Discours de Nicolas Sarkozy pour la jeunesse

L’UNEF dénonce l’insuffisance des mesures envisagées pour protéger les jeunes de la crise

1er octobre 2009

Voici des extraits d’un communiqué de l’UNEF donnant son point de vue sur le discours du Président de la République pour la jeunesse.

« Au-delà de quelques mesures d’urgence utiles qui vont dans le bon sens (comme la mise en place d’un 10ème mois de bourse réclamé par l’UNEF), le discours de Nicolas Sarkozy en faveur de la jeunesse contient bien peu de décisions fermes d’application immédiate et oscille entre le bricolage de l’existant et la mise en chantier « d’expérimentations » qui sont un alibi pour ne pas agir. (…) Les jeunes, eux, ont des raisons de craindre un avenir rendu difficile par la crise et l’absence de réponse à la hauteur de leurs besoins. Sur l’autonomie financière et la lutte contre le chômage des jeunes, le compte n’y est pas. (…)

10ème mois de bourse : l’UNEF a été entendue !

L’UNEF se félicite que le tabou qui entourait l’instauration d’un 10ème mois de bourse pour couvrir les dépenses étudiantes du mois de septembre soit enfin tombé. (…) Il reste néanmoins à en concrétiser l’application.
Le président a en effet évoqué la nécessité d’allonger l’année universitaire. Nicolas Sarkozy ignore-t-il que les étudiants travaillent déjà en septembre ? Depuis la réforme LMD, plus de 75% des étudiants (en université, CPGE, IUT, SIS) reprennent désormais les cours avant le 15 septembre sans toucher d’aide. (…)
La situation est pire à La Réunion, car les étudiants effectuent leur rentrée dès la dernière semaine du mois d’août avec la semaine de pré rentré indispensable à la réussite de l’étudiant. (…) Notre île détient le record de taux de boursier avec 50% d’étudiants boursiers dont 70% aux échelons maximum, à savoir l’échelon 5 et 6. (…)
Alors que 23% des étudiants renoncent à des soins pour raisons financières, l’UNEF se félicite du doublement du montant de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (qui passe de 100 à 200 euros). En revanche, l’UNEF craint que peu d’étudiants en bénéficient du fait de la nécessité de disposer d’une déclaration fiscale indépendante. L’UNEF demande son versement sous la forme de “chèque santé” aux étudiants afin de prendre en compte leur autonomie.

RSA étendu aux jeunes actifs : l’UNEF dénonce une annonce en trompe-l’œil !

Le président a annoncé l’extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans. En pratique, aucun jeune de moins de 25 ans ne pourra bénéficier du RSA de base. Il s’agit en réalité d’une annonce en trompe-l’œil : l’ouverture du RSA de base est un droit fictif qui ne peut tromper les jeunes ! (…)
À La Réunion, avec 50% de notre jeunesse âgée entre 18 et 25 ans au chômage et un fort taux de chômage dans notre société, très peu d’étudiants ont la possibilité de travailler durant leurs études et ne pourront donc bénéficier de cette extension du RSA. (…)

Non à la dotation, oui à l’allocation !

Obsédé par le « refus de l’assistanat », le président élude l’enjeu majeur d’une nouvelle politique de jeunesse : donner aux jeunes les moyens d’être autonomes financièrement pour réussir leur formation initiale et leur insertion sociale et professionnelle. (…) L’UNEF rappelle son opposition à la dotation envisagée par Martin Hirsch : l’attribution d’un capital de départ masque en réalité l’insuffisance de l’investissement de la société dans sa jeunesse. L’UNEF réaffirme sa détermination à défendre la mise en place d’une allocation d’autonomie, universelle, dont le montant serait calculé en fonction de la situation de chaque jeune (et non des parents) et d’un montant suffisant pour donner à tous les moyens d’étudier et de faire leur choix d’orientation et d’insertion. (…)

L’UNEF dénonce l’absence de réponse face au développement du chômage des jeunes

En matière de lutte contre le chômage des jeunes, le Président de la République ne semble pas avoir pris la mesure de l’ampleur des difficultés des jeunes sur le marché du travail. Nicolas Sarkozy ne propose que de bricoler l’existant et reste évasif sur les véritables difficultés : la pénurie d’emplois qualifiés, les suppressions d’emplois dans la fonction publique, les dérogations au droit du travail, le développement de l’emploi précaire et l’accès au CDI. (…) Faciliter la création de contrats d’alternance ne saurait tenir lieu de politique de l’emploi pour les jeunes. Et l’extension du RSA aux 18 25 ans ne permet pas de lutter contre le chômage : les jeunes ne sont pas au chômage parce qu’ils manquent d’incitation à travailler, mais à cause du recours aux contrats précaires et de la pénurie d’emplois sur le marché du travail !
Alors que 650.000 jeunes diplômés entrent sur un marché du travail sinistré, que 62% des jeunes diplômés en 2008 n’ont toujours pas trouvé de travail au bout d’un an, et que le faible coût du licenciement d’un jeune salarié risque de mettre les jeunes à nouveau en première ligne des suppressions d’emplois à venir, l’UNEF s’inquiète de l’absence de réponse du gouvernement au chômage des jeunes. Si rien n’est fait rapidement, une génération entière va traîner comme un boulet pendant toute sa vie professionnelle les difficultés d’insertion dues à la crise ».

Crise financière

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