L’UNEF dénonce les difficultés des étudiants

25 janvier 2012, par Céline Tabou

Dans une enquête réalisée à Sainte-Clotilde et au Tampon, l’Union nationale des étudiants de France à La Réunion a fait le bilan des conditions de vie des étudiants à La Réunion. A l’occasion d’une conférence de presse, lundi 23 janvier, Stéphane Maillot, président de l’UNEF, s’est alarmé de la dégradation de la vie des étudiants à La Réunion.
Aidé par une enquête menée au sein de l’université de La Réunion, les jeunes syndicalistes ont souhaité s’imposer dans le débat politique, l’antenne réunionnaise de l’UNEF, a expliqué que le syndicat et « les étudiants comptent bien s’imposer dans les débats afin de faire des jeunes et de leurs aspirations la priorité des différents candidats ».

Les conditions d’études se détériorent

Avec 760 questionnaires, le syndicat a dressé le bilan des étudiants, des problèmes administratifs aux soins médicaux. L’enquête révélée à la presse, lundi 23 janvier, montre que « plus d’un tiers des étudiants, soit 35%, estiment qu’ils ne bénéficient pas de conditions de travail favorables pour étudier ». D’après l’analyse fournie, ce résultat s’explique par le manque d’accompagnement de la part des enseignants. Face à ce constat, l’UNEF Réunion préconise « de dédoubler les classes de TD où le nombre d’étudiants s’élève parfois à plus de 65 alors que la moyenne légale est de 44 étudiants par groupe ».
En plus des conditions de travail difficiles, les étudiants réunionnais rencontrent de nombreux problèmes administratifs, le syndicat indique qu’« un quart des étudiants de l’ensemble des étudiants de l’Université de La Réunion » ont eu des problèmes administratifs lors de l’inscription, cela s’explique - en partie - par la lourdeur des démarches administratives pour les bacheliers, ce qui « serait même une cause d’arrêt des études pour certains ». Afin de pallier ses difficultés, l’UNEF souhaite la « création d’un dossier unique d’inscription universitaire, valable pour toute la durée du cursus. La mise en place de ce dossier serait doublée par un enregistrement électronique de ce dossier, accessible à tout étudiant via le bureau virtuel » en cas de modification du statut de l’étudiant.

Soins bradés, aides sociales insuffisantes

66,5% des étudiants jugent les aides sociales insuffisantes, s’alarme Stéphane Maillot, qui indique que « certains d’entre eux déclarent même qu’ils ne pourraient pas suivre une scolarité sans le salariat ou l’aide financière des parents (62% des étudiants disent être soutenus financièrement par leurs parents) ». Parmi les injustices subies par les étudiants, l’UNEF pointe du doigt, les étudiants qui renoncent à se soigner, faute de moyen. « 26% renoncent à se soigner, c’est un chiffre alarmant, 1 étudiant sur 4 renonce à se soigner parce qu’il n’a pas d’argent, c’est beaucoup lorsqu’on sait qu’un nombre important de jeunes ont accès à la CMU de par la situation financière de leurs parents ».
Le renoncement aux soins concerne principalement les soins chers et peu remboursés par l’assurance maladie comme les frais dentaires ou d’ophtalmologie, le syndicat avance également que « 19% des étudiants ne peuvent se payer une complémentaire santé et que 20% d’entre-deux déclarent que leur santé s’est dégradée depuis l’année dernière ». C’est pour cette raison que l’UNEF demande à la Région Réunion « la mise en place d’un chèque santé entre 120 et 150 euros distribués aux étudiants, quel que soit le revenu de leurs parents. Ce chèque serait distribué au début de l’année universitaire et servirait exclusivement à l’accession d’une complémentaire santé ».

Céline Tabou

Le logement, dépense première des étudiants

L’enquête révèle que la première dépense des étudiants est le logement, mettant en évidence le manque de logement étudiant géré par le CROUS à La Réunion. Les réponses fournies montrent que plus de 55% des étudiants qui logent chez leurs parents, 14% d’entre eux en résidence universitaire et enfin 30% sont logés dans le privé, « qui rappelons-le est l’hébergement le plus onéreux pour les jeunes » a rappelé l’UNEF. Pour conclure, l’UNEF annonce que 56% des étudiants sont boursiers sur les deux campus et 15% sont salariés pour pouvoir « répondre à des besoins élémentaires, tels payer un loyer, se nourrir, se vêtir ou pour les transports ».

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