Bâtiments et travaux publics

La CGTR réclame une augmentation salariale de 18%

16 mars 2005

La fédération CGTR du BTP (bâtiment et travaux publics) a dénoncé hier ’l’arrogance patronale’ lors des négociations actuelles sur les salaires. Le syndicat réclame une augmentation salariale de 18% et menace d’appeler à la grève si un accord n’est pas trouvé aujourd’hui lors d’une rencontre avec le patronat.

(page 7)

C’est la grogne dans le BTP (bâtiment et travaux publics). Lors de la conférence qu’il a tenue hier, Alain Naillet, secrétaire général de la CGTR BTP a déclaré d’emblée que dès le début des négociations salariales avec le patronat le 24 février dernier, "nous avons été surpris du fait que la CAPEB (syndicat patronal - ndlr) ne nous ai pas présenté de rapport annuel d’activité. Or selon la loi, nous devons être en possession des éléments de ce rapport pour négocier sur des bases saines". Ces données ont été fournies lors d’une deuxième réunion le 3 mars dernier avec la FRBTP (syndicat patronal majoritaire). "Nous constatons que l’activité en BTP a été très bonne en 2004 et que les bénéfices des entreprises sont en constante augmentation. Nous estimons donc que les salariés doivent bénéficier d’une augmentation significative, dans la mesure aussi où le pouvoir d’achat des travailleurs a reculé". Cette "augmentation significative" réclamée se chiffre à 18%, ce qui représente "seulement 404 euros pour les salaires, les forts de la grille salariale", précise Alain Naillet.
Selon la CGTR BTP, le patronat ne serait pas favorable à cette demande. Il a annulé une rencontre prévue pour le 9 mars dernier et l’a reporté à ce mercredi 16 mars. La Direction du Travail a été avertie. Selon Alain Naillet, le patronat propose au syndicat de formuler une nouvelle demande pour rouvrir les négociations. "Pour nous, c’est du mépris et de l’arrogance. Nous avons fait notre proposition et c’est à eux à présent de faire une contre-proposition". Le secrétaire général de la CGTR BTP déclare que si la rencontre de ce jour avec le patronat n’est pas satisfaisante, "nous sommes prêts à aller en grève".
Autre point de mécontentement, la vague de licenciements frappant le secteur du BTP depuis le mois de janvier. "Il y a des entreprises qui ne paient pas les salaires et qui font pression sur les employés. C’est le cas de la GLBR", souligne Alain Naillet. Le syndicaliste énumère ensuite une longue liste de conflits. Il affirme que le groupe Apavou licencie les anciens contractuels des chantiers devenus permanents. Alain Naillet évoque même "des falsifications de documents" de la part d’un "directeur délinquant" sur les dates auxquelles ces contractuels sont devenus des permanents.
Il note également qu’OI TECH dépose son bilan et va vers une cessation de paiement. Il évoque aussi le cas de la Settama, où les employés sont en grève illimitée depuis le 14 mars. L’entreprise est en redressement judiciaire depuis 4 mois et n’a pas payé ses salariés. Enfin, à la SBTPC, les employés sont aussi en grève sur un chantier - à Saint-Pierre, car "ils seraient contraints de travailler six jours au lieu de cinq et ce sans que le comité d’entreprise n’ait été consulté", affirme Alain Naillet.
Rappelons qu’à la suite de l’échec des négociations salariales, le BTP avait été paralysé par une grève générale du 3 au 14 mai 2004. Un accord avait finalement été trouvé.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus