Manifestation du 7 septembre

La CGTR-Est prête à l’action

7 août 2010, par Edith Poulbassia

Avec une situation sociale qui ne cesse de se dégrader, la CGTR-Est estime que les travailleurs de La Réunion seront les grand perdants de la réforme des retraites. D’où la nécessité de mobiliser le plus grand nombre de travailleurs.

La manifestation du 7 septembre contre la réforme des retraites se prépare dans l’Est. Les délégués syndicaux de la CGTR-Est vont déposer des préavis de grève dans les entreprises : l’usine de Bois-Rouge, Royal Bourbon, le Groupe hospitalier, la Chambre d’agriculture, les supermarchés... « Nous voulons faire de cette journée de mobilisation une réussite et lutter contre les lois qui appauvrissent les travailleurs. Il est faux de croire que le gouvernement ne reculera pas », affirme Jean-Yves Payet, secrétaire général de la CGTR-Est, pour qui les travailleurs doivent s’affranchir de la peur du patronat. Pour la CGTR-Est, les salariés ont tout intérêt à se mobiliser le 7 septembre : « la retraite sera à 67 ans pour les Réunionnais en raison des conditions de travail, sauf si le travailleur est handicapé à 60 ans ».
Et les conditions de travail ont tendance à se dégrader avec l’explosion du chômage. Les licenciements dans le BTP, et récemment le groupe Caillé, sont « une injustice intolérable pour les travailleurs ». Ce groupe prévoit au total 700 à 800 licenciements, rappelle Jean-Yves Payet. « Les capitalistes qui licencient ne font l’objet d’aucun reproche pénal, ils choisissent de restructurer pour garder les taux de profits, quel que soit les conséquences pour la vie des travailleurs », dénonce le syndicaliste. Les entreprises réunionnaises bénéficient pourtant de la défiscalisation et des exonérations.

Solidarité avec les salariés de Run Press

La CGTR-Est regrette aussi que le licenciement devienne un moyen de pression contre des salariés qui ont exercé leur droit de grève. Trois salariés de Run Press sont ainsi convoqués à un entretien préalable. « C’est inadmissible », juge Jean-Yves Payet. « Le groupe “Le Quotidien” a rapporté un million d’euros aux actionnaires, les salariés qui ont fait grève n’ont même pas le SMIC et travaillent 7 jours sur 7 ». La CGTR-Est lance un appel à la solidarité pour ces salariés de Run Press.
Enfin, Jean-Yves Payet a évoqué le cas des ouvriers agricoles de la filière canne. Il estime à 8.000 le nombre d’ouvriers agricoles touchant à peine la moitié du SMIC. Un chiffre déduit grâce aux 1,9 million de tonnes de production annuelle de cannes. Ces ouvriers ne bénéficient d’aucune protection sociale, d’aucune formation, alors qu’il s’agit d’un métier dangereux et pénible. « Avec la complicité de l’État, ils sont obligés de travailler au noir », affirme Jean-Yves Payet. D’après le syndicaliste, un ouvrier agricole ne recevrait que 3.400 euros pour six mois de travail. « L’exploitation à bon marché, elle ne se fait pas seulement dans les pays voisins mais aussi dans nos champs », constate Jean-Yves Payet. Le « coupeur de canne » est loin d’être un métier en voie de disparition.
Et le représentant de la CGTR-Est de conclure : « le classement de La Réunion au patrimoine de l’UNESCO est une manière de ne pas parler des 130.000 chômeurs et des solutions ».

EP


Des bus au départ de l’Est

La CGTR-Est met des bus à disposition des salariés qui veulent participer à la minifestation du 7 septembre à Saint-Denis. Le rendez-vous est fixé à 8 heures devant le local de la CGTR-Est à Saint-Benoît (en face du Conseil général).


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