
« Mète in galé dsi la kolèr ! »
8 juillet, parMédam, zé Méssyé, la sossyété, zot i koné bann franssé i di konmsa : « la kolèr lé movèz konséyèz » é dann kozman kréol ni rotrouv anou mèm pwin (…)
Entretien avec des pompiers permanents de la CGTR
20 mars 2007
Ils sont venus à “Témoignages” à cinq, tous pompiers permanents, accompagnant Jean-Max Gangnant, réélu à l’unanimité secrétaire général de la fédération CGTR des Pompiers, le 21 février dernier : pour s’expliquer sur l’intégration des pompiers permanents comme “pompiers professionnels” et pour restaurer « l’image de la CGTR salie par d’autres syndicats ». L’explication a été franche et cordiale, comme disent les diplomates.
Les pompiers permanents ont déposé un préavis de grève pour ce mardi. Sur fond de “guerre syndicale”, ils mettent sur la place publique « les irrégularités dans le concours 2007, le rôle du médiateur (entre Conseil Général et SDIS) et le statut des permanents ».
De nombreux pompiers permanents vous gardent leur confiance. Néanmoins votre rôle en tant que syndicaliste est contesté au sein du SDIS. Pourquoi selon vous ?
- Jean-Max Gangnant : La Fédération CGTR Pompiers existe depuis Georges-Marie Lépinay (ancien secrétaire général de la Confédération - Ndlr) et elle a toujours existé. Quand Georges-Marie Lepinay s’est retiré, j’étais au Congrès qui a élu Ivan Hoareau. Dans un combat syndical, il y a des hauts et des bas. Si réellement le syndicat CGTR Pompiers ne marchait pas, les membres de la direction confédérale auraient essayé de savoir pourquoi. Nous ne les avons pas vus. Nous avons mené notre combat nous-mêmes, avec le bureau, avec les adhérents. Nous sommes près de 400 pompiers permanents à la CGTR et le 21 février 2007, lors de l’assemblée générale, on a désigné un bureau, Jean-Max Gangnant comme secrétaire général (seul candidat, d’après le P.V - Ndlr), à l’unanimité. On a mis en place les différents responsables et correspondants des centres. C’est dans cette assemblée générale qu’on a appelé à la « mobilisation totale des Agents d’entretien territoriaux (AET) » pour un rassemblement le vendredi suivant au SDIS. Mais le vendredi, nous n’avons vu personne du SDIS. On nous a envoyé le médiateur désigné par le Conseil général, M. Daniel Pouny, et il n’y a pas eu d’accord avec le médiateur sur l’intégration.
- Sylvestre Lagarrigue : Ceux qui contestent au SDIS, ce sont les autres syndicats. Mais quand on fait du syndicalisme, il faut être propre. Il ne faut pas salir les autres, et surtout pas leur famille...
Lorsque vous appelez alors à “la mobilisation” fin février, la décision du concours avait déjà été prise, la date arrêtée. Qu’espériez-vous alors ?
- Jean-Max Gangnant : La date, oui, mais attendez... Tout cela a une histoire. Nous sommes des pompiers permanents. C’est dit dans le rapport Courtois : « 329 agents techniques sont en fait des sapeurs-pompiers volontaires, employés à titre permanent dans les fonctions de sapeur-pompier professionnel. C’est la conséquence de la reprise en compte par le S.D.I.S de nombreux employés sociaux communaux de type CES qui exerçaient à plein temps au sein de leur centre d’incendie et de secours. Leur situation statutaire sera à régulariser en s’inspirant des modalités d’intégration des sapeurs-pompiers dits permanents décrites au chapitre II du décret N°93-135 du 2 février 1993 modifiant certaines dispositions relatives aux sapeurs pompiers. De fait, on peut considérer le nombre de sapeurs-pompiers professionnels à 910, celui des sapeurs- pompiers volontaires à 410 et l’effectif du personnel administratif à 146. »
- Sylvestre Lagarrigue : Dans les 910, nou lé comptés dedans ! Où est l’intérêt de nous faire passer un concours ? Nou la pa pèr konkour, sapèr pompié profésionèl nou la toujour fé. Mé pou koué la fé la départementalisation (du SDIS - Ndlr) avèk nou ; la fé le SDACR (Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques) avèk nou, i fé le bann groupman opérasionèl èk nou... Pou koué kan i aranz azot i fé èk nou, apré i domann anou alé pass konkour ?!
- Alain Férilout : Quand le SDIS fait son budget, nou lé compté komm profésionèl... Or nou la pa le statut. Pou koué ?
- Jean-Max Gangnant : Si on en est là aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu des titularisations, sur cinq ans, de 2002 à 2006. Cela a été le travail du colonel Loubry. Avant qu’on nous intègre tous à la FPT, certains étaient agents techniques, on avait différentes qualifications. Quand on nous a mis agents territoriaux, c’était pour devenir sapeurs-pompiers professionnels.
Dans toutes les conventions du SDIS, dans le rapport du colonel Courtois, on précise que l’intégration des sapeurs-pompiers professionnels (SPP) doit passer par un examen d’intégration technique spécifique. La Présidente du Conseil Général, qui est présidente déléguée du SDIS, avant de proposer ce concours national, a dit son accord pour l’intégration des 262 SPP. Le Préfet est au courant. Le concours, c’est pour les pompiers qui ont entre 18 et 25 ans. Ce n’est pas pour les pompiers permanents, qui ont entre 35 et 45 ans. J’en viens au concours : il a d’abord été fixé au 30 janvier 2007, par une note interne du SDIS du 9 octobre 2006, qui parle de deux concours, un externe et un interne. Le 29 janvier 2007, un arrêté modificatif du Département change la date des « deux concours externes... en vue de l’établissement d’une liste d’aptitude au cadre d’emploi des sapeurs-pompiers professionnels non-officiers (SPP de 2nde classe)... » Deux concours externes ! On se moque de qui là ?
Vous en avez tiré la conclusion qu’on cherchait à vous berner ? D’une façon générale, vous semblez vous comporter comme si le SDIS avait une dette envers vous. Expliquez-vous...
- Jean-Max Gangnant : Après la grève de juin 2006, Nassimah Dindar a dit son accord pour l’intégration des permanents comme professionnels. Et c’est là que la CFTC, avec la direction du SDIS, a proposé le concours en disant que c’était la seule solution. Nous, à l’époque, on n’avait pas encore entendu parler du rapport Courtois. L’intégration ne correspond pas aux visées de la CFTC, qui a fait venir des sapeurs-pompiers de métropole, y compris des civils, qui sont venus passer le concours à La Réunion ! Certains ont même été hébergés par les responsables de la section CFTC des pompiers ! Nous dénonçons un arrangement entre la CFTC et le chargé de mission au Conseil général chargé des questions du SDIS. Il y a beaucoup à dire à ce sujet : une liste d’une quarantaine de noms a circulé... Il y a des permanents à qui la CFTC a dit de passer le concours. “Même sur un pied, vous serez reçus !” leur a-t-on dit. Aujourd’hui, la CFTC a un problème avec ses adhérents. En fait, les autres syndicats n’ont pas joué leur rôle ! et maintenant ils craignent les élections de 2008 et ils nous tirent dessus ! Le rôle d’un syndicat, c’est de défendre les salariés. Les permanents veulent être reconnus pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils font, par le biais d’un examen d’intégration technique. Lorsque nous avons rencontré Ibrahim Dindar lundi dernier, il nous a confirmé que ce n’était pas un problème de budget. Il y a très peu à faire !
- Sylvestre Lagarrigue : Le SDIS i doi anou réponse. Dabor inn, mi domann kisa lé responsab ? Pourquoi la présidente le SDIS discute avec nous d’une façon, et le directeur le SDIS d’une autre façon ?
Pourquoi personn i pé réponn anou sïr le nomn de personèl le SDIS la embauché entre 2002 et 2003, se personèl la pa fé parti de l’effectif opérationnel ! Ousa i lé lintéré d’embaucher tous ces gens ? (Il s’agit de 100 à 130 personnes embauchées sous la responsabilité du précédent vice-président délégué au SDIS, le ci-devant maire de Saint-Louis - Ndlr)
Nou fé 240 èr/moi, payés 139 h ! Kan nou poz la kestyon, i di nana in problèm bïdjétèr ! Mé alors, pou koué la fé rant tous ces gens là ?
Pourquoi, au niveau du déroulement de carrière, kan nou demann pass le konkour du Centre de gestion du Conseil général, le concours pour les agents techniques, on nous dit qu’il ne nous concerne pas parce que “nou lé opérasionèl” ! Et quand nou demann èt profésionèl, avèk in déroulman de carrière de sapeurs-pompiers, à ce moment on nous dit que ce n’est pas possible parce que nou sé des agents techniques !
Au SDIS, quand on a besoin de volontaires, on vient nous chercher. Mais quand nous demandons à être payés en vacations (pour les heures supplémentaires - Ndlr) comme les volontaires, on nous répond que ce n’est pas possible, parce que nous sommes des agents techniques !
- Simon Ferrère (montrant sa feuille de paie) : Voilà... sur cette ligne, on lit « agent administratif qualifié », c’est censé être mon statut. Et dessous, qu’est-ce qu’on lit ? « Opérationnel Sainte-Suzanne », ce qui veut dire que je suis pompier. Tout ce qu’on demande, c’est que notre statut soit en adéquation.
Cela ne risque-t-il pas d’être interprété comme un encouragement à une dérogation permanente aux règles de la FPT ?
- Jean-Max Gangnant : Ce n’est pas une dérogation puisque l’intégration est prévue. Le rapport Courtois dit comment faire. C’est simple : il y a 283 pompiers permanents ; 79 n’ont pas pu se présenter au concours, pour raison de santé, pour un critère d’âge, ou pour toute autre raison ; sur les 204 concourables, 79 seulement se sont présentés : 34 sont admis à l’écrit. Et il y a encore beaucoup à dire sur la préparation de l’écrit ; on verra ça plus tard.
Mais est-ce qu’ils vont mettre tous ceux qui ne seront pas reçus en services techniques ? Et qui alors va faire tourner les casernes ?
Comment peut-on nous dire qu’il n’y a plus d’intégration ? S’il n’y a plus d’intégration, comment les majors chefs de centre et chefs de service - qui sont d’anciens adjudants - comment sont-ils devenus majors, si ce n’est par un examen d’intégration ? Et si on demandait comment William Justine (membre du conseil syndical du SNSTP-CFTC, voir “Témoignages” du mercredi 14 mars) a eu son concours de sapeur-pompier professionnel ? Il ne l’a pas passé ! C’était du temps du commandant Poudroux. Il a bénéficié de l’intégration !
- Sylvestre Lagarrigue : Que va faire la CFTC pour ceux qui n’ont pas été reçus ? J’ai deux questions à leur poser : Quel jour la secrétaire générale de la CFTC a-t-elle été pompier ? Réponse : jamais. Elle est agent administratif. Koman li pé mayé dan nout problèm ? Et William Justine, de quand date sa dernière intervention ? Il est soudeur professionnel chez les pompiers et depuis l’épidémie, il fait de la démoustication... mais il est payé comme pompier. C’est nous qui faisons le travail et c’est lui qui reçoit la prime de risque, la prime de feu et la prime de logement !
Propos recueillis par P. David
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