Agriculture

La CGPER a déjà des revendications pour 2011

28 décembre 2010, par Edith Poulbassia

En cette fin d’année, les planteurs et éleveurs de la CGPER se sont réunis hier à la mairie de Bras-Panon pour dresser « un bilan plus que positif » de 2010 et évoquer les revendications qui seront portées par le syndicat en 2011. Dès fin janvier avec la visite attendue du ministre de l’Agriculture.

Comme l’a souligné Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER (Confédération Générale des Planteurs et Eleveurs de la Réunion) 2010 a été une année plus que positive. Plusieurs revendications de la CGPER ont abouti. La plus importante pour les planteurs est sans doute la prime bagasse. 75% de cette prime a déjà été payée, les planteurs attendent la partie due avant fin janvier. Autre bataille gagnée, un accord sur le mode de prélèvement de l’échantillonnage du sucre. « La CGPER a été la seule à signer un accord avec l’État et les usiniers », rappelle Jean-Yves Minatchy. Pour les éleveurs, une charte a été signée cette année entre la Sica Revia, les producteurs et la grande distribution afin de favoriser l’achat de la viande bovine péi.
Forte de ces avancées, la CGPER espère que 2011 sera une aussi bonne année. La liste des revendications est longue mais elle n’a rien de neuf. La première demande de la CGPER concerne l’installation des jeunes agriculteurs. « L’agriculture est le seul secteur où il y a une reprise et où il n’y pas de crise », affirme Jean-Yves Minatchy. Cependant, s’il suffit de 7 mois en moyenne pour installer un jeune exploitant agricole dans l’Hexagone, cette durée se compte en année à la Réunion. Deux ans en moyenne. La CGPER espère donc un effort de l’administration.

Retraites agricoles indignes

La situation des aînés n’est pas plus enviable à en croire la CGPER. 75% des retraités agricoles vivent en dessous du seuil de pauvreté (environ 800 euros). La retraite moyenne est égale à 355 euros mensuels, précise Jean-Yves Minatchy. « En ces fêtes de fin d’année, ce sont les enfants qui invitent les parents chez eux », affirme-t-il. La CGPER propose de réserver la moitié de la taxe sur les terrains déclassés pour financer des retraites agricoles dignes. Concernant la taxe sur le foncier non bâti, la CGPER réclame une exonération totale, comme c’est le cas en Corse.
D’autres combats seront à mener comme la bagasse en 2011. La CGPER veut une prime de 7 euros par tonne sur les recettes alcool/mélasse, une bonification sur les tonnes de sucre ou encore la suppression des taxes sur les produits vétérinaires pour les éleveurs, des taxes responsables selon la CGPER des coûts de production élevés.
Concernant le SAR (Schéma d’aménagement régional), la CGPER estime que « la Région a proposé une version plus adaptée et a pensé aux grands enjeux de développement de la Réunion », mais ceci ne doit pas faire oublier que 300 hectares agricoles sont déclassés chaque année pour la construction de logements. En contrepartie, la CGPER demande la possibilité pour les planteurs et éleveurs de réserver une partie de leurs exploitations (1.500m2) à leurs propres logements. « 1800 planteurs n’habitent pas sur place », souligne Jean-Yves Minatchy.
Enfin, le président de la CGPER constate que les mesures du CIOM (Comité Interministériel de l’Outre-mer) en matière de restauration collective ne sont toujours pas mises en œuvre depuis un an. La consommation des produits locaux par les 200.000 enfants scolarisés est un enjeu pour les planteurs et éleveurs. Un quart des repas en produits péi pourrait permettre à 600 jeunes de s’installer d’après la CGPER.

EP

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