Pour l’application de la loi et une plus juste répartition des richesses

La grève continue à REP

28 juillet 2007, par Manuel Marchal

Hier, au cinquième jour de grève, a eu lieu une nouvelle rencontre entre salariés et Direction à REP. Force est de constater qu’elle n’a rien donné. Le conflit se poursuit, la CGTR dénonce l’intransigeance de la Direction qui « refuse de négocier » et envisage d’étendre l’action à d’autres sociétés du groupe Hayot, numéro un de l’automobile à La Réunion et propriétaire de Carrefour-Réunion, par solidarité avec les grévistes en lutte depuis bientôt une semaine.

Les salariés de REP sont face à une Direction qui « refuse de négocier et cherche à faire pourrir la situation », selon Jacques Bhugon, Secrétaire général de la CGTR-Autos-Motos. Donc, la grève continue.
(photo IC)

Hausse du salaire horaire de 9 centimes, soit 60 euros par mois, application de la Convention collective, amélioration des conditions de travail et respect du droit à la formation : sur la base de ces revendications, les salariés de REP sont en grève depuis lundi dernier. Au fil du conflit, il ont revu leur première revendication et luttent pour une hausse de salaire de 52 euros. La direction ne veut pas aller au-delà de 37.
Pour le moment, rien ne bouge. La Direction campe sur ses positions. Elle met en avant des contraintes budgétaires qui, selon elle, empêchent la satisfaction des revendications. Or, ces dernières se limitent pourtant au respect de la loi, et de sa traduction dans le Droit du travail.
La hausse demandée est une mesure qui permet aux travailleurs de bénéficier du fruit de leurs efforts. À REP, le salaire horaire est de 8,27 euros, soit 1.254 euros bruts par mois. Les travailleurs revendiquent 39 centimes de l’heure d’augmentation. Rapportée à un salaire mensuel, l’augmentation représente le coût de deux équilibrages.
Les travailleurs expliquent dans un tract que « une heure de salaire payée 8,27 euros bruts est facturée 400 euros aux clients pour changer 4 pneus sur un véhicule », ils ajoutent que « une demi-heure de salaire, soit 4,23 euros, pour changer un pneu "Génie civil", qui coûte 3.000 euros, est facturée à 6.000 euros aux clients ». Chaque salarié qui est payé 1.254 euros bruts « réalise un chiffre d’affaires de 22.000 euros en moyenne pour l’entreprise ».
L’échec de la rencontre d’hier signifie le prolongement du conflit. Cela fait bientôt une semaine de lutte pour ces travailleurs. Ces derniers sont face à une Direction qui « refuse de négocier et cherche à faire pourrir la situation », souligne Jacques Bhugon, Secrétaire général de la CGTR-Autos-Motos. Rarement il a vu une telle intransigeance, explique-t-il.
Par ailleurs, le syndicaliste s’étonne que les négociations doivent tenir compte du décalage horaire entre La Réunion et la Martinique, siège du groupe Hayot, propriétaire de REP-Réunion. L’absence de pouvoir décisionnel à La Réunion est un facteur qui pénalise les négociations.
Le mouvement concerne plus de 80 travailleurs de 13 sites de production. Et par solidarité avec les salariés de REP, des travailleurs d’autres sociétés du groupe Hayot à La Réunion pourraient bien eux aussi faire grève.

Manuel Marchal


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