La France détruit toujours des emplois

12 décembre 2013, par Céline Tabou

Selon les données statistiques publiées par l’Insee, le 11 décembre, l’économie française a détruit 15.600 emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand. Un rythme jugé moindre par l’Insee comparé au trimestre précédent (37.700).

Selon les prévisions de l’OCDE, le chômage continuera à augmenter dans la zone euro au moins jusqu’en 2017, la crise n’est donc pas prête de se terminer.

Légèrement en baisse par rapport aux estimations de mi-novembre, l’Institut de la statistique avait prévu une diminution de 24.000, contre 17.000 aujourd’hui. Cette différence serait inscrite « totalement dans la marge d’incertitude », a expliqué l’Insee. Le second trimestre a connu une diminution de 37.700 emplois en France.

132.500 emplois supprimés en un an

Sur un an, les secteurs principalement marchands ont supprimé 132.500 postes (soit -0,8 %), a noté l’institut. Cela signifie que le pays détruit plus d’emploi qu’il ne crée depuis le second trimestre 2012. Seul domaine épargné, l’intérim, qui serait selon les économistes, un « précurseur des évolutions à venir du marché du travail » . Les effectifs ont légèrement augmenté au troisième trimestre d’1% et de 0,6% sur un an. « Le fait que l’intérim ait renoué depuis le début de l’année avec les créations d’emplois est un signal positif » , a indiqué à la presse, Frédéric Tallet, de l’Insee. En plus de l’intérim, les emplois dans le secteur des services ont progressé de 5.600 postes par rapport au deuxième trimestre.

La destruction de l’emploi s’est poursuivie dans les secteurs de la construction, où au troisième trimestre 6.700 postes ont été perdus, soit près de 27.600 postes, sur un an. Et de l’industrie, où l’emploi baisse de 0,5 % (-14.600 postes) au troisième trimestre, après des pertes d’emplois plus importantes au deuxième trimestre. Sur un an, l’industrie a perdu 56.600 postes (soit -1,7 %), a noté l’Insee. La « décélération des destructions d’emplois au troisième trimestre est plutôt positive après six trimestres consécutifs de baisse » , a indiqué Frédéric Tallet.

Le taux de chômage a poursuivi sa hausse, cependant « à un rythme ralenti » (+0,1%) au troisième trimestre, atteignant 10,5% en France, hors Outremers. Selon les données de l’OCDE publiée mercredi, le taux de chômage de la France se situe à 11% au troisième trimestre, contre 10,9% pour l’Union européenne. Alors que François Hollande affirme que l’inversion de la courbe du chômage comme promise est « amorcée » pour la fin de l’année, le FMI, la Commission européenne et l’OCDE n’anticipent pas de recul du chômage cette année, ni en 2014, en raison de la faiblesse de la croissance.

Baisse du chômage dans la zone euro

Dans la zone euro, le taux de chômage est en baisse de 0,1 point pour atteindre 12,1% en octobre, un taux en baisse depuis février 2011. D’après l’Organisation de coopération et de développement économique, cette diminution est due à la première baisse du taux de chômage de la France depuis mars 2011. Cette diminution de 0,2 point de pourcentage à 10,9% en octobre 2013 contraste avec des taux stables en Allemagne et en Italie, avec respectivement 5.2% et 12.5%.

En comparaison, les taux de chômage chez les hommes et les femmes restent en dessous de ceux de la zone euro en octobre 2013, avec 11,1% des Françaises sans emploi, contre 12,2% dans la zone euro. Et 10,7% des hommes ne travaillent pas contre 12,0% dans la zone euro. Concernant les jeunes, le taux de chômage a atteint un nouveau pic dans la zone euro, avec une hausse de 0,1 point de pourcentage pour arriver à 24.4%. 25,8% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi en France, contre 7,8% en Allemagne et 24,4% dans la zone euro. Des chiffres alarmants alors que l’Union européenne a lancé sa Stratégie Europe 2020, au sein de laquelle, la Garantie Jeune doit assurer une allocation et un retour à l’emploi pour les jeunes.

À La Réunion, au deuxième trimestre 2012, le taux de chômage à La Réunion s’élève à 28,5%, en baisse de 0,9 point par rapport à 2011. Cette diminution s’explique par les contrats aidés, qui ont été très nombreux au premier semestre 2012. Cependant, cette baisse résulte aussi du découragement des chômeurs, qui arrêtent leurs recherches d’emploi et se désengagent du marché du travail.

Céline Tabou

Au deuxième trimestre 2012, on relève un taux de chômage de 28,5%, soit une baisse de 0,9 point en comparaison à 2011. Cette diminution est due aux contrats aidés et surtout aux chercheurs d’emplois qui... baissent les bras.
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