Mobilisation pour l’emploi

L’État va-t-il licencier des centaines de jeunes Réunionnais avant la rentrée ?

11 août 2009, par Manuel Marchal

Alors qu’il a pu prendre la parole lors de la rencontre du Premier ministre et des présidents des ateliers des États généraux, Didier Robert n’a jamais dit un mot sur les assistants d’éducation qui manifestaient à quelques mètres de là. Or, l’application d’une directive européenne oblige l’État, employeur des jeunes, à transformer leur CDD en CDI. C’est la loi.

Lors de la visite du Premier ministre, les assistants d’éducation ont manifesté à de multiples reprises. Ils ont finalement été reçus par un conseiller technique de François Fillon, à condition de ranger les banderoles, chose qui n’a pas été demandée aux transporteurs qui insultaient les élus.
Le 9 juillet à Saint-Denis, Didier Robert était venu devant les assistants d’éducation pour tenter de calmer leur colère. Le lendemain, les assistants d’éducation manifestaient à nouveau au Tampon. C’est en effet dans cette commune que les organisateurs du programme de François Fillon avaient fixé la réunion des présidents des ateliers des États-généraux.
Présidée par le Premier ministre, la rencontre a commencé par un mot de bienvenue de Didier Robert. À aucun moment il n’a parlé des assistants d’éducation.
Un mois plus tard, par voie de communiqué de presse adressé à des assistants d’éducation, Didier Robert dit enfin sa volonté d’adhérer à la proposition d’une table-ronde et propose également d’examiner les conditions juridiques et financières des intégrations.
Manifestement, le député-maire du Tampon tente d’offrir à l’État une porte de sortie, en voulant faire reposer sur les collectivités le coût d’une solution à un problème dont elles ne sont aucunement responsables.
En effet, la revendication des assistants d’éducation s’appuie sur un dispositif légal, qui est la transposition dans le droit français d’une directive européenne. Cette directive oblige un employeur à transformer en CDI le contrat de travailleurs embauchés en CDD depuis six ans. Son application oblige donc l’État à intégrer dans ses services tous ces jeunes qui travaillent depuis des années dans l’Éducation nationale avec un contrat précaire. L’actualité récente est d’ailleurs là pour rappeler que l’État se doit de respecter les règles de l’Europe, sous peine d’être confronté à de grandes difficultés. En effet, l’État préfère affronter la colère des maraîchers à qui il va demander de rembourser 500 millions d’euros d’aide plutôt que remettre en cause l’autorité de l’Union européenne.
Pour les assistants d’éducation, l’État doit aussi appliquer une directive européenne qui concerne tous les employeurs situés sur le territoire de l’Union européenne. Il se doit donc d’intégrer les jeunes Réunionnais en lutte pour leur emploi. S’il ne le fait pas, alors il est en infraction vis à vis des règles de l’Europe.
Puisque l’État respecte les règles de l’Union européenne, et que ces règles l’obligent à intégrer les jeunes, pourquoi dans ce cas inventer une solution qui permette à l’État de ne pas le faire ?

M.M. 

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