Manifestation samedi devant la préfecture

’L’année 2005 : une année de mobilisation’

21 février 2005

Malgré la pluie, la manifestation prévue samedi dernier par l’intersyndicale à l’occasion de la visite de Brigitte Girardin a bien eu lieu. Devant la préfecture, environ 300 manifestants ont répondu à l’appel des organisations CFTC, CGTR, FO, UIR-CFDT, UNSA, FSU et SAIPER.

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Samedi à Saint-Denis, les intempéries n’ont pas empêché que s’expriment la volonté de lutte des Réunionnais et la ferme détermination de l’Intersyndicale à faire entendre son refus catégorique face à la casse sociale programmée par la classe raffarienne. Jean-Marc Gamarus, porte-parole de l’Intersyndicale, le notait judicieusement : "L’année 2005 sera l’année de la mobilisation".
Pour que cette année de protestation soit pertinente, il appelait à la plus solide unité syndicale, pour dire "non, non et encore non à la politique de Raffarin". Il insistait par ailleurs sur le véritable but de la visite de Brigitte Girardin, ministre de l’Outre-Mer.
"Elle est venue pour porter la parole de Jacques Chirac, notamment pour le référendum sur la Constitution européenne. Elle est aussi le porte-parole du MEDEF", déclarait-il aux manifestants, déplorant qu’elle ne soit pas présente dans notre île pour régler le problème des 11.000 emplois précaires dans les mairies, ou encore le dossier des TOS.
Toutefois, il informait les manifestants qu’une rencontre pourrait être décidée entre la ministre et les syndicats unitaires, avant qu’elle ne rejoigne ses bureaux parisiens. Il achevait son discours en saluant la jeunesse réunionnaise, qui s’est mobilisée contre la réforme de François Fillon.
En effet, la Ligue lycéenne tenait à manifester leur refus de voir brader le baccalauréat, avec le système de contrôle continu, et la suppression des Travaux pratiques encadrés (TPE). "Vous avez eu la démonstration d’une jeunesse réunionnaise engagée et mobilisée", notait Max Banon (CGTR). Les lycéens restent cependant prudents, ne voulant pas voir leur mouvement de protestation récupéré par les syndicats. Toutefois, ils appelaient à la mobilisation pour le mardi 22 février, devant la préfecture, dès 8 heures.

"Pour tous ceux qui souffrent en silence"

L’Intersyndicale invitait Jean-Hugues Ratenon à s’exprimer. Le président de l’association "Agir pou nout tout" revenait quant à lui sur la situation désespérée des 220 CEC de l’Éducation nationale, qui seront privés d’emplois dès la fin de cette année. "Chaque fois qu’un dispositif est mis en place, aucune pérennisation est prévue", regrette-t-il. Il indique que la ministre parlait de 68.000 chômeurs à La Réunion, alors qu’il existe plus de 100.000 travailleurs réunionnais privés d’emploi, pour s’en tenir aux seules personnes inscrites à l’ANPE. "Comment peut-elle minimiser un tel drame ?", demande-t-il.
Par ailleurs, il dénonçait ouvertement les propos de Jean-Louis Borloo, ministre de la cohésion sociale, qui a promis 10.000 contrats d’avenir. Pour l’heure, les décrets d’application se font toujours attendre. En témoigne, par exemple, l’attitude laxiste du gouvernement qui n’a toujours pas inscrit dans le journal officiel la création de l’observatoire des prix, alors même que cette loi a été votée il y a de cela 5 ans. L’article 75 de la loi d’orientation 2000 prend de la poussière, alors que La Réunion essuie une différence de prix avec la France de l’ordre de 57%.
"Quel pouvoir d’achat pour les plus déshérités ?", scande-t-il. Il appelle dès lors à plus de soutien "pour tous ceux qui souffrent en silence". Mais on déplorera que Brigitte Girardin ne soit pas attentive à la détresse de bon nombre de Réunionnais, préférant les effets d’annonce.

Bbj


Le SGPEN-CGTR

" Personnels C.E.C. et C.E.S. :
amplifions l’action du 18 février ! "

"Malgré un temps catastrophique marqué par de très fortes précipitations, en dépit d’un réseau routier extrêmement perturbé et de routes totalement fermées à la circulation, nous étions plusieurs dizaines de CEC ainsi que plusieurs collègues CES à avoir décidé de braver les éléments pour accueillir comme il se doit la ministre Girardin". C’est ce qu’affirme Catherine Couteyen Carpaye, la déléguée CEC du SGPEN-CGTR, dans un communiqué publié samedi dernier.
Pour la responsable du Syndicat Général des Personnels de l’Éducation nationale (S.G.P.E.N.-C.G.T.R.), "c’était un rassemblement très dynamique, enflammé". Ses collègues étaient "tellement motivés qu’ils sont parvenus à atteindre l’objectif qu’ils s’étaient assignés : faire entendre fortement la voix des précaires de l’éducation nationale" et "avoir un échange avec la Ministre Girardin en tête à tête".
Ils ont sollicité un entretien officiel et rappelé à la ministre leurs revendications :
o la mise en place d’un moratoire interdisant les fins de contrats dans l’attente de la mise en place d’un plan de pérennisation et de titularisation de leurs emplois et activités,
o la transformation des CES en emplois CEC sur les supports devenus vacants suite aux concours, départs etc.)
Dans l’après-midi même, ils ont été reçus, accompagnés de leurs camarades du mouvement "Agir pour nout tout" de Jean-Hugues Ratenon.
Selon Catherine Couteyen Carpaye, le conseiller technique de la ministre a pris note de leurs revendications et a, au nom de la ministre, pris l’engagement de donner une réponse sur le fond avant la fin du mois de mars.
Cependant, les syndicalistes et leurs amis ne nourrissent aucune illusion sur les intentions gouvernementales et les annonces qui leur seront faites : "leur objectif inavoué est de mettre un terme à nos emplois et de réorienter les emplois aidés dans le secteur marchand au plus grand bénéfice des patrons et de leur syndicat, le MEDEF".
"Seule l’amplification de nos luttes pourra infléchir et modifier le cours des choses. Pour cela, il faut que nous soyons encore plus nombreux à nous investir sur le terrain de la résistance sociale", ont-ils ajouté.
Très prochainement, la section CEC-CES du SGPEN-CGTR organisera une autre réunion afin d’envisager "d’autres actions fortes et résolues en direction de nos élus locaux" qui pour un très grand nombre d’entre eux n’ont pas encore daigné répondre aux sollicitations des intéressés ; "s’ils ne viennent pas à nous, nous irons vers eux, qu’ils en soient assurés", affirme le syndicat.
Enfin, le SGPEN-CGTR invite toutes les personnes concernées par ce combat à les rejoindre : "regroupons nous, faisons corps, ensemble on pourra faire bouger les choses pour peu que nous soyons très déterminés et offensifs. Nous ne sommes pas des kleenex et on entend bien le démontrer !"


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