Les prix augmentent, mais pas les aides pour les étudiants boursiers

L’UNEF-Réunion dénonce les effets de l’austérité sur les étudiants

24 août 2015

À quelques jours de la rentrée universitaire, l’UNEF-Réunion publie les résultats de son enquête sur le coût de la vie pour les étudiants dans notre île. Alors que les prix augmentent, les bourses ne suivent pas, or 56 % des étudiants sont boursiers, proportionnellement le double de la France. Face à cette situation, 16 % arrivent à cumuler études et travail salarié, tandis que plus du quart des étudiants renoncent à se soigner pour financer leurs études.

Coût prohibitif des études à La Réunion
L’argent est clairement une barrière pour de nombreux Réunionnais qui veulent poursuivre leurs études après le Bac. Qui peut aligner de pareilles sommes dans un pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.

La rentrée Universitaire 2015-2016 est marquée certes par le premier gel des frais d’inscriptions depuis plusieurs années, mais aussi pour le moment par aucun investissement dans la réforme des bourses pour après deux années encourageantes. Cette situation est inquiétante puisque de nombreuses autres dépenses continuent d’augmenter pour les étudiants.
En outre l’académie de La Réunion dispose toujours du plus fort taux d’étudiant boursier : 56 % contre 25 % en France. « Ce nombre de boursiers à la Réunion est un facteur de précarité et de fragilité financière et sociale supplémentaire pour les étudiants réunionnais », précise l’UNEF.

500 logements étudiants… pour 2018

L’enquête de l’UNEF fait état d’une augmentation de 1,1 % du coût de la vie sur le plan national. Face à cette hausse des dépenses des étudiants, le gouvernement ne procède pour l’instant à aucune revalorisation des bourses. Cette décision ne permet absolument pas d’enrayer la baisse du pouvoir d’achat et la paupérisation du milieu étudiant mais au contraire aggrave son cas.
À La Réunion, 500 résidences universitaires devraient sortir de terre : 200 à Saint Denis, 100 au Tampon et 200 à Saint-Pierre. L’UNEF exprime sa satisfaction quant à ces créations de logement mais regrette profondément que les délais de livraison (rentrée 2018) soient aussi tardifs dans l’île.

Les prix augmentent, pas les bourses

L’UNEF Réunion publie son enquête annuelle sur le coût d’une année d’étude dans l’enseignement supérieur. Cette année, le coût de la vie étudiante augmente de 1,4 % soit 7 fois plus que l’inflation qui est actuellement estimée à 0,2 % par l’INSEE. Plusieurs dépenses restent en augmentation.
Alors que le gouvernement a fait de la jeunesse sa priorité, pour la quinzième année consécutive, les étudiants vont connaître une dégradation de leur pouvoir d’achat, la catégorie sociale la plus touchée demeure celle des étudiants non boursiers qui restent impuissants devant la flambée des dépenses obligatoires. Dans le département, plus de 44 % des étudiants n’ont été concernés par aucune mesure sociale depuis 2001.
Malgré cela cette année le gouvernement n’a toujours pas investit dans la Réforme des Bourses entamée en 2013 et qui avait permit la création de deux échelons (0Bis et 7), la création d’aides spécifiques en fonction de la situation personnelle de l’étudiant, et le passage de nombreux étudiants de l’échelon 0 à l’échelon 0 Bis et de percevoir une somme tous les mois.

Pas assez d’argent pour se soigner

Pourtant avec la crise économique, la baisse des aides fiscales et l’augmentation du coût de la vie, les foyers réunionnais n’ont plus réellement les moyens d’assurer le financement d’une année d’étude. Les étudiants doivent trouver eux même de quoi subvenir à leurs besoins dans l’île, plus de 16,22 % d’entre eux sont salariés pendant l’année. L’enquête de l’UNEF Réunion révèle que 26,32 % des étudiants réunionnais renoncent par exemple aux dépenses de santé pour pouvoir financer leurs études.
Première dépense d’un étudiant réunionnais le logement aussi connaît une augmentation. Plutôt légère concernant le CROUS puisque le montant d’un loyer au CROUS augmente cette année en moyenne de deux euros par mois. Malheureusement le nombre de logements au CROUS est trop insuffisant à la Réunion ne permettant pas et de loin de couvrir les demandes des étudiants.

Le coût du logement

Ainsi les étudiants sont bien souvent contraints de trouver leurs logements dans le privé et là l’augmentation des loyers est un peu plus conséquente.
En effet selon notre enquête faite sur un panel d’agences et de logements assez large sur des logements aux alentours des campus universitaires de l’île et correspondant au logement moyen recherché par les étudiants, nous arrivons à une augmentation moyenne de 5,37 euros des loyers par rapport à l’année dernière.
Enfin avec des dépenses complémentaires en augmentation telles que la facture EDF, mais aussi la non-application de la loi ALUR, font du logement une dépense de plus en plus pesante sur le loyer d’un étudiant réunionnais.

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