Prix des carburants

L’ARCP dénonce les « marges exorbitantes »

12 février 2011, par Edith Poulbassia

L’ARCP (Alliance des Réunionnais contre la pauvreté) avait rendez-vous hier à la Préfecture pour obtenir des informations sur la formation des prix des carburants. Il en ressort que la hausse des prix n’est pas justifiée.

Pour l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté, la récente augmentation des prix des carburants n’est pas justifiée. La semaine dernière, l’ARCP avait sollicité une rencontre à la Préfecture pour obtenir des réponses à certaines questions : Quels sont les prix pratiqués à Singapour et le coût des achats ? Le coût de stockage et de transport ? Quelles sont les marges des importateurs, des grossistes, des détaillants ? Quelles sont les taxes locales et nationales ? Pourquoi le boycott de l’OPR (Observatoire des prix et des revenus) et quelles sont les modalités de prises de décisions ? Ce rendez-vous a finalement eu lieu hier au SGAR.
L’ARCP n’a pu obtenir de réponses à toutes ces questions, mais elle a eu accès à un tableau de la formation des prix des carburants. De ce tableau, Jean-Hugues Ratenon tire des conclusions. D’abord, le prix d’achat à Singapour est encore « opaque ». Ensuite, il constate que les marges directes des compagnies pétrolières sont exorbitantes. « Plus de 20 centimes par litre, 10 centimes pour l’importateur, 10 centimes pour le détaillant… ». A cela s’ajouteraient des marges cachées sous forme de taxes sur les marchandises débarquées, de prix de passage au dépôt, etc. « Il y avait donc possibilité de baisser les prix », affirme Jean-Hugues Ratenon.
Autre remarque : les recettes de la fiscalité augmentent en fonction des prix. L’ARCP demande un débat sur l’utilisation de ces recettes, au bénéfice de la population. Jean-Hugues Ratenon veut « continuer le travail d’investigation et faire la démonstration dans les jours à venir qu’il y a moyen de stopper l’augmentation des prix à La Réunion ». Il rappelle qu’il y a eu trois augmentations successives, à l’exception d’une légère baisse pour le gaz.
Un rendez-vous avec la Direction de la répression des fraudes est déjà pris.
L’ARCP justifie son action par la situation sociale de l’île. « Dans tous les domaines, les prix sont élevés, alors que les salaires sont bas, la pauvreté gagne du terrain. Les carburants représentent souvent 10 à 15% du revenu total d’un ménage. Pour un érémiste, une bouteille de gaz, c’est 5% de son revenu », souligne le président de l’ARCP. « Nous ne pouvons pas vivre au rythme de la conjoncture du baril de pétrole avec de telles inégalités ».

EP

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