La charte d’Yves Jégo, « une charte sans aucune valeur juridique »

9 septembre 2008

Consommation, pouvoir d’achat, hausse du prix du carburant, la visite d’Yves Jégo, l’arrivée de l’enseigne Leclerc, Jean-Hugues Ratenon, président de l’association Agir Pou Nout Tout, faisait le point ce dimanche avec la presse sur ces questions d’actualité.

« Selon une enquête de l’Insee, à La Réunion, 85% des Réunionnais craignent pour leur pouvoir d’achat ».
Selon une enquête d’Agir Pou Nout Tout, la comparaison des prix Réunion-Métropole révèlerait que « les prix pratiqués dans les grandes surfaces sont 50% plus chers à La Réunion qu’en Métropole. En 2005, une enquête d’UFC Que choisir annonçait un chiffre de 57%. La dernière enquête remonte au mois d’août dernier et révélait que 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté à La Réunion avec moins de 790 euros par mois. Le revenu moyen à La Réunion est de 1.030 euros, en Métropole, il est de 1.460 euros. Les plus pauvres à La Réunion perçoivent 390 euros, et en Métropole, 690 euros. A La Réunion, 85% des Réunionnais craignent pour leur pouvoir d’achat ».

« La charte d’Yves Jégo est une charte bidon qui frôle le gag »
C’est, selon Jean-Hugues Ratenon, « une charte sans aucune valeur juridique ».
« Jégo annonce le contrôle des prix tous les 15 jours par l’Observatoire des prix, alors que la commission en charge du chariot type est présidée par M. Thiaw Kine, qui est un des patrons de la grande distribution, c’est une mascarade de plus ». « Celui qui fixe les prix contrôle les prix »
. M. Ratenon souhaiterait qu’il existe à La Réunion un Observatoire des prix avec 100.000 référents comme c’est le cas en Métropole.
« Nous, ce qu’on demande, c’est qu’on installe le même dispositif à La Réunion et qu’on rende publics les prix et les marges de la grande distribution ».

• La décision d’Yves Jégo d’inciter la grande distribution à s’installer est, selon Jean-Hugues Ratenon, intimement liée à l’installation de l’enseigne Leclerc à La Réunion.
« Jégo a déclaré que « si ça ne bouge pas, je vais inciter la grande distribution à s’installer », et quelques jours plus tard, l’enseigne Leclerc arrive sur le marché local et les négociations se font avec M. Thiaw Kine, l’un des grands patrons de la grande distribution.
L’enseigne Leclerc, c’est l’une des plus grosses boîtes en Métropole, ses prix sont sensiblement moins chers, mais est-ce que Leclerc pourra régler le pouvoir d’achat à La Réunion ? Il faut attendre pour voir. Mais Leclerc ne peut être là pour l’eau, l’électricité, etc... Leclerc vient pour reprendre la grande surface qui existe déjà
. La concurrence ne va pas beaucoup augmenter ».

• Concernant la hausse du prix du baril de pétrole, Agir Pour Nout Tout demande la transparence.
« Une étude pour une concurrence pure et parfaite doit être menée à La Réunion. Il faut étudier les rapports entre le vendeur et l’acheteur.
Concernant la hausse des prix du carburant au mois d’août, le préfet décide d’accroître le carburant à la pompe. Les pétroliers ne sont pas contents. Ils essayent de faire pression sur les stations-service. Le risque reste la suppression de 1.300 à 1.600 emplois. Le préfet demande la transparence sur la formation des prix. Agir Pou Nout Tout est pour la transparence, si l’on nous donne l’explication du prix à la pompe. Par contre, aujourd’hui, si le prix du baril de pétrole augmente, on demande aux consommateurs de réagir sur une éventuelle hausse, tant qu’il n’y a pas transparence, sauf si cette hausse est justifiée. Il faut que l’on fasse attention et il faut arrêter de culpabiliser la population. La bataille pour le pouvoir d’achat doit passer par des mesures législatives. Le gouvernement doit fixer une marge maximale. Sinon on crée des inégalités, des abus. Il faut contrôler et sanctionner ».

« Ce n’est pas une charte bidon qui va faire la loi »
« Il faut prendre ses responsabilités et mener une étude. Nous avons fait des propositions aux parlementaires. Seuls deux députés ont répondu favorablement à notre requête (Jean-Claude Fruteau et Huguette Bello). Didier Robert a transmis un courrier pour dire qu’il n’était pas disponible.
Pour les emplois aidés, nous avons réussi à réunir les 24 maires, nous réussirons également la bataille en politique. Nous continuerons nos réunions à travers l’île et nous partirons à la rencontre de la population réunionnaise. Nous voulons créer un mouvement populaire qui corresponde aux attentes et aux besoins des Réunionnais ».

Sophie Bélim

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