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Tous les ayant-droits à un contrat aidé méritent un emploi libéré des pressions politiques
10 décembre 2010, par
Lors d’une conférence de presse tenue hier au Comité des chômeurs et des mal-logés du Port, Maryse Dasche, Brigitte Malet et Jean-Hugues Ratenon ont tenu à dénoncer le détournement des contrats aidés par certains élus. Qualifiés de ’contrats magouille’ par un ancien préfet, ces emplois sont pourtant la seule façon pour des dizaines de milliers de Réunionnais d’avoir droit à un travail, et encore pendant de trop courtes périodes. L’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP) souhaite interpeller les pouvoirs publics pour qu’ils recadrent les contrats aidés, et pour que soient proposés des emplois pérennes à tous ces travailleurs qui galèrent durant toute leur vie active. Deux grands services publics dans l’environnement et les services à la personne peuvent pérenniser ces emplois.
Ils s’appellent Claude, Stéphane ou Jonathan, ils ont des compétences et une expérience professionnelle, mais ils ne peuvent pas se projeter dans l’avenir. Le seul moyen pour eux d’échapper à l’injustice du chômage, ce sont les emplois aidés pour des contrats de quelques mois à deux ans. Mais en plus de cette précarité, ces travailleurs doivent subir le regard des autres, et à tous les niveaux. Jean-Hugues Ratenon rappelle que le 5 décembre 2007 en assemblée plénière du Conseil général, l’ancien préfet a fait une sortie sur le thème des "contrats magouille". Personne n’a voulu sur le moment contredire ce qui pouvait être perçu comme une marque de déconsidération pour des dizaines de milliers de travailleurs qui n’ont que ces contrats précaires pour tenter d’échapper quelques mois au chômage de longue durée.
Face au nombre considérable d’emplois aidés, Jean-Hugues Retenon a expliqué que la solidarité n’était pas pour les employés, mais pour les employeurs, qui ont des avantages plus conséquents que les employés précaires, ces derniers enchaînant souvent les périodes de chômage et les contrats de six mois.
Permettre la continuité du travail réalisé
Maryse Dasche, du Comité des chômeurs et des mal-logés du Port, a expliqué son désarroi face à des emplois aidés qui pourraient être transformés en CDI, car ils répondent à des besoins permanents. « Les associations utilisent très souvent les contrats aidés, 100% du personnel travaillent dans le cadre des contrats aidés », a-t-elle précisé pour ce qui concerne le Comité des chômeurs et des mal-logés du Port. La présidente du Comité a également constaté que « quand on emploie un “contrat aidé”, le travail est fait, mais au bout d’un an, on doit changer parce que la personne ne peut pas rester. Il faut donc recommencer tout le travail réalisé. Cela est vraiment difficile, on ne peut pas avancer aussi vite que nous aimerions. D’autant plus que les emplois aidés peuvent devenir à terme des contrats stables, permettant aux employés d’avoir une vie personnelle et professionnelle normale, stable ».
Mettre fin au clientélisme
Pour Brigitte Malet de l’ARCP, « nous sommes tous responsables, tous coupables. La détresse n’est pas précaire. Chaque jour, on constate des personnes dans le besoin, qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. Il faut prendre conscience que derrière ces emplois aidés, il y a des êtres humains, qui veulent travailler et avoir un avenir ».
Face à cette situation, Jean-Hugues Ratenon a accusé certains élus d’utiliser les contrats aidés à des fins électorales et clientélistes.
Face à cette position « méprisante » de la part de responsables politiques vis-à-vis des emplois aidés et notamment des travailleurs qui y ont droit, l’ARCP demande « le recensement des besoins spécifiques à La Réunion, et que des emplois aidés répondent à ces besoins ». Des besoins permanents existent dans l’environnement et les services à la personne. Des travailleurs peuvent répondre à ces services d’intérêts publics. L’ARCP a appelé la population à signer la pétition pour « sortir de ce dispositif électoraliste, et aller vers des emplois pérennes ».
Céline Tabou
Libérons les élus de la tâche de recruter
La pression sociale qui pèse sur les élus est considérable, et elle peut donner lieu aussi à la tentation de détourner ces emplois aidés de leur objet initial. Le dernier exemple en date concerne l’attribution massive de contrats par la Région à des associations saint-pauloises créées depuis quelques mois. Il s’avère que dans de nombreux cas, il est difficile d’imaginer quel pourra être le travail qui sera réellement effectué.
Embaucher un travailleur pour un emploi où il y a peu de choses à faire, mais en attendant de sa part une certaine reconnaissance, voilà qui est méprisant pour les travailleurs. Pour l’ARCP, cela doit cesser immédiatement.
L’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté propose de libérer les élus de cette pression. Jean-Hugues Ratenon rappelle que du temps des emplois jeunes, les projets de postes étaient d’abord validés par une commission indépendante, la CLADEJ. Cette dernière conditionnait son accord au respect de plusieurs critères, dont le soin apporté à la pérennisation de l’emploi.
Pourquoi donc ne pas mettre sur pied une commission de ce type pour valider toute création de poste nécessitant le recours à un contrat aidé ?
Une fois le poste validé, le recrutement serait ensuite fait par Pôle Emploi. Puisque l’État finance une grande partie de ces contrats, il est en effet logique que tout recrutement passe par le Pôle Emploi.
Des emplois aidés, synonymes de précarité
Claude, Stéphane et Jonathan ont des emplois aidés, et ne savent pas si leurs contrats seront renouvelés l’an prochain.
Vivant dans la crainte de devoir retourner au chômage, ils appellent les autorités à prendre en compte la précarité et le malaise que sont les contrats aidés, qui pourraient être des CDI.
Car le contrat aidé ferme beaucoup de portes. C’est le cas dans le logement, où seul l’habitat social est accessible. Mais la pénurie est là, et souvent il faut cohabiter avec les parents.
Cacher ce diplôme que cet élu ne saurait voir
Elle ne veut même pas donner son prénom. Titulaire d’un niveau de Master d’anglais, elle a postulé pour des contrats aidés. Elle est prête à accepter un de ces emplois précaires. Mais l’élu qu’elle a rencontré lui a systématiquement dit non, elle est trop diplômée. Ce dernier lui a dit qu’il ne recrute que des personnes qui ont un niveau BEP-CAP.
« Pas assez malléable », commente Brigitte Malet, car nul doute que l’élu en question attend une reconnaissance bien comprise pour chaque emploi créé.
Jonathan explique qu’il a omis de mentionner son diplôme, une Licence en informatique, lorsqu’il a postulé pour un emploi aidé.
Cacher un diplôme qui a demandé des années de sacrifices et de travail, voilà où en arrivent des jeunes pour avoir la possibilité d’avoir un emploi précair
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