Visite de SOUBIC

L’épicerie sociale et la responsabilisation

24 mai 2007

L’espace intime qu’occupent les acteurs de l’association SOUBIC s’articule autour de gens d’action, prêts à donner la main aux familles en difficulté, mais sans nourrir le vice de l’assistanat. Née en 1998, pour pallier à la recrudescence de demande d’aide sociale de la population dionysienne, SOUBIC s’attelle chaque mois auprès d’une trentaine de familles.

Secours Opérationnel Urbain Boutique d’Initiative Communautaire, c’est SOUBIC. Le nom de l’association est bien choisi, puisqu’il s’agit d’une épicerie sociale, la première de l’île de La Réunion. Qu’entend-on par épicerie sociale ? Elle vend les denrées les plus essentielles à des prix concurrentiels, mais à un public visé particulièrement mis à mal par leur situation financière. SOUBIC apporte une aide alimentaire temporaire et un soutien à la gestion du budget à ces familles en difficulté. L’association s’approvisionne à leur frais auprès de fournisseurs divers ou de grandes surfaces, et deux fois par an elle appelle à la générosité des réunionnais. Le 28 avril dernier, devant une grande surface du Chaudron des bénévoles attiraient l’attention des consommateurs sur la situation de familles réunionnaises, et de l’importance de contribuer à cet élan de solidarité, une alternative à l’assistanat des personnes les plus démunies. Apparemment, les réunionnais ont apporté un large soutien à cette opération sociale. Des produits alimentaires et d’hygiènes, de base, sont en vente. Riz, pâtes, grains, purée, céréales, boîtes de conserves, savon, quelques produits (viandes, yaourts)... Ce n’est sûrement pas une grande surface, ni un lieu de commerce. C’est pour de nombreuses familles l’opportunité de faire des économies, pour achever de payer des dettes, des impayés, se refaire une santé financière.

Lutter contre l’assistanat

Mylène Boyer, conseillère économique, sociale et familiale à SOUBIC, note que cette aide est forcément temporaire, les familles étant bénéficiaires de un mois à six mois. SOUBIC n’est pas un discount pour toute la population réunionnaise. Son but est d’ordre social, et le public ne peut se présenter qu’aux seules conditions d’avoir été orienté par les services sociaux partenaires (Conseil Général et CAF) et des associations, et de venir muni d’un projet. « Avec les économies dégagées, les familles peuvent s’acquitter de leur dette, de leur loyer impayé. Nous assurons un suivi de ces familles, et tenons des ateliers autour du budget, ou de l’alimentation équilibrée avec un petit revenu. Nous proposons un accompagnement social, individuel et collectif », explique Mylène Boyer. Elle rappelle que SOUBIC est un outil de responsabilisation et de lutte contre l’assistanat. « Olèrk done ali maï toultan, amont ali koman i plant », disait un camarade gramoun. C’est un peu le but de SOUBIC, qui bénéficie chaque année du soutien du Conseil général, de la CAF et de la ville de Saint-Denis. 60.000 euros par an, pour tout ce travail. Chapeau...

Bbj


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