L’Intersyndicale CGTR, FO, FSU et UNSA prépare le 1er mai

L’« unité d’action » pour une autre politique

9 avril 2004

Hier matin, lors d’une conférence de presse, l’Intersyndicale CGTR, FO, FSU et UNSA s’est réunie au siège de la CGTR à Saint-Denis pour préparer le 1er mai. Compte tenu de l’indifférence du gouvernement face aux revendication des citoyens, l’Intersyndicale appelle au rassemblement le 1er mai à 9 heures devant la mairie de Saint-Pierre, pour continuer la lutte.

Les salariés et leurs représentants syndicaux estiment que le gouvernement n’a pas tenu compte de l’avertissement émis par les urnes. Le remaniement ministériel n’annonce pas une volonté de changement de politique. Au contraire, le Premier Ministre, dans sa déclaration de politique générale, semble satisfait de ses propositions de réformes. Parce que les questions fondamentales des retraites et des indemnités de chômage n’ont pas encore trouvé la réponse cohérente et claire, attendue par l’ensemble des salariés, les forces vives du pays doivent poursuivre la lutte engagée pour une société plus juste et solidaire.

Le cap des réformes semble maintenu

Pour espérer un infléchissement de la politique antisociale du gouvernement, - celle qui a suscité grognes, manifestations, pour conduire au vote sanction des dernières élections -, l’"unité d’actions" est l’alternative vers "une mobilisation forte pour que le salarié prenne sa place au cœur du débat social", estime Yvan Hoareau, secrétaire général de la CGTR.
Les révisions en cours, de la réforme de l’ASS, de l’assurance maladie, les contre-propositions concernant les intermittents du spectacle, ou encore, les 550 postes de chercheurs nouvellement alloués, ne sont pas suffisantes, selon l’Intersyndicale. "Il faut de vraies avancées sociales". Dominique Lucas de la FSU parle "de reports, de marquages de pas", pour qualifier les points de recul du gouvernement, "mais rien ne montre que l’on va garder un service public de qualité".
Pour Armand Hoareau, secrétaire général de l’UNSA, "ce gouvernement prend un mauvais chemin : le chômage continue d’augmenter. Le gouvernement accorde des exonérations patronales, sans augmentation de salaire, la croissance ne reprend pas". Dans ce contexte, si le gouvernement reste sur ses positions, "conflits sociaux et désordre social vont augmenter". L’action unitaire s’impose donc pour réclamer une autre politique, attendu que "le gouvernement maintient le cap des réformes, malgré les contestations virulentes des Français. Visiblement, nous ne serons pas écoutés", déplore Gilbert Ognard, membre de FO.

Les syndicats, inquiets, rassemblent leurs forces

Le 1er mai, jour de la Fête du travail, est l’occasion idéale pour se mobiliser, une fois de plus, afin que cesse cette politique d’injustice sociale. "Ce n’est pas par volonté de guerroyer", précise Yvan Hoareau, "mais les réformes structurelles, de fonds, de cette politique globale révèlent une incohérence totale". Le gouvernement s’attaque impunément aux retraités et aux chômeurs, conduisant ainsi à une situation de régression sociale inacceptable. Et "le MEDEF donne l’exemple", souligne Armand Hoareau , en laissant partir en préretraites "les gros salaires", pour pouvoir embaucher des jeunes à petits prix. "Nous sommes inquiets, car après le désaveu des élections, nous voyons que le gouvernement reste et que les ténors de la démocratie libérale arrivent au gouvernement".
Parce qu’il ne suffit pas de répéter les mots "humanisme" ou de "dialogue social" pour en comprendre le sens véritable et appliquer une politique plus juste et plus solidaire. Parce que ce gouvernement privilégie la rentabilité à tous prix, au détriment des salariés et des plus démunis. Parce que la voix du peuple est encore confrontée à l’autisme du gouvernement. Enfin, parce que dans la déclaration de politique générale du Premier Ministre, les DOM ne sont pas cités une seule fois, comme le rappelle Dominique Lucas, accentuant d’avantage l’inquiétude des syndicats, le rassemblement le 1er mai, à 9 heures, devant la mairie de Saint-Pierre, s’impose pour créer une "unité d’actions". Concertation, clairvoyance, cohérence et résultats sont demandés par l’Intersyndicale au gouvernement. S’agissant de ce "troisième tour social", dont Yvan Hoareau (CGTR) réfute l’appellation, "nous nous sommes mobilisés bien avant, pendant, et nous continuerons après".

Estéfany


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