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Un événement important à l’échelle mondiale...
3 novembre 2006
Cette semaine à Vienne, 306 syndicats de 154 pays se sont regroupés dans une nouvelle Confédération Syndicale Internationale, avec l’objectif de peser sur la globalisation.
L’enjeu est de taille. Alors que l’économie libérale tente d’imposer sa loi dans tous les pays sous couvert de la mondialisation, il devenait urgent, pour les syndicats des salariés, de trouver une réponse globale et frontale. Avec la création de cette confédération qui rassemble 168 millions de syndiqués du monde entier (de 154 pays), les organisations de travailleurs vont pouvoir peser de nouveau face aux forces du capital dopées par la mondialisation.
Les 1.500 délégués réunis à partir à Vienne se sont entendu pour fonder la nouvelle Confédération syndicale internationale (CSI). L’histoire syndicale a été une longue tentative d’unir les différents syndicats de par le monde. Ainsi, la naissance de cette structure unitaire, plus de cent quarante ans après la première tentative d’unification des syndicats au niveau international, passe d’abord par la mise en bière des deux grandes centrales mondiales actuelles : la Confédération internationale des syndicats libres (CISL, 155 millions de membres), d’inspiration sociale-démocrate, et la Confédération mondiale du travail (CMT, 30 millions de membres), d’obédience chrétienne, qui tiennent ce soir leur congrès de dissolution dans la capitale autrichienne. Leurs délégués seront rejoints demain par ceux d’une dizaine de syndicats indépendants, dont la CGT, qui a quitté en 1995 la troisième centrale mondiale, la FSM (ex-bloc communiste), aujourd’hui moribonde. Cette présence de syndicats non affiliés, mais souvent en pointe du combat social dans leur pays (comme la CTA argentine), et leur implication dans le processus de création de la CSI, sont des facteurs qui font dire à Guy Ryder, secrétaire général de la CISL, que, bien plus que la fusion d’appareils concurrents, la nouvelle confédération doit être le cadre où émergera « un nouvel internationalisme syndical » face au capitalisme débridé de ces deux dernières décennies.
« Changer le cours de la mondialisation »
Si cette nouvelle confédération rassemble des entités avec des passés et des approches différents, face à l’adversité, un accord a pu se faire autour de points très précis. Les statuts de la CSI reflètent ainsi l’ambition de « changer le cours de la mondialisation », comme le proclame l’un des chapitres des statuts (lire ci-dessous). L’objectif est de sortir d’une situation où, grâce à la liberté de circulation des capitaux, les entreprises dictent leurs lois, placent les travailleurs en situation de concurrence et s’affranchissent des droits sociaux les plus élémentaires. Un autre défi est de faire respecter le droit des travailleurs à se syndiquer partout sur la planète, alors que la répression reste forte en Amérique latine et dans les pays émergents d’Asie, au premier rang desquels la Chine.
À la nécessité de s’unir pour peser davantage s’ajoute la remise en question des méthodes classiques des syndicats face à la mondialisation. La stratégie conciliante de la CISL et de la CMT face aux grandes institutions économiques a fait la preuve de son inefficacité : l’OMC n’a jamais accepté d’imposer les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans ses négociations. Les statuts de la nouvelle confédération se veulent plus combatifs et réclament une « réforme fondamentale » de l’OMC comme du FMI. La CSI affiche parallèlement son ambition de travailler plus étroitement avec les Global Unions, ces super-syndicats de branche à l’échelon international, qui ont une tradition de dialogue avec les multinationales et ont su faire plier certaines d’entre elles (par exemple sur le transport maritime international).
Le pas franchi cette semaine est une avancée primordiale pour le mouvement syndical mondial, malgré l’opposition apparente entre travailleurs du Nord et du Sud, malgré les divisions historiques. « Si je croyais que les questions d’identité ou d’appareils restaient un obstacle, je n’aurais pas poussé à l’unification, insiste Guy Ryder. Dans le cadre de la CISL, il existe déjà des organisations de tendance variées, sociaux-démocrates, communistes, voire centristes. Mais nous parvenons toujours à travailler ensemble et à faire avancer nos revendications. »
Dès la semaine prochaine, la CSI sera présente au prochain Forum social mondial, à Nairobi. À terme, la CSI espère ainsi devenir une caisse de résonance et un lieu de rencontre pour des luttes partout dans le monde, du local au global.
Les Syndicats dans cette Confédération
La CGT sera membre de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et, avec elle, d’autres syndicats, colombiens, portugais, argentins, angolais ou encore népalais, jusqu’alors orphelins d’une affiliation à une des organisations syndicales mondiales existantes. Ayant quitté en 1995 la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrefois liée au bloc des pays de l’Est, la CGT était, depuis, sans attache internationale. Alors, dès que la CISL et la CMT ont fait connaître leurs intentions de construire un nouvel internationalisme, la CGT s’est engouffrée dans la brèche.
Ce « groupe des indépendants » s’est montré particulièrement actif pour que la CSI ne naisse ni d’une fusion entre les deux existantes, CISL et CMT, ni de l’absorption d’une organisation par l’autre. « Pour forger une vraie organisation mondiale, il faut que tous ses acteurs soient considérés à égalité de droits et de devoirs. Cette construction n’est pas la première tentative. Avant, tout se pensait en termes d’absorption. Cette fois-ci, chacun assume son histoire et on parle d’avenir », assure Guy Juquel, animateur de l’espace Europe international de la CGT. Ces « indépendants » ont contribué à définir l’identité de la nouvelle internationale « combative, revendicative, qui essaie de dépasser les clivages antérieurs », ajoute Guy Juquel.
- Les Objectifs de la CSI
« Le travail humain valeur supérieure au capital »
La future Confédération syndicale internationale déclare « le travail humain d’une valeur supérieure au capital ». Le premier objectif affiché dans le projet de résolution sur le programme est de « changer fondamentalement la mondialisation afin qu’elle fonctionne en faveur des travailleuses et des travailleurs, des sans-emploi et des pauvres ». Dans ce cadre, une « gouvernance » de l’économie mondiale doit, entre autres, « combiner les trois piliers du développement durable, économique et social » ; garantir les « droits fondamentaux des travailleurs » ; générer du « travail décent », mettre un terme « à la pauvreté de masse » ; encourager une « distribution équitable des revenus ».
La CSI se donne l’objectif d’organiser « une journée d’action mondiale » sur l’emploi, réclame « la fourniture de services publics de qualité pour tous » et leur exclusion des négociations commerciales, veut oeuvrer à une « réforme fondamentale des organisations internationales », FMI, OMC, enferrées dans « l’exploitation des travailleurs ».
Elle réaffirme que « les droits syndicaux constituent un élément clé des droits humains au travail », et, plus globalement, veut mener campagne pour mettre fin « à la discrimination sous toutes ses formes » qu’elle soit liée au sexe, à la religion, à la couleur, à la nationalité, à l’ethnicité, à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, à l’opinion politique, à l’origine sociale, à l’âge ou au handicap. L’élimination du travail des enfants reste un objectif « historique ».
Et dans sa vocation universelle, les 1.500 délégués venus des quatre coins de la planète ont voulu affirmer l’engagement solennel à « établir un monde pacifique et sûr » où les « populations de tous les pays coexistent dans un climat de tolérance et de respect mutuel ».
Quelques dates clés du syndicalisme international
• 1864. Londres. Création de la 1re Internationale des travailleurs.
• 1901. Dublin. Naissance du Secrétariat syndical international (SSI).
• 1913. Le SSI devient la Fédération syndicale internationale. Adhésion de la CGT.
• 1920. Naissance de la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC). Adhésion de la CFTC.
• 1921. Moscou. Création de l’Internationale syndicale rouge (ISR). Adhésion de la CGTU.
• 1945. Paris. Naissance de la Fédération syndicale mondiale (FSM). La CGT est parmi les fondateurs. Scission en 1948.
• 1949. Création de la Confédération internationale de syndicats libres (CISL). Adhésion de FO, puis en 1989 de la CFDT.
• 1968. La CISC devient la Confédération mondiale du travail (chrétienne). Adhésion de la CFTC.
• 1995. Départ de la CGT de la FSM.
• 2000. Début du processus de construction d’une nouvelle Internationale, la Confédération syndicale internationale (CSI).
• 2006. Vienne. Congrès fondateur de la CSI.
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