La hausse brutale du chômage : la responsabilité du gouvernement.

2 octobre 2008

On a pu voir le gouvernement se livrer à une opération de communication médiatique (en l’absence remarquable de Mme Lagarde, Ministre de l’emploi et des finances), préparée par une fuite sur l’embargo des chiffres de la demande d’emploi. Il s’agissait de préparer l’opinion à la révélation de ce qui ne pouvait plus se dissimuler : le retour à des niveaux élevés de chômage.

Nous voyons dans cette subite augmentation des demandeurs d’emploi inscrits en catégorie 1, une combinaison des premiers effets de la crise sur l’état d’un marché du travail dégradé par les politiques de l’emploi.
Depuis un an, le gouvernement pousse ceux qui ont un travail à travailler plus longtemps (détricotage des 35h, dérèglementation du contrat de travail, défiscalisation des heures supplémentaires...) au détriment de la création d’emploi. Plutôt que de faire le choix d’un investissement sur l’avenir, il a laissé de côté la politique industrielle, l’innovation, la recherche et le développement des services publics.
Pendant ce temps, on est passé d’une prévision de crise à La crise. Les données économiques sur lesquelles le gouvernement s’est basé, et mène sa politique depuis un an se heurtent à la crise des liquidités et les effets d’annonce de Sarkozy (plein emploi en 2012), s’écroulent face à la baisse d’activité.

La crise frappe et frappera avant tout les emplois précaires dont le nombre a crû ces dernières années du fait de la recherche de flexibilité. Nous y voyons là une responsabilité des politiques de l’emploi et de leur volonté de contraindre les demandeurs d’emploi à une reprise rapide d’activité quelle que soit la qualité de l’emploi retrouvé. Nous allons voir s’aggraver les inégalités, le chômage, la précarité, l’exploitation, la pauvreté.

Laurent Wauquiez (Secrétaire d’Etat, chargé de l’emploi) se contente publiquement de constater que la hausse du chômage amorcé depuis plusieurs mois avec un pic d’augmentation du mois d’août va encore s’aggraver.
Les mesures annoncées portent sur le permis de conduire, l’accompagnement, la collecte des offres, quelques mesures floues sur la formation professionnelle et la fusion ANPE/ASSEDIC. Avant même que la nouvelle institution soit créée, il en a augmenté le champ des compétences et le nombre des usagers avec le suivi des bénéficiaires du RSA et la fin de la dispense de recherche d’emploi. Par ailleurs, l’opération de démolition à laquelle il s’est livré en démantelant le Ministère du Travail, la diminution des subventions attribuées aux Missions Locales et au Cap Emploi contraignant plusieurs d’entre eux à réduire leur personnel, risque de faire reposer entièrement sur l’institution fusionnée la charge de la réception, du suivi, de l’accompagnement et du contrôle de tous ces chômeurs. La situation risque de devenir rapidement explosive avec les effets prévisibles de la crise sur l’emploi.

Outre que ce gouvernement à l’air surpris de la situation, les "mesurettes" annoncés confirment l’incapacité à mettre en place un plan ambitieux qui réponde aux vraies attentes.
Nous pensons nous qu’une autre politique économique et sociale s’impose, à l’inverse de celle sur laquelle se concentre le gouvernement depuis un an et qui vise à faire accepter n’importe quel boulot aux chômeurs.
La politique du gouvernement stigmatise et contraint les demandeurs d’emploi, sans se préoccuper du volume et de la qualité des offres d’emplois. En l’absence d’une réelle politique de croissance et de création massive d’emploi, la fusion engagée n’y changera rien.

Le SNU-ANPE (FSU) demande dès à présent une augmentation des effectifs de l’ANPE afin de pouvoir faire face à l’augmentation de la demande d’emploi. Il demande également que l’exemption de la RGPP s’étende à tous les acteurs du service public de l’emploi.
Pour le SNU ANPE (FSU), seule une vraie politique sociale axée :

- sur des mesures aidées,

- un plan ambitieux de la formation professionnelle,

- un vrai plan de croissance appuyé sur la consommation,

- la relance du pouvoir d’achat,

- une politique d’investissement dans l’industrie et la recherche, et le développement des services publics,
peut amortir la déflagration qui ne fait que commencer.
A défaut, les salariés du public et du privé, les retraités, les chômeurs payeront le prix de ces choix injustes et inefficaces en termes de pouvoir d’achat, d’emploi, de protection sociale, d’accès aux services publics.

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