Hausse insuffisante des allocations chômage

La dignité du chômeur n’est pas respectée

11 juillet 2006

Inflation à La Réunion : 3,2%, hausse du SMIC : 3,05%, hausse des allocations chômage : 2%. Que veulent dire ses chiffres ?
Éclairage de Maryse Dache, présidente du Comité des chômeurs et des mal-logés du Port.

Les hausses du SMIC et des allocations chômage ne suivent pas l’inflation. Quel impact pour les Réunionnais ?

- Ces augmentations insuffisantes font que ce sont encore les plus pauvres qui vont en subir les conséquences. C’est la baisse du pouvoir d’achat. Or, une étude faite sur les produits de base montre des prix 53% plus élevés qu’en métropole.
L’écart se creuse davantage, cette faible hausse aggrave la situation. Cela pèse encore plus sur les démunis. Où va-t-on ? Car un Réunionnais sur deux vit sous le seuil de pauvreté, c’est à dire avec moins de 764 euros par mois. On va finir par toucher le fond.

Quelle mesure pourrait contribuer à restaurer la justice ?

- Le minimum, c’est une augmentation équitable qui suit la hausse des prix. Il ne doit pas y avoir d’augmentation inférieure à l’inflation. Car ce sont les plus démunis qui vont subir la casse sociale que nous imposent les gouvernements.
Seulement 2%, c’est inadmissible. Car les prix sont les mêmes pour tous. Lorsqu’un chômeur va acheter un pain, il paie la même chose. Et aujourd’hui, son pouvoir d’achat baisse.

3,05% pour le SMIC, 2% pour les chômeurs indemnisés. Que penser de cette différence ?

- On montre au chômeur qu’il n’a pas son mot à dire. Un chômeur est un travailleur privé d’emploi, il doit être traité comme tous ceux qui travaillent. Mais en augmentant les allocations à un taux inférieur que le SMIC, on fait entrer dans son esprit un sentiment d’infériorité.
La dignité du chômeur en prend un coup. Ceux qui décident cela jugent que le chômeur n’est pas égal aux autres, c’est très dangereux.

Dans quelle perspective peut-on se situer ?

- Après la mise en œuvre d’une nouvelle convention UNEDIC qui piste les demandeurs d’emploi, les culpabilise parce qu’ils sont privés de travail, on leur donne une augmentation inférieure à celle des autres travailleurs.
Nous disons que c’est inadmissible. Il va falloir réfléchir entre organisations concernées pour que cela cesse, ensemble pour aller vers un plan d’actions.

Entretien Manuel Marchal


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