Présentation nouveau contrat social

L’éducation de nos enfants est une priorité

16 septembre 2006

Centre des dialogues et échanges au sein du Parti Communiste Réunionnais, le ’ nouveau contrat social ’ vise à proposer un certain nombre pistes dans la perspective d’un développement durable de La Réunion. Dominique Dambreville, Directrice du Centre de lecture du Brûlé, a accepté de donner son avis sur le thème de la formation, de l’éducation et de l’illettrisme.

Vous préconisez qu’avant 12 ans, les enfants doivent avoir pu effectuer un voyage dans le monde pour élargir leur horizon. Quels seront les moyens mis en place vu la difficulté que rencontrent beaucoup d’établissements pour trouver les fonds ? d’autant plus que les parents ne peuvent par toujours aider au financement.

- Nos jeunes peuvent voyager à un coût abordable, notamment dans l’Océan Indien où plusieurs choix de destinations nous sont proposés. Le prix du voyage peut aussi être diminué grâce à des échanges au sein des familles au lieu de payer des hébergements à l’hôtel.
L’Océan Indien est riche en cultures et permet donc de découvrir une autre façon de vivre, une autre façon de voir les choses, ce que je pense être important pour les jeunes.
Mise à part ces aspects, je pense qu’il est important de replacer des priorités au sein des familles. Au lieu d’acheter des baskets ou des vêtements qui sont à des prix excessifs, les parents peuvent mettre en place par exemple une “tirelire de voyage”. Ainsi, les parents pourront réellement s’investir en faisant des ventes de gâteaux, d’enveloppes surprises, etc...
Au niveau des institutions, il est important également de mettre en place des enveloppes pour les voyages de nos enfants.
Les enseignants aussi ont leur rôle à jouer. À chaque rentrée, les parents dépensent une somme trop importante dans les achats des fournitures scolaires, alors qu’il est possible de travailler avec la moitié de ce qu’ils demandent.
Il est nécessaire de se dire que le besoin de voyages pour les enfants est l’affaire de tous.

Dans la même optique, comment faire pour que tous les enfants scolarisés aient accès à l’outil informatique ?

- Aujourd’hui beaucoup d’établissements sont équipés de matériels informatiques. Mais il faut qu’il y ait une maintenance, un suivi. Lorsqu’une souris se casse ou un écran ne fonctionne plus, il faut réparer, remplacer et ne pas dire "nous n’avons plus d’argent".
Beaucoup de ménages sont également équipés. Mais pour les plus démunis, il existe des associations culturelles qui disposent d’ordinateurs. Les enfants doivent avoir accès aux salles informatiques dans les écoles lors des heures libres, les interclasses, aides aux devoirs.
Les enfants doivent être sensibilisés à la plus value que leur apporte cet outil, il ne faut pas penser qu’à jouer.

Vous recommandez également l’enseignement de la philosophie dès le primaire afin de permettre aux enfants d’avoir un esprit critique et engagé. Nous savons que cette matière est l’une des plus redoutée par les lycéens, pensez-vous que cet enseignement soit réellement adapté aux enfants de cet âge ? Existe-t-il des supports adaptés ?

- Je pense qu’il faut le faire dès le plus jeune âge. Il est possible de mettre en place par exemple des “goûters philosophiques”, où on pourra parler de sujets adaptés au jeune public. Bien évidemment, on ne va pas leur enseigner un programme de classe de terminale. Nous allons juste les aider à développer de la rigueur dans leur raisonnement. Des sujets comme l’amour, la guerre, la paix pourront être abordés en lisant des extraits de textes, dans un vocabulaire adéquat bien sûr, suivi d’un temps de discussion.
Régis Debré a voulu mettre en place l’enseignement des faits religieux à l’école. Je pense qu’il est dommage qu’on le fasse qu’à partir du secondaire. On pourrait commencer à en parler dès le primaire car il existe beaucoup d’outils pédagogiques qui traitent de ce sujet avec un langage adapté pour le jeune public.
Aborder tous ces sujets, surtout avec tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, c’est sensibiliser l’enfant à sa citoyenneté.
Enfin, il est nécessaire de former des professeurs à l’IUFM pour dispenser cet enseignement dans les écoles primaires. On pourrait très facilement allier histoire et philosophie.

Concernant l’illettrisme à la Réunion, comment amener des adultes illettrés vers le milieu associatif afin de bénéficier d’une alphabétisation ?
- Il y a quelques années de cela, il était plus facile de sensibiliser les adultes. Aujourd’hui, avec l’évolution de la société, les modes de vie ont changé et aussi les priorités. Il est très difficile d’amener un adulte à suivre un programme d’alphabétisation. Pour les gens qui souhaitent réellement s’initier à la lecture et à l’écriture, il y en a peu, il existe des associations de quartiers qui dispensent des cours.
Je pense qu’il faut surtout se concentrer sur les enfants. C’est d’ailleurs un combat que je mène au quotidien avec le centre de lecture, c’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
Régler le problème de l’illettrisme passe par des actions menées autour du livre. Il est essentiel de donner le goût de la lecture aux enfants. Des manifestations comme “lire en fête” ou le “Salon du livre” sont des évènements culturels à mettre en avant. Beaucoup d’enfants en difficulté ont recours à des aides aux devoirs dispensés par des jeunes ou des associations, je pense qu’il est important de mettre en place un partenariat avec l’école pour qu’il ait une cohérence entre les méthodes d’apprentissage, pour qu’il n’y ait pas de confusion dans l’esprit de l’enfant. Ce ne doit pas être 2 mondes à part.

Propos recueillis par Sophie Périabe


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