Crise économique

La CGTR Auto-Moto veut une cellule de crise comme pour le BTP

8 janvier 2011, par Edith Poulbassia

« Le pire est devant nous », déclarait hier Jacques Bhugon, secrétaire général de la CGTR Auto-Moto. Le syndicat estime que la branche est sinistrée autant que le BTP. Il réclame une cellule de crise pour les licenciés, la sauvegarde des emplois et de vraies négociations pour les salaires.

Pour la CGTR Auto-Moto, l’année 2011 s’annonce mal. Jacques Bhugon, secrétaire général du syndicat, a prédit hier que « la saignée ne va pas s’arrêter », après avoir dressé un bilan morose de 2010. Le syndicat estime que le nombre d’emplois est passé en dessous de la barre des 6.000, soit 15% de perte. Il y avait 6.876 emplois dans le secteur Auto-Moto en 2009.
La branche Automobile a subi « un séisme aussi important que le secteur du BTP », affirme Jacques Bhugon. C’est pourquoi la CGTR Auto-Moto demande également à la Préfecture la création d’une cellule de crise pour les salariés licenciés et la mise à profit des aides existantes pour des plans de sauvegarde des emplois.
Par ailleurs, le syndicat appelle les travailleurs à la mobilisation pour les NAO (Négociations annuelles obligatoires) de février-mars. « C’est la crise, oui, mais il faut faire bouillir la marmite et ne plus accepter la stagnation des salaires comme en 2010 », précise le secrétaire général de la CGTR Auto-Moto. Lequel assure que la question des salaires sera au premier plan cette année. Le prétexte de la crise a en effet bloqué les salaires en 2010, avec par exemple des grilles de salaires conventionnelles non appliquées à Colors Automobile, dénonce le syndicat. La commission paritaire de la branche devrait se tenir pour des négociations. Quant au congrès fédéral, il aura lieu le 19 février.

Pas de volonté de sauver les emplois

La CGTR Auto-Moto porte un jugement sans concession sur les licenciements qui ont eu lieu chez Caillé et Foucque en 2010. Si la branche est aujourd’hui « sinistrée », ce n’est pas seulement à cause la crise, mais la faute à « une mauvaise gestion, des choix hasardeux, une concurrence débridée », soutient Jacques Bhugon. Foucque devrait continuer « le dégraissage » cette année avec 80 emplois. Chez Caillé, les délégués du personnel sont menacés de licenciement, affirme la CGTR Auto-Moto. Une réunion avec la Direction du Travail est d’ailleurs prévue le 20 janvier à ce sujet. Pour le syndicat, il est évident que les dirigeants n’ont pas eu la volonté de sauver les emplois. Jacques Bhugon considère qu’il n’y a pas eu « de plans de sauvegarde, mais des plans de suppressions d’emplois ». Pour preuve, les 20 millions des OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) pour la formation des salariés n’ont pas été utilisés par les entreprises réunionnaises. La CGTR Auto-Moto y voit une stratégie pour développer les réseaux de ces groupes (Peugeot-Midas, Renault-Speedy, etc.), avec pour conséquence la disparition des petites entreprises. Jacques Bhugon explique : « Les trois quarts des entreprises de la branche ont moins de 10 salariés. Elles se trouvent dans une situation de dépendance par rapport aux grandes entreprises, ce sont des sous-traitants de bas étage. Aujourd’hui, ces petites entreprises ne sont pas en situation de dépendance, elles sont en sursis ». D’autant plus que la maintenance des véhicules devient de plus en plus automatisée.

EP

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