L’UNEF reçue aujourd’hui par le Recteur : oui à la transparence

26 août 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

Depuis plus de deux semaines, l’UNEF, syndicat majoritaire parmi les étudiants réunionnais, se bat pour obtenir la transparence dans le domaine des mouvements d’enseignants à La Réunion. Le moins que l’on puisse dire est que l’Administration n’a pas jusqu’à présent témoigné d’une véritable volonté de clarification.

Après avoir refusé dans un premier temps de communiquer les informations pertinentes, le Rectorat s’est ensuite employé à rendre plus opaque les données fournies sous la pression de la mobilisation, admettant l’envoi « par erreur » de 70 instituteurs surnuméraires
La question fondamentale que pose cette crise va bien au-delà de l’arrivée de 70, ni même de 158 professeurs des écoles. Lors de la réunion d’accueil organisée par les services du rectorat, c’est le chiffre de 672 membres du personnel en provenance d’autres Académies, primaires et secondaire confondus, qui a été avancé par le rectorat.
Ce sont donc — si l’on en croit l’Administration — un peu plus de 670 emplois qui échapperont cette année aux Réunionnais. A ce nombre, il convient d’ajouter celui des conjoints qui, en règle générale, accompagnent les nouveaux arrivants. On peut donc raisonnablement estimer a minima à de 1000 environ le nombre d’emplois qui, à La Réunion ne seront pas pourvus par des Réunionnais, par le seul fait du système de recrutement des enseignants.
Depuis le commencement de la dépression économique que subit notre pays à l’instar du reste du monde, les Réunionnais doivent entendre un sempiternel discours de résignation, qui répète jusqu’au rabachâge l’impossibilité de créer des emplois, la fatalité du chômage et le caractère inévitable de la précarité.
Or, il s’avère que d’une manière qui semble tout à fait naturelle et routinière aux yeux de l’Académie, qu’il est tout à fait possible de disposer d’au moins mille emplois. Ceux-ci, de surcroît ne sont ni précaires, ni limités dans le temps, mais durables, fortement rémunérés, indexés, et assortis d’une prime d’installation qui représente l’équivalent d’une année de salaire.

1000 emplois au moins vont échapper aux Réunionnais

Comment peut-on s’attendre à ce qu’une population durement meurtrie par le chômage voie sans réagir la reproduction d’une telle discrimination, alors que l’urgence commanderait de réfléchir à des changements, qui seuls pourront assurer l’accès optimal des Réunionnais à l’emploi dans leur région ?
C’est ainsi le constat d’une injustice institutionnalisée qui s’impose aux Réunionnais en cette rentrée 2009. Souhaitons que la transparence, indispensable pour y remédier, soit au bout de cette rencontre entre les étudiants et le Recteur.

Geoffroy Géraud

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