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5 février 2008, par
Dans la bouche du gouvernement, le mot « assistanat » a supplanté celui de « solidarité ». On stigmatise ainsi les chômeurs pour les rendre responsables de tous les maux qui touchent le marché du travail. En fait, il s’agit de mieux imposer des réformes. L’Etat suit ainsi une stratégie déjà bien rodée, proposée par l’OCDE depuis 2004 et qui s’exprime dans les « Perspectives pour l’emploi 2006 ».
« Le gouvernement veut mettre fin à l’assistanat », dixit le Préfet, vendredi dernier lors du jeu de questions-réponses avec la presse. L’État ne cesse de le répéter, l’assistanat est devenu le mal à combattre pour remettre la France dans le droit chemin : le plein emploi. Car c’est bien connu, si les Français ne travaillent pas, c’est parce qu’il ne le veulent pas vraiment, et s’ils se satisfont de contrats précaires, comme les 650 TOS licenciés, c’est qu’ils le veulent bien. L’État a fait preuve de générosité jusque-là, mais il est grand temps cette fois d’en finir avec cet assistanat. On en vient à faire croire qu’il est à l’origine du chômage. Les minima sociaux sont trop avantageux pour travailler. Sinon comment expliquer que d’autres pays européens, le Royaume-Uni, l’Espagne aient un taux de chômage si faible. Il convient donc de restreindre la protection sociale à ceux qui en ont vraiment besoin. Les autres, au boulot !
Mais là où le bât blesse, c’est qu’on ne parle plus de solidarité. Ou alors si... pour les franchises médicales par exemple. Il suffit de développer un peu cette théorie de l’assistanat pour voir comment elle peut justifier les remises en cause de la protection sociale fondée sur le principe de solidarité, et imposer une image déformée de la réalité de notre société. Quelle image donne-t-on de ces 60.000 érémistes qui vivent La Réunion ? De ceux qui sont à l’API ? A l’ASS ? Ce sont des citoyens qui vivent de prestations assez généreuses pour ne pas avoir envie de rechercher un emploi. Ils manquent d’ambition, de volonté.
Ce n’est donc pas la pénurie d’emploi qui est responsable de cet état. La responsabilité est à mettre sur le compte de chaque individu. De victime, il devient coupable de ne pas s’emparer de son droit à l’emploi. La pauvreté, si elle existe, n’est que la conséquence de ce comportement. L’existence des prestations sociales “avantageuses” contraindrait même les entreprises à proposer sans cesse des salaires plus élevés. Ce serait un des effets pervers. Comment dès lors expliquer l’existence des travailleurs pauvres et les salaires de plus en plus bas ? Ce ne serait donc pas la loi de l’offre et de la demande du marché du travail qui détermine le niveau des salaires.
Ce discours politique moralisateur réussit à justifier le “contrôle du train de vie” du érémiste pour en restreindre le droit, le contrôle des demandeurs d’emploi et la suppression de leurs allocations au moindre faux pas (refus de deux offres d’emploi valables, etc), la restriction des droits aux allocations-chômage, etc. Ce discours minimise la réalité de la recherche d’emploi, la pénurie mais aussi l’absence d’égalité au travail et même à la formation.
Un discours moralisateur et une stratégie inspirés de l’OCDE
Ce discours, qui fait des bénéficiaires des allocations sociales les responsables du chômage dans lequel ils se trouvent, se dévoile actuellement au grand jour en France, avec les conséquences qui s’en suivent. Ce n’est que l’application d’une idéologie soutenue par l’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) . Dans les “Perspectives pour l’Emploi 2007” de l’OCDE, les économistes interrogent le fonctionnement de l’Etat providence : « la protection sociale joue-t-elle contre la productivité ? » est l’une des réflexions proposées. Rien de très nouveau, les “Perspectives pour l’Emploi 2006, stimuler l’emploi et les revenus” avaient déjà exprimé la nécessité « d’activation des chômeurs » car « de fait, le versement de prestations de chômage et autres prestations d’inactivité élevées sur une longue période risque de nuire au fonctionnement du marché du travail », peut-on lire.
Et plus loin, une solution exemplaire et soi-disant efficace est évoquée : « abaisser le niveau des prestations et raccourcir la durée d’indemnisation ont permis d’accroître les incitations au travail » ou encore « limiter la possibilité offerte aux chômeurs de refuser une offre d’emploi, en raison d’une incompatibilité professionnelle avec l’activité, la rémunération et/ou le lieu de travail antérieurs ». Ce document fixe les grandes lignes stratégiques qui consistent à rendre le travail payant pour les pays de l’OCDE. C’est le véritable objectif à atteindre. « Puisque beaucoup de personnes inactives en âge de travailler bénéficient d’allocations, il importe que celles-ci ne constituent pas des obstacles à l’emploi », explique les économistes. Il faut donc agir sur le système de protection des salariés, à commencer par les allocations-chômage et autres prestations sociales pour ceux exclus du marché du travail. L’OCDE conseille ainsi d’agir par étape. S’attaquer aux plus faibles pour imposer des réformes plus profondes. Exactement ce qui se passe dans notre pays. « Pour éviter les conflits avec les principaux groupes d’intérêt, explique l’OCDE, les gouvernements peuvent, dans un premier temps, introduire des réformes à la marge du “noyau dur” du marché du travail, sans véritablement toucher aux structures institutionnelles dont bénéficient les travailleurs en place. Cela tend à renforcer la dualité du marché du travail, ce qui peut ensuite permettre de gagner progressivement le soutien de l’opinion publique à des réformes plus fondamentales des institutions et politiques du marché du travail. »
Ainsi, le gouvernement n’a rien inventé de sa stratégie. Même le nouveau concept de “flexicurité” se trouve déjà dans cette étude de 2006. « Une autre approche, la “flexicurité”, facilite les décisions en matière d’embauche et de licenciement tout en assurant des services efficaces de réinsertion dans l’emploi, tels qu’une aide active à la recherche d’emploi, et une garantie de revenu aux travailleurs en cas de licenciement. Une autre approche consiste à exiger des employeurs le versement régulier de cotisations assises sur le revenu du travail sur des comptes indemnités de licenciement individuels auxquels peut avoir accès le travailleur licencié, quel que soit son contrat de travail. Ainsi, lorsque le travailleur quitte l’entreprise, l’employeur n’a pas à verser d’indemnités de licenciement particulières. » Le gouvernement suit aveuglément la logique de l’OCDE.
Edith Poulbassia
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Messages
5 février 2008, 16:02
Il faut être aveugle pour ne pas reconnaître que l’assistanat a atteint un tel niveau à la Réunion que des générations entières sont perdues. Continuer à le nier c’est participer sciemment au suicide des générations futures. Il n’y a pas de possibilité de plein emploi à la Réunion sauf à transformer tous les Réunionnais en fonctionnaires. La mobilité s’impose si on veut s’en sortir mais pour ce faire encore faut-il sortir du cocon douillet de notre île.
6 février 2008, 10:26
Ne déformez pas ce qui est écrit, ni ne voyez que ce que vous voulez bien comprendre.
L’assistanat est devenu un pretexte pour casser un système de solidarité et s’en prendre au droit du travail, c’est tout. Et ça marche tellement bien que vous vous permettez ce genre de commentaire, et que le gouvernement arrive à ses fins. CQFD.