Échec des négociations hier

La grève continue à Bois Rouge

7 septembre 2006

Au 4ème jour de grève dans l’usine de Bois Rouge, une réunion s’est tenue hier à l’ADPE de Saint-Denis. Les représentants des travailleurs se sont heurtés à une Direction qui refuse le dialogue. Le mouvement se poursuit, sur la base de revendication comme la fin de la précarité de l’emploi des saisonniers et une hausse générale de salaire d’un euro par heure de travail. Fort du soutien syndical, les travailleurs sont fermement déterminés à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire.

Depuis 4 jours, le dialogue social n’est plus possible à Bois Rouge. Conséquence : à l’appel de la CGTR, les salariés de l’usine ont cessé le travail. Leurs revendications : un contrat fixe garantissant au saisonnier une embauche à chaque campagne sucrière ; les mêmes droits pour les saisonniers que pour les permanents, ce qui veut dire un 13ème mois et une prime de salissure à 8 euros et une prime d’application à 60 euros. Les travailleurs luttent aussi pour une augmentation générale des salaires de 1 euro de l’heure, soit environ 200 euros par mois.
Quant à la Direction, elle s’abrite derrière un accord signé en mai, avant le début de la campagne sucrière, signé par des organisations minoritaires. Il suffit de constater la force du mouvement de grève pour dire sans se tromper que l’écrasante majorité des travailleurs ne s’y retrouvent pas dans ce qui a été acté le 31 mai dernier.

Blocage

Les différentes parties avaient rendez-vous hier à la table des négociations, dans l’enceinte du Parc des expositions de Saint-Denis sous l’égide d’un médiateur, l’ancien Directeur du Travail, M. Séry. Mais, la Direction ne s’est pas présentée. Le Secrétaire général de la CGTR-Est, Jean-Yves Payet a déclaré : "nous en avons assez d’être menés en bateau à droite à gauche".
Pour le dirigeant syndical, "la Direction montre qu’elle refuse de négocier, elle fait semblant de discuter, car les patrons ne veulent pas porter la responsabilité du blocage de l’usine". Le conflit social s’installe dans la durée, et pour Jean-Yves Payet, la Direction "cherche à pourrir le conflit".
Elle maintient sa position, en s’appuyant sur un jugement en référé rendu hier matin, exigeant "l’évacuation totale du site et le rétablissement de la libre circulation (...) sous peine d’astreinte". Dans un communiqué, elle "confirme sa totale disponibilité pour participer à la médiation dès que les conditions préalables seront réunies". Selon elle, les conditions sont "le déblocage total du site de Bois Rouge". Et elle tente de demander aux planteurs d’intervenir. Mais pour ces derniers, pas question d’entrer dans le conflit. Le mot d’ordre est d’encourager la tenue de négociations. D’ailleurs, en échange de l’ouverture du dialogue, les travailleurs de l’usine ont affiché leur volonté de ne pas pénaliser les planteurs. Dès que le dialogue sera noué, la plate-forme de Bois Rouge fonctionnera normalement.

30.000 tonnes de cannes

Le Président de la CGPER explique les conséquences subies par les planteurs du fait du blocage. "600 tonnes de cannes chargées dans les cachalots attendent, 4.200 tonnes sont en attente de chargement dans les plates-formes de Sainte-Rose au Grand Pourpier, et 30.000 tonnes sont dans les champs". Les planteurs restent calmes. "Les salariés ont montré leur volonté de négocier", poursuit-il, "ils ont leurs raisons de faire grève". "Nous ne rentrons pas là-dedans, mais rien ne pourra dresser les planteurs contre les salariés", affirme Jean-Yves Minatchy.
À l’heure où nous mettons sous presse, la lutte continue : les travailleurs posent comme préalable l’ouverture du dialogue avant le déblocage de l’usine, alors que les patrons disent ne pas vouloir discuter tant que les grévistes sont sur la plate-forme. La grève se poursuit.
"Le mouvement bénéficie d’un fort soutien des camarades de la CGTR et d’autres syndicats", affirme Jean-Yves Payet. Le moral gonflé à bloc, les salariés de Bois Rouge sont prêts à continuer le combat pour faire aboutir les revendications.

Manuel Marchal


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