
Désaccord entre les canniers et les usiniers, toujours pas de date pour la récolte
8 juilletLes planteurs et usiniers réunis en commission mixte d’usine dans le sud le 7 juillet ne sont pas parvenus à un accord. Dans un contexte où la (…)
3 avril 2007
Le Secrétaire général de la CGTR, Ivan Hoareau, a appelé hier les travailleurs à s’impliquer par le débat dans une campagne présidentielle où dominent communication intempestive et « slogans trompeurs ». Pas de consigne de vote, juste le décryptage de certaines propositions ultra-libérales qui risquent d’ancrer la précarisation et l’appauvrissement des travailleurs, comme de la société réunionnaise dans son ensemble.
Parce que la question sociale est au cœur des enjeux politiques et que le candidat qui voudrait s’y soustraire sera tôt ou tard sanctionné, le Secrétaire général de la CGTR profite des élections présidentielles comme d’« une fenêtre de tir essentielle pour poser la problématique de la place du travail et des salariés dans notre société ».
« La clarification des projets politiques s’impose »
Il constate que sous l’actuel gouvernement, la situation sociale à La Réunion s’est fortement aggravée. La société réunionnaise reste marquée par un chômage massif durable, « une précarité grandissante », avec une recrudescence des emplois à temps partiels, notamment chez les femmes, et « une “smicardisation” rampante qui touche de plus en plus de salariés et constitue trop souvent l’horizon indépassable des salaires ». Et Ivan Hoareau de témoigner que nombre de travailleurs perçoivent encore le SMIC après 15 ou 20 ans d’ancienneté dans une entreprise ; ceux-là mêmes qui n’auront que le minimum vieillesse comme perspective de retraite. En plus d’occulter « la question taboue » du partage des richesses, brandir le dynamisme économique de l’île et ses 5% de croissance depuis plus d’une dizaine d’années ne constitue pas « un indicateur de qualité de vie, mais un indicateur monétaire ». Dans les faits, la société réunionnaise s’appauvrit. Citant pêle-mêle la course à la rentabilité, le démantèlement du service public et les privatisations en chaîne qui l’accompagnent, l’aggravation des inégalités sociales, les profits des grandes filiales de Sociétés Transnationales implantées à La Réunion, les « scandaleuses rentes de situations » de la grande distribution, à l’import... le Secrétaire général précise qu’« il ne s’agit pas de dire que tout va mal, mais il ne s’agit pas non plus de dire que tout va bien. Il faut changer cette situation sociale. La clarification des projets politiques s’impose ». Car, force est de constater que le défaut de débats contradictoires, au niveau national comme local, n’aide pas la population à y voir clair aussi bien dans les propositions qu’au niveau des enjeux sociaux qu’elles soulèvent. Sans chercher « à intervenir de façon intempestive dans la campagne », la CGTR propose de faire partager ses réflexions quant aux positionnements de certains candidats, pour ne pas citer le candidat UMP qui n’est pas étanche à certains grands thèmes du Front National et carrément perméable à ceux du MEDEF.
« Créer un sous-prolétariat taillable et corvéable à merci »
Parler d’immigration et d’identité nationale, comme brandir le drapeau tricolore (NDRL : Ségolène Royal) est inquiétant pour Ivan Hoareau qui rappelle que « l’extrême droite constitue un danger pour les travailleurs et le syndicalisme. C’est une porte pour sortir du système républicain, un parti porteur de haine raciale et de divisions. Les travailleurs doivent, tous, le combattre de toute leur énergie ». Avec sa volonté de remise en cause du droit de grève et de représentativité syndicale, le MEDEF et ses thèses ultra-libérales inspirent clairement le candidat UMP. Son slogan « Travailleur plus pour gagner plus » est qualifié d’« imposture » par le Secrétaire général de la CGTR, le seul but étant de remettre en cause les 35 heures et la durée légale du travail. Si la CGTR admet quelques défaillances dans la mise en application du dispositif, elle rappelle que les 35 heures ont permis de créer 400.000 emplois (certes pas tous stables) et un gain de productivité dans certaines entreprises qui souhaitent les conserver, mais dont l’avis n’est pas pris en compte. 35 heures ou attaque contre les retraites : « les choses ne sont pas claires, quand elles ne font pas froid dans le dos ». Quant à la proposition de rendre les heures supplémentaires non imposables, les salariés ne trouveront aucun changement, alors que le patronat verra plus rentable de les développer plutôt que d’embaucher. Enfin, trouver de bon sens que les bénéficiaires du RMI fournissent un travail d’utilité sociale vise, selon Ivan Hoareau, à « créer un sous prolétariat taillable et corvéable à merci ». C’est une attaque et une nouvelle tentative de culpabilisation à l’encontre de ces personnes fragiles qui, justement, sont contraintes à la précarité car sans travail.
Réforme fiscale : une position idéologique
« A quand un débat sur la réforme fiscale ?, interroge également Ivan Hoareau. Dès qu’une exigence sociale s’exprime, on brandit la dette de l’Etat, mais on ne dit pas comment on y est arrivé et qui la finance ! ». Dans les faits, l’impôt des entreprises les plus riches diminue (les droits de succession, sur le patrimoine...) et leurs cadeaux fiscaux augmentent. Laisser entendre aux salariés qu’ils seront les premiers bénéficiaires de la baisse de l’impôt est pour la CGTR « un slogan profondément malhonnête... On trompe les travailleurs ». Pourquoi ne parle-t-on pas plutôt de TVA et d’impôts indirects ? Ivan Hoareau soutient que la réforme fiscale vise tout simplement à démanteler le service public, créateur d’emplois et donc de développement, seul moyen de corriger les inégalités sociales de départ. La logique est simple : l’Etat baisse les impôts, dit ensuite qu’il n’a pas d’argent, dette à l’appui, pour finalement mieux privatiser. Résultat : aujourd’hui, tout le monde parle du partenariat public-privé, et Ivan Hoareau de constater que faute de financements publics, inévitablement, il restera le seul recours pour les collectivités. La question de la réforme fiscale devrait conduire à se poser une autre question : « celle de la société que nous voulons ». Mais elle ne fait aucune place aux enjeux sociaux.
Sans consigne de vote, la CGTR offre néanmoins des pistes de réflexions dans une campagne où la stratégie de communication et le défaut de débat prêtent aux confusions et amalgames. Ivan Hoareau « appelle tous les travailleurs à se positionner par rapport à leur vécu et à leurs revendications, à prendre le temps d’échanger pour ne pas se laisser abuser par des slogans trompeurs, pour peser de tout leur poids ». Si les attaques successives de ce quinquennat ont poussé les syndicats à défendre les acquis les travailleurs, la CGTR ne veut pas oublier que de nouveaux droits sont à conquérir. Si l’unité syndicale a, ces derniers temps, prévalu, la CGTR espère un 1er mai unitaire.
Stéphanie Longeras
Les revendications de la CGTR pour :
- Une augmentation des salaires à 1.500 euros bruts « tout de suite », avec la révision à la hausse de toutes les grilles de salaires pour préparer à la retraite et la réévaluation des minima sociaux ;
- Pour un rabattage des cartes du “congé solidarité”, « dispositif qui a été complément vidé de sa substance » ;
- L’application des conventions collectives et l’abrogation de l’article 16 de la loi Perben qui restreint l’application des droits des travailleurs réunionnais par rapport à ceux de la Métropole ;
- La généralisation des 35 heures à toutes les entreprises en ciblant les aides à celles qui en ont besoin ;
- La préservation du service public, « moteur essentiel de la cohésion sociale, économique, donc du développement », avec la cessation des politiques de privatisation et la réintégration des biens publics (eau, énergies, éducation, emploi...) dans la sphère publique ;
- L’évaluation des politiques d’aide publique avec leur reciblage selon des critères d’efficience (formation, création d’emplois, salaire...), et au regard du développement de façon générale ;
- La révision du décret de 1966 qui limite les forces représentatives des salariés à 5 syndicats, alors que depuis, d’autres mouvements comme la FSU, UNSA ont émergé, portant aussi une parole à entendre. Ivan Hoareau soutient que « le dialogue social reste un sujet de salon quand on sait que 97% des entreprises locales comptent moins de 10 salariés. La souffrance au travail existe ».
S.L.
Li la di
La Présidente du MEDEF « ne manque pas d’air »
Le livre “Besoin d’air” de la Présidente du MEDEF fait réagir le porte-parole de la CGTR qui souligne que « quand les travailleurs demandent plus de salaire, le respect de leurs droits, cela s’apparente pour elle à du gaz carbonique, ça l’étouffe. Je dirais plutôt qu’elle ne manque pas d’air ».
Les planteurs et usiniers réunis en commission mixte d’usine dans le sud le 7 juillet ne sont pas parvenus à un accord. Dans un contexte où la (…)
Mézami bann marmaye lékol dopi étan pti ziska étan jenn-jan lé an vakanss é mi souète azot ropoz azot in pé an atandan la rantré i ariv… In rogré (…)
Le 13 juin 2025, l’opération surprise "Rising Lion" est lancée par Israel. Des frappes larges et coordonnées sont larguées contre plus de 100 (…)
Médam, zé Méssyé, la sossyété, zot i koné bann franssé i di konmsa : « la kolèr lé movèz konséyèz » é dann kozman kréol ni rotrouv anou mèm pwin (…)
L’Assemblée nationale débat depuis le 7 juillet de la proposition de loi sur la revalorisation du statut d’élu local, adoptée par le Sénat en mars (…)
Les mesures fiscales engagées, dans le cadre du budget 2026, auraient « un effet désincitatif majeur sur les dons » en leur faveur, avec des (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)
Une information récente communiquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin concerne la création de nouvelles prisons sur l’ensemble du (…)
La FSU Emploi Réunion tient à rappeler que la mise en œuvre des programmes de transformation de France Travail, issus de la loi Plein Emploi, ne (…)
La conférence historique sur le financement du développement à Séville s’est conclue avec un sentiment renouvelé de détermination et un accent mis (…)