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La grève se poursuit sur le port

Bataille pour l’emploi à la SERMAT et sur les docks

lundi 6 mai 2013, par Céline Tabou


Le syndicat CGTR SERMAT a lancé une grève illimitée le 3 mai, avec l’ensemble du personnel de la SERMAT et soutenu par les dockers de la SAMR*, la SGM et la SOMACOM. Ces derniers dénoncent le licenciement de 19 personnes et le transfert du personnel de la SERMAT vers d’autres sociétés.


En février dernier, les travailleurs de la SERMAT avaient fait grève pour revendiquer la gestion de la maintenance des chariots cavaliers.
(photo Toniox)

Les grévistes revendiquent la réintégration de la maintenance des portiques et des chariots cavaliers à la SERMAT. La maintenance des machines a été confiée à l’entreprise concurrente KALMAR, qui est spécialisée dans la fabrication de ces machines.

Un secteur en suspend

Dans un communiqué de presse, la CGTR SERMAT a expliqué que la poursuite de la grève est « la réponse apportée au mépris affiché par ces acconiers, tous trois actionnaires exclusifs au sein du GIE SERMAT ». Après plusieurs réunions entre la Direction de la SERMAT et les dockers, sous l’égide de la DIECCTE (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), il a été décidé le licenciement de 19 personnes et le transfert du reste du personnel.

« La Direction parle de licencier depuis un certain temps, mais le 2 mai, elle a décidé de le noter sur papier », a expliqué le syndicaliste Raphael Gossard. Suite à l’Assemblée générale du 2 mai, l’ensemble du personnel a décidé le lancement d’une grève illimitée, car « il n’est plus possible d’avoir des réunions où la situation est toujours pareille. Après deux mois de négociations, rien ne s’est passé », a expliqué le syndicaliste. En effet, en février dernier, les dockers de la SERMAT avaient obtenu, après cinq jours de grève, le report à deux mois de la décision du Conseil d’administration d’attribuer la maintenance des portiques et des chariots cavaliers à la société concurrente, la SRMP.

Le syndicaliste a expliqué que les licenciements de 19 personnes ne sont pas économiques, car le service de maintenance au sein de la GIE SERMAT n’a pas de but à faire des bénéfices, contrairement à KARMAT dont « la marge est de 300% ». « Ils prennent le prétexte que c’est trop cher, alors que nous leur avons prouvé que ce n’était pas le cas ». L’avenir de la SERMAT est compromis avec « la destruction de la maintenance ».

Emploi aux jeunes Réunionnais

Dans un contexte économique et social tendu dans l’enceinte portuaire, la décision prise par les trois actionnaires « ne peut justifier de telles mesures de la part de ces entreprises de manutention qui ont largement bénéficié de la défiscalisation suite à l’achat des chariots cavaliers ».

La CGTR a une nouvelle fois réitéré ses revendications, proposant qu’au niveau technique et financier, il soit possible de « mettre fin à ce conflit » avec la réintégration de la maintenance des chariots cavaliers au sein du GIE SERMAT. Cette solution permettrait « le redéploiement de certains services et la création de postes de techniciens qualifiés pour la jeunesse réunionnaise », a expliqué le syndicat. 

De son côté, Raphael Gossard a expliqué qu’il existe « des jeunes capables et formés à La Réunion pour la maintenance. On doit leur donner une chance de travailler ici. Pourquoi faire venir de la main-d’œuvre d’ailleurs alors qu’il existe du personnel ici ? ». En effet, ce dernier a donné l’exemple d’un chef d’équipe venu de l’extérieur avec « maison payée, voiture payée, une prime d’installation de 2.000 euros, et s’il ne se plait pas à La Réunion, la possibilité de retourner en métropole et réintégrer son poste de magasinier ».

Le syndicaliste a pointé du doigt la venue de ce chef d’équipe, auparavant magasinier et devenu chef d’équipe une fois à La Réunion. « On veut que les jeunes soient intégrés dans notre société », a noté Raphael Gossard.

Le syndicat a appelé à l’unité et la solidarité au sein de la Fédération CGTR Ports & Docks, pour que « le développement du port de La Réunion (GPMDLR) soit au centre des préoccupations des acteurs de la place portuaire ».

Céline Tabou


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