Quelle hausse de salaire pour les travailleurs du BTP ?

L’Intersyndicale dénonce l’accord dérisoire cautionné par la CFDT

7 juin 2005

L’accord salarial dans le BTP signé le 31 mai entre la CAPEB et la FRBTP d’une part et la CFDT de l’autre, est pour les trois autres organisations syndicales FO, CGTR et CFTC, représentant la majorité des salariés, ’un accord scélérat’, qu’ils ont dénoncé hier, en intersyndicale.

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La semaine dernière, la CFDT a été la seule organisation à cautionner un accord salarial dans le BTP avec la CAPEB et la FRBTP. Cet accord fait que les salaires dans le BTP vont augmenter de 2,85% et 4% selon que l’entreprise est passée aux 35 heures ou non.
Au fil des réunions de négociation, FO, la CGTR et la CFTC ont quitté la table des négociations. Ce que l’Intersyndicale souligne en premier plan c’est que l’accord signé par la CFDT se trouve en-deçà des premières propositions patronales qui ne la satisfaisaient pas.

Un accord en dessous des recommandations patronales

Les négociations ont commencé le 24 février, l’Intersyndicale revendiquait une hausse de 18% du salaire et les patrons proposaient 0,5%. Ce qui est déjà pour les organisations syndicales de "la provocation". Alain Naillet (CGTR) explique que cette augmentation était partagée entre la hausse demandée des salaires et l’indexation sur le pouvoir d’achat : "Pourquoi les salariés n’auraient pas d’indexation alors que les patrons et les cadres sont indexés, pourquoi pas l’ouvrier ?". La CAPEB et la FRBTP se sont alors dit prêts, dès la deuxième réunion, à faire une recommandation patronale qui se situait à hauteur de +2,89% et +5% selon que l’entreprise était au 35 heures ou non. C’est-à-dire plus que ce qu’accepte aujourd’hui la CFDT, à la grande incompréhension des autres organisations syndicales.

La bataille se poursuivra

René Anélard (CFTC) explique que les taux négociés se traduisent dans le concret par "une augmentation de 0,02 centime de plus par heure, soit un peu plus de 3 euros par mois. Nous n’acceptons pas cette signature de complaisance. Déjà si nous avions quitté les négociations, c’est que nous ne pouvons plus continuer à négocier, sans une amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs du bâtiment". Pour la CGTR : "si on a quitté la table c’est que nous ne voulions pas nous faire ridiculiser par le patronat qui dégage, rapports patronaux à l’appui, un chiffre d’affaires et un bénéfice conséquents. Nous ne voulions pas aller en-deçà de 7%, soit 103 euros d’augmentation pour palier au recul du pouvoir d’achat. La CFDT emboîte le pas des patrons, elle devra prendre ses responsabilités face aux salariés de la branche". Pour Alain Naillet, "la CFDT signe un accord scélérat, avec une fausse annonce de rétroactivité". Il pointe du doigt l’insuffisance de cette augmentation, en indiquant qu’avec la hausse du SMIC en juillet prochain, deux indices de la grille de salaire du BTP vont se retrouver en dessous du SMIC. Jean-Max Dagard (FO) pointe aussi d’autres problèmes comme le non-respect ou le détournement des 35 heures.
L’Intersyndicale ne compte pas rester inactive. À partir du mois de juillet, une campagne d’information aura lieu sur le terrain, car la bataille va reprendre.

Eiffel


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