Parlement européen

La directive sur les services portuaires massivement rejetée

19 janvier 2006

Le Parlement européen a rejeté à une écrasante majorité (532 voix contre, 120 pour) la directive ’Port Package 3’, deuxième mouture de la directive Loyola de Palacio, déjà rejetée en novembre 2003 (voir en page 16). Pour Michel Séraphine, secrétaire de la Fédération CGTR ’ports & docks’, ’les dockers restent vigilants’.

À l’annonce du rejet massif, par les parlementaires européens réunis à Strasbourg, de la directive "Port package 3", qui organise la "libéralisation" des services portuaires - c’est-à-dire la possibilité pour les compagnies maritimes de faire appel à des mains d’œuvres sous-qualifiées et sous-payées - les dockers réunionnais ont réagi par la voix de Michel Séraphine, secrétaire de la fédération CGTR ports & docks. "Ce rejet a été obtenu par la lutte, a-t-il dit, mais tout danger n’est pas écarté. Il ne faut pas oublier que, le 14 février, la directive Bolkestein revient. C’est pourquoi il faut rester vigilant", a-t-il ajouté, en rappelant que "les dockers veillent au grain depuis 2002". "Les dockers de La Réunion sont solidaires des dockers de France et de l’Union européenne. Nous avons été tenus informés à tout moment ; nous continuons le combat et nous allons montrer la détermination des travailleurs des docks à faire respecter les seuls endroits (les ports) où l’ultra-libéralisme n’impose pas sa loi".
Une assemblée générale est prévue pour vendredi matin, à l’entrée du port Est.

P. D.


"La défiance des peuples envers cette forme d’Europe"

Dans un communiqué diffusé au lendemain de la manifestation de Strasbourg, la CGT Ports et Docks tire les premiers enseignements de la mobilisation de soutien aux parlementaires qui s’opposent à la directive remettant en cause la profession de docker.

"Plus de 6.000 travailleurs portuaires européens représentant 13 états membres, ainsi que des mini délégations australiennes, canadiennes, américaines, ont une nouvelle fois manifesté leur opposition au projet de directive voulant tout déréglementer sur les ports maritimes.
L’emploi, les qualifications professionnelles, les salaires, les conditions de travail et les règles de sécurité portant sur les hommes et les installations sont attaqués de front par ce projet de texte. (...)
Les travailleurs portuaires se sentent d’autant plus écœurés et agressés que le même texte avait été rejeté par le Parlement européen en assemblée plénière le 20 novembre 2003. Ce genre de pratique anti-démocratique de la Commission européenne foulant aux pieds le vote des parlementaires et la volonté des citoyens ne peut qu’alimenter la critique et la défiance des peuples envers cette forme d’Europe.
Avec la même clarté, la Fédération française des Ports et Docks C.G.T. déplore et réprouve les incidents regrettables qui se sont produits en fin de manifestation. (...)
Les portuaires n’attendent plus qu’un seul acte politique indispensable pour un retour au calme : le rejet de cette nouvelle directive inutile, provocante, antisociale et qui plongerait le fonctionnement des ports dans une crise sans fin."


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