Prix et pouvoir d’achat

L’écart se creuse de mois en mois

21 septembre 2006

L’INSEE vient de faire connaître l’indice mensuel des prix à la consommation des ménages pour le mois d’août 2006 : +0,3%. L’augmentation par rapport au mois d’août 2005 est de +0,6%.
’Le glissement des prix sur le dernier trimestre est de +0,2% et sur les douze derniers mois (août 2005-août 2006), il est de +2,4%. Calculée hors tabac, la variation annuelle est de +2,3%’, commente l’INSEE dans le bulletin n° 49 de septembre 2006.
’Les prix de l’alimentation augmentent de 0,4% en raison de la hausse des prix des produits frais (+4,4%) et plus précisément des légumes frais : le prix des tomates, en forte baisse en juillet, retrouve un niveau proche de celui du mois de juin. Les prix de l’alimentation hors produits frais observent une légère baisse (-0,2%).
Le prix du tabac, qui avait déjà subi une augmentation de 3,4% le mois dernier, enregistre une nouvelle hausse de 3% en août.
Les prix des produits manufacturés reculent légèrement (-0,1%, stabilité observée en août 2005).
Les prix du secteur de l’énergie progressent de 1,5% en raison, principalement, de la hausse des prix des produits pétroliers (+1,7% sur un mois ; +9,2% sur un an). Le prix des carburants augmente de 3,3%. Par contre, le prix de la bouteille de gaz diminue de 8,2% passant de 20,18 euros à 18,53 euros. On observe aussi une hausse des tarifs de l’électricité au 15 août (+ 0,7%).
Les prix dans les services augmentent de 0,2% comme en août 2005. Les prix des services de santé progressent de 0,9% suite à une revalorisation des tarifs des médecins généralistes’.

Ce commentaire vaut surtout pour la variation mensuelle, complétée d’une variation annuelle globale (+2,4%). Le tableau que publie l’INSEE avec ce commentaire fait aussi apparaître les variations annuelles par types de produits ou services : +2,5% pour l’alimentation (dû essentiellement à une hausse annuelle de 5,1% des prix des produits frais) ; +6,8% sur le tabac ; +0,9% sur les produits manufacturés entre août 2005 et août 2006, l’augmentation annuelle la plus importante s’étant portée sur l’habillement et les chaussures (+2,2%) tandis que les produits de santé globalement diminuent de 1,3% sur les douze derniers mois. L’énergie a augmenté en 1 an de 7,6% et les services de 2,4% : +3,7% sur les loyers en variation annuelle ; +4,1% sur les transports et communication.

Ces chiffres de variations annuelles montrent que l’agression du pouvoir d’achat, pour les plus bas revenus, est constante. Il faut mettre en vis-à-vis la revalorisation de l’allocation chômage (+2% en 2006, rien en 2005) ; celle du SMIC a été arrêtée à 3,1% au 1er juillet dernier. Quant aux revalorisations des prestations sociales, celles soumises à condition de ressources connaissent un ajustement de leur plafond au 1er juillet, au regard des ressources déclarées l’année précédente. Au 1er janvier 2006, l’ensemble des principales prestations a augmenté de 0,2% par rapport à janvier 2005 : l’allocation pour adulte handicapé (AH) est passée de 599,49 euros à 610,28 euros ; le complément familial est passé de 85,55 à 87,09 euros (+0,2%) ; l’allocation de rentrée scolaire de 263,28 à 268,01 euros (+0,2%) et l’allocation jeune enfant, de 165,22 euros l’an dernier, est passé à 168, 20 euros cette année.
Dans l’ensemble, la variation des prix - le plus souvent à la hausse - attaque de mois en mois le pouvoir d’achat des plus bas revenus, sans réelles compensations.


À quand l’Observatoire des prix et des revenus ?

La venue du délégué syndical central de la CGT à l’ONF a soulevé la question des salaires.
Olivier Suter a noté que les rémunérations horaires des ouvriers forestiers réunionnais sont inférieurs à celles de leurs collègues en France, alors qu’à La Réunion, le coût de la vie est supérieur.
Cela amène les ouvriers de l’ONF-Réunion à demander une hausse de leurs salaires intégrant la prise en compte de la vie chère.
Cela pose également la question de l’absence de l’observatoire des prix et des revenus. Gageons que la présence d’un tel outil, chargé de faire la transparence sur la formation des prix et d’étudier les revenus, pourra aider à résoudre ce type de situation. Il permettra en tout cas d’évaluer le salaire nécessaire pour que le pouvoir d’achat d’un ouvrier forestier à La Réunion soit l’équivalent de celui d’un salarié de l’ONF effectuant le même travail.

M. M.


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