La CGTR et les annonces du CIOM

« L’urgence sociale oubliée »

14 novembre 2009

Dans un communiqué daté du 9 novembre, la CGTR donne sa position suite au discours prononcé par le président de la République en conclusion du Conseil interministériel du 6 novembre dernier.

« Beaucoup d’annonces faites par le Président de la République ce 6 novembre 2009 paraissent, à l’écoute, les unes plus belles que les autres.
Correspondent-elles aux besoins des travailleurs et des plus défavorisés ?
La CGTR estime qu’ils sont les grands oubliés et qu’ils ne doivent compter que sur leurs mobilisations pour obtenir des réponses urgentes à leurs problèmes.


Pour ce qui concerne les moyens et leurs adéquations aux objectifs, le silence reste assourdissant, l’enfer étant pavé de bonnes intentions !
Nonobstant le fait que les annonces concernent en grande partie les Antilles, certaines d’entre elles ne sont que des redites. Il en est ainsi de la cession gratuite de ses terrains par l’Etat pour le logement social qui avait déjà été annoncée par M. Jégo. De même, les mesures en faveur de l’insertion régionale étaient déjà dans la LOOM et la LOPOM. 
Mais au-delà, la CGTR s’inquiète de l’oubli de l’Urgence Sociale.

En effet, qu’a-t-il annoncé pour le pouvoir d’achat ?
L’examen des prix est renvoyé à l’Observatoire des Prix qui a pour but de ne pas remplir sa mission première. En quoi une personnalité indépendante à sa tête et la possibilité de saisir la Haute Autorité de la Concurrence changeront quelque chose ?

Baisser les prix par le prisme essentiel de la sacro-sainte concurrence fait l’impasse sur la petitesse de notre marché insulaire qui a besoin, dans un certain nombre des secteurs (comme la grande distribution par exemple), de plus de régulation que de concurrence.
Quant aux salaires, quant aux minima vitaux, quant aux retraites de la moitié de nos pensionnés vivant avec le minimum vieillesse, rien de rien !

L’Urgence Sociale est la grande oubliée de ces EGOM. 
Comment mobiliser et parler développement si le court terme est sacrifié au moyen et long terme ? Comment investir le moyen et le long terme quand le court terme est fait de désenchantement ? Pendant les évènements du COSPAR, nous l’avions maintes fois dit : « Goni vide y tient pas debout », « éteint de feu dans la chambre avant d’agrandir la case ».
Ces EGOM ne doivent pas être « lâcher la proie pour l’ombre » : c’était cette crainte aujourd’hui justifiée qu’exprimait la non participation des syndicats à ceux-ci.

La frustration des salariés est à la mesure de cette non réponse.
Dans ces conditions, la grande distribution et les pétroliers peuvent compter sur ce gouvernement et continuer à se gaver sur notre dos.
La mobilisation reste d’actualité. Les travailleurs ne s’en sortiront qu’en se battant et en ne se laissant pas piéger par cette politique de communication. »

La CGTR
Ivan Hoareau

Outre-merSpécial 50 ans du PCR

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