Un dispositif créé par la loi d’orientation votée en 2000

L’ARA : un moyen de créer son emploi

19 juillet 2007, par Manuel Marchal

Le Secrétaire Général de la Préfecture a annoncé l’arrêt de l’allocation de Retour à l’Activité. Dans notre édition d’hier, nous avons exposé combien cette mesure allait engendrer des risques pour ceux qui pensaient pour s’en sortir avec cette aide.
Aujourd’hui, à titre d’exemple, voici le témoignage d’une personne qui en a bénéficié. Pour Françoise, couturière, l’ARA est un moyen de retrouver un travail en créant sa propre entreprise.

C’est dans sa boîte à lettre que Françoise à fait connaissance avec l’ARA à travers la brochure diffusée par la Région.

« L’ARA, c’est ce qui m’a donné envie d’entreprendre ». Pour Françoise, l’Allocation de Retour à l’Activité a joué un rôle important dans la création de son entreprise. Une démarche qui lui a permis de créer son propre emploi.
« Je suis rentrée au pays en 1999, mais mis à part ma famille, je n’ai trouvé que le chômage ». Françoise est donc partie au CCAS faire une demande de RMI. A quelques années de la retraite, pas facile pour elle de trouver un employeur en France, alors à La Réunion...
Elle doit donc se débrouiller avec sa petite allocation pour payer son loyer, car elle tient à avoir son chez elle. Difficile pour Françoise de revivre avec une famille qu’elle n’a pas vue depuis bientôt 20 ans.

Sortir de l’ombre

Le bouche à oreille lui a permis de trouver un petit appartement situé pas très loin de la route qui traverse un écart des hauts de l’Ouest. Toujours au chômage, Françoise entreprend alors d’exploiter une compétence qu’elle a acquise lors de son séjour en France et qui est demandée dans le voisinage.
« Pendant des années, j’étais couturière sans être déclarée. Je voulais monter mon entreprise, mais les charges me faisaient peur. Et je me demandais avec quoi je pourrais vivre si je perdais mon RMI et que la couture ne marchait plus ».
Sans doute comme beaucoup de travailleurs à La Réunion, Françoise est restée dans l’ombre.
Mais depuis l’an dernier, elle a monté son entreprise, et de manière tout à fait officielle, elle a pignon sur rue. « C’est l’ARA qui m’a décidée à me lancer », explique-t-elle.

Le temps de la consolidation

« J’en ai entendu parler en 2001 il me semble, c’était dans une plaquette de la Région que j’ai trouvée un matin dans ma boîte aux lettres ». « Il y avait tout le programme de la loi d’orientation : l’égalité du RMI, l’Observatoire des prix, l’apurement des dettes fiscales pour les artisans, le congé solidarité et parmi ces mesures, l’ARA ». « Là, j’ai su qu’il était possible de tenter sa chance en gardant son RMI ». Un maintien partiel pendant 24 mois qui doit aider à la consolidation de la structure naissante.
Mais pour ouvrir son entreprise, restait un dernier obstacle à surmonter : le local. Françoise finit par en trouver un assez bien situé, pas très loin de sa clientèle habituelle, pas trop cher mais qui nécessitait une remise en état. C’est l’élément qui a ensuite déclenché toutes les démarches : direction la Commission Locale d’Insertion (CLI) pour monter le dossier, puis l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) pour contracter un prêt d’aide à la création d’entreprise afin d’acheter quelques machines.
Depuis maintenant quelques mois, Françoise n’est plus au chômage. Elle travaille, touche une partie de son RMI et compte bien être capable de s’en sortir lorsque l’ARA ne lui sera plus versée, dans un peu plus d’un an. Elle pense que d’ici là, elle aura réussi à consolider son activité.

M.M.


Selon le Sénat

Une aide de 6.329 euros

Dans un avis déposé au nom de la Commission des Finances du Sénat, relatif au projet de loi de finances 2007, le sénateur Claude Lise donne une comptabilité du nombre d’allocations de retour à l’activité financées par le ministère de l’Outre-mer depuis la mise en œuvre de cette mesure.
2002 : 1.413
2003 : 1.697
2004 : 1.714
2005 : 1.685
Soit en quatre ans, 6.509 créations d’emploi pour les départements d’Outre-mer. Dans son avis, Claude Lise estime que « 700 nouveaux contrats pourraient être financés en 2007 (coût unitaire : 6.329 euros) »


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