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L’UNL, l’UNEF et l’AJFER : « L’éducation est en solde »

L’UNL, l’UNEF et l’AJFER dénoncent la politique du gouvernement Sarkozy

jeudi 10 février 2011, par Céline Tabou


À l’occasion d’une conférence de presse au Café de la Gare à Saint-Pierre, le secrétaire fédéral de l’UNL Alexis Chaussalet, le vice-président de l’UNEF, Stéphane Maillot, et le président de l’Alliance des jeunes pour la formation et l’emploi à La Réunion, Gilles Leperlier ont dénoncé la « droite ligne du gouvernement Sarkozy » qui « brade l’Éducation nationale ».


En pleine période des soldes, les représentants des trois organismes lycéens, étudiants et de la jeunesse dénoncent un système incohérent avec les spécificités réunionnaises. Suppression de postes, admission post-bac discriminante et incapable de répondre aux besoins de La Réunion.

Suppressions de postes et pré-sélection des étudiants

Le gouvernement a décidé de supprimer 162 postes d’enseignants à la rentrée prochaine à La Réunion, cela représente 0,81% de la totalité des enseignants dans le département. Cette suppression intervient alors qu’il y a une hausse de 700 inscrits au collège. De plus, « un seul emploi dans l’enseignement privé est supprimé sur 162, c’est ridicule et incompréhensible », a indiqué Alexis Chaussalet. Ce dernier a expliqué que ces suppressions accompagnées de la réforme des lycées, qui ont redéfini les filières, ont permis un « système d’aide personnalisée généralisé à l’ensemble des lycées et des possibilités de réorientation en cours d’année, mais la politique de suppressions de postes a un effet inverse à ceux recherchés ».
Le syndicaliste lycéen a dénoncé « l’absence de prise en compte de la démographie locale et des spécificités réunionnaises ». « Le gouvernement brade l’Éducation nationale, qui n’est pas une marchandise ? Nous sommes tous concernés et réaffirmons notre attachement à une éducation gratuite et de qualité ».
Dans la suite d’Alexis Chaussalet, Stéphane Maillot est revenu sur l’admission post-bac qui est « un système complexe et rigide », car le gouvernement demande aux lycéens de fournir tous les relevés de notes, et de faire des vœux entre le 20 janvier et le 20 mars, « sans laisser le temps aux futurs étudiants de bien réfléchir à l’orientation qu’ils désirent ». Ce système conduit de nombreux jeunes en échec lors de la première année de faculté, parmi eux, bon nombre décide d’arrêter les études après cet échec.

Discriminations et absence de politique éducative

Lors de l’admission sur le portail d’admission post-bac, « il est demandé la nationalité des étudiants. Il s’agit là d’une pré-sélection inadmissible pour entrer à l’université ». En effet, la « politique de quotas et de nationalité est une manière pour l’Administration de sélectionner ses étudiants ». Le vice-président de l’UNEF a fustigé un système qui pourrait freiner les Malgaches, Mauriciens ou encore Mahorais qui souhaitent étudier à La Réunion. « Nous sommes attachés à la mixité sociale à l’université », a déclaré Stéphane Maillot.
Au lieu de poser des questions sur de possibles handicaps physiques ou mentaux, le gouvernement axe sa sélection sur la nationalité, dans la ligne du Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. Stéphane Maillot a souhaité que « le gouvernement adapte plus les universités aux handicapés afin qu’ils s’insèrent mieux ».
De même, l’UNEF, l’UNL et l’AJFER ont dénoncé le recrutement des professeurs, « en 2010, 95 postes ont été ouverts, 95 candidats ont été admis. C’est gros comme une maison, trois années de suite, le gouvernement recrute en fonction de ces besoins et non selon le taux de réussite. Le 96ème candidat n’est pas plus bête que le 95ème. L’État ne valorise pas les étudiants, il prélève ce dont il a besoin », s’est indigné Stéphane Maillot.
De son côté, Gilles Leperlier a rappelé que sur 1.000 postes, 900 sont destinés à des personnes extérieures, alors que de nombreux étudiants réunionnais ont les connaissances et capacités d’occuper ces postes. Le président de l’AJFER a souhaité qu’il y ait un inventaire des besoins réels à La Réunion, que ce soit dans l’Éducation nationale ou dans tout service public. Ce dernier a appelé à la transparence dans les recrutements.

Céline Tabou


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