Collectif Départemental des Consommateurs Contre les Abus Bancaires

« La crise est la conséquence d’un système »

20 juin 2009, par Cinthia Fontaine

Hier matin, le collectif s’était réuni pour une conférence de presse afin de dénoncer la situation des taux d’intérêts bancaires à La Réunion malgré les mesures gouvernementales. Il demande aux autorités d’imposer aux banques de participer à la relance de l’économie.

Le gouvernement a mis en place des mesures afin de relancer l’économie en soutenant les banques.
En 8 mois, le taux directeur (euribor) qui détermine les conditions de crédits en zone euro est tombé de 3,25 points de pourcentage, du jamais vu dans la jeune histoire de la BCE (Banque centrale européenne). Les différentes banques de France ont baissé leurs taux, permettant une relance, même ralentie, de l’économie. Les crédits se négocient entre 3,70% et 4,60% pour les taux fixes. Mais à La Réunion, ces mesures n’ont pas été suivies des faits et la baisse n’a pas été répercutée. Les crédits se négocient sur une moyenne de 4,70% à 4,90% selon les profils. De plus, la durée moyenne des prêts a progressé de 5 ans et le montant moyen de l’emprunt a augmenté de 80%. Les mensualités ont progressé de 41%, alors que sur les 10 dernières années, la croissance du PIB n’a été que de 26% et celle du pouvoir d’achat de 29%. L’endettement des familles françaises a augmenté et les salaires n’ont pas augmenté proportionnellement à l’inflation, marquant plus fortement l’érosion du pouvoir d’achat.
Le collectif met en exergue la frilosité des banques réunionnaises qui, en durcissant les conditions d’emprunts, empêchent la reprise de l’économie. La baisse des taux d’intérêts, si elle n’est pas suffisante à enrayer la crise, est un outil indispensable à la reprise. Que ce soit pour les entreprises pour l’investissement comme pour les fonds de roulement, ou pour les particuliers, prêt pour l’immobilier ou pour la consommation, la sortie de crise se fera avec l’aide des banques. La crise en effet est une conséquence directe du système bancaire actuel qui a montré qu’il ne pouvait plus durer.
Le collectif pose aussi la question de la transparence. Il souligne que de la part des banques, le secret sur les taux est une stratégie commerciale parce que les taux officiellement indiqués sont des repères plus ou moins variables en fonction de la situation du client. Le manque de transparence sur les tarifs, sur les taux et sur l’aide apportée aux entreprises et aux particuliers est une dérive qui ne doit plus être cautionnée. Il dénonce ce laxisme et fait appel aux autorités afin que les mesures prises au niveau national soient appliquées au niveau local. Et si la situation ne change pas, le collectif annonce une campagne de boycott des banques.

CF

Spécial 50 ans du PCR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus