Emploi

L’emploi des collectivités locales :seulement 17 % de titulaires

Selon une étude de l’INSEE

8 janvier 2004

Dans son 118ème numéro, ’Économie de La Réunion’ consacre une page à l’emploi dans les collectivités locales réunionnaises. Celles-ci employaient « 35.700 salariés au 31 décembre 2001, dont près de 40% sous contrats de type CES, CEC ou emplois-jeunes », note la revue de l’INSEE.
« En deux ans, 2.450 emplois ont été créés, pour l’essentiel en 2000 sous forme d’emplois aidés. Plus de la moitié des personnels appartiennent à la filière technique. Seulement 17% des salariés sont titulaires », ajoute l’auteur de l’étude, Françoise Cazanove, assistante d’éudes à la Direction régionale de l’INSEE.
On lira ci-après le texte de son article, qui illustre parfaitement la situation d’injustice qui prévaut dans la fonction publique à La Réunion et en particulier dans la fonction publique territoriale. Quand sera-t-il mis un terme à ce scandale ?

Les collectivités locales et leurs établissements publics emploient 35.700 personnes au 31 décembre 2001. En retenant la définition de l’Observatoire de l’emploi public, elles ne seraient que 21.500 [1]. Plus de 83% des salariés travaillent dans les organismes communaux ou intercommunaux, et 16% dans les organismes régionaux ou départementaux. Les autres employeurs publics de ce type, comme les offices publics d’HLM, ne sont quasiment pas représentés à La Réunion.
Près de 40% de ces emplois sont sous statut précaire (emplois-jeunes, CES ou CEC) ; ils sont moins de 10% en métropole. Les organismes communaux ont beaucoup utilisé ce type de recrutement : 89% des CES-CEC et 64% des emplois-jeunes dénombrés à La Réunion en 2001 émargent au budget des organismes communaux.

2.450 emplois créés en deux ans

Au total, 2.450 emplois ont été créés en deux ans, soit une augmentation de 7,4%. Après une augmentation sensible en 2000 (6,3%), les effectifs progressent plus modérément en 2001 (1%). La croissance de 2000 est pour sa quasi-totalité imputable à la rapide montée en charge des emplois aidés (CES, emplois jeunes). En 2001, la hausse des emplois principaux entrant dans le champ de l’OEP permet de compenser et au-delà la diminution des emplois aidés.
En valeur absolue, les recrutements les plus importants sont le fait des communes : 1.600 emplois nouveaux, tous sur l’année 2000. Ce recrutement est relayé en 2001 par les communautés de communes qui s’étoffent de plus de 300 employés. En deux ans, l’augmentation des effectifs de ces organismes récents est spectaculaire (54%).
Les organismes départementaux et régionaux ont recruté sur la même période 350 personnes, soit 6% d’augmentation. Parmi eux, les services départementaux d’incendie se distinguent avec 166 personnes supplémentaires. En fait, il ne s’agit pas, pour la plupart, de recrutements mais d’un regroupement des effectifs au niveau départemental.
En 2001, la filière technique (ouvriers et techniciens) occupe plus de la moitié des agents des collectivités territoriales (54%) malgré une baisse de ses effectifs entre 2000 et 2001. La filière administrative (25%) se place au deuxième rang et voit ses effectifs progresser de 8%. Les filières sociales et médico-sociales progressent encore plus rapidement : + 10%. La filière aux loisirs, au sport, à la culture et à l’animation, relativement faible, a eu la plus forte progression. La filière sécurité reste stable.

Peu de cadres et de titulaires

À La Réunion, les personnels des collectivités territoriales ont un faible taux d’encadrement. Les cadres supérieurs de catégorie A représentent 5% du personnel et les cadres de catégorie B, 8,2% (respectivement 8,6% et 13,8% en métropole). La filière technique est celle dans laquelle le total de cadres A et B est le plus faible (4,2%).
La part des titulaires dans la fonction publique territoriale réunionnaise est bien inférieure à celle observée en métropole : 17,4% en 2001 contre 72,5%. Ce sont les communes et organismes intercommunaux qui présentent le plus grand écart avec 10,2% de titulaires contre 74,2%. Dans les collectivités régionales et départementales, le décalage est moins important : 54,5% contre 72,5%.
Cette proportion importante de non titulaires ne s’explique pas uniquement par le recours massif aux emplois aidés. En effet, parmi les emplois reconnus par l’OEP, la part de titulaires n’atteint pas les 30%.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus