avait l’intention de faire en sorte que l’on ne soit pas traité comme les Bretons ? En tout état de cause, à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles ». « C’est pourquoi on va militer dans les prochaines semaines pour que l’on ait un Pacte pour l’emploi aux réunionnais, parce qu’en Bretagne, ils n’ont pas attendu plusieurs rapports », a indiqué le jeune homme.

L’organisation va présenter un pacte, pour cela « nous allons rencontrer nous aussi les différents acteurs, institutions, mais aussi Monsieur Bédier, parce que l’on a deux rapports en contradiction » et aller « plus loin dans nos propositions ». Dans ce pacte, l’organisation va reprendre « la brèche ouverte évoquée par François Hollande en Corrèze », à l’occasion des vœux aux Corréziens, samedi 18 janvier. Le chef de l’Etat « a insisté sur la nécessité de rassembler les services publics et de mutualiser les moyens pour une meilleure efficacité ».

Pour un Service unique de l’emploi

La déclaration du Président « rejoint une de nos proposition de créer un service unique pour l’emploi » car le Pôle Emploi manque de moyen financier et humain pour pouvoir répondre aux attentes de la population. Un constat d’autant plus inquiétant pour l’AJFER, qui indique que « 55% des offres d’emploi ne passent pas par le Pôle Emploi. Or, le Pôle Emploi, ce n’est pas le Pôle Chômeur », s’est indigné Gilles Leperlier.

Face à la hausse des demandes d’emploi, aux difficultés de l’institution et aux « remarques critiques des jeunes que l’on a rencontré lors de notre tournée » vis à vis du Pôle Emploi, il est évident pour l’AJFER-Nou Lé Kapab qu’un service unique pour l’emploi permettrait de réunir tous les acteurs pour plus d’efficacité. Un service, muni de « guichet de proximité emploi pour accompagner et soutenir les demandeurs d’emploi », a précisé Gilles Leperlier.

La déclaration de François Hollande est une occasion pour l’association de « demander l’expérimentation dès maintenant à La Réunion » car dans les deux rapports de Patrick Lebreton et Jean-Marc Bédier, « on est d’accord sur une chose, c’est qu’à La Réunion, on a le plus fort taux de chômage de France et d’Europe ». « A partir de là, c’est une raison suffisante, ce qui est encore plus grave qu’en Bretagne, pour que l’on ai des mesures exceptionnelles » a conclu Gilles Leperlier. Ce dernier a rappelé que les éléments évoqués seront présents dans le Pacte pour l’emploi aux Réunionnais, qui sera présenté d’ici trois mois, « parce qu’il y a urgence. Il faut des décisions concrètes ». D’autant que « la première des catastrophes à La Réunion, c’est le chômage ».

 SaiLin 

Luttes pour l’emploiA la Une de l’actuImpasse du modèle

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • La combativité de L’AJFER -nou lé kapab mérite encore plus une large adhésion ,c’est à saluer et remercier ;ce n’est que par la lutte pour nos droits nous en sortirons de ces situations d’injustices ;
    mais il faut aussi quand le kréole y arrive en l’air li largue pas son bann frère à terre ,sinon le combat pour la prise de responsabilté dans nout pays lé troqué.

    ce n’est qu’un point de vue.


Témoignages - 80e année


+ Lus