Après les emplois d’avenir, les CIE-starter

La jeunesse mérite autre chose que les emplois précaires ou le chômage

12 août 2016, par Manuel Marchal

Lors de sa dernière conférence de presse, le Parti communiste réunionnais est revenu sur un des plus graves catastrophes sociales du moment. Près de 1.500 jeunes en emploi d’avenir sont licenciés cette année. Ils sont une nouvelle illustration dramatique de l’incapacité des gouvernements qui se succèdent à Paris à vouloir régler une question fondamentale : comment faire pour que le chômage ou l’exil ne soient pas les seuls choix offerts à la majorité des jeunes Réunionnais qui quittent le système scolaire ?

Le problème numéro un à La Réunion, c’est le chômage.

Au moment où le gouvernement présente son projet de loi sur l’égalité réelle, une catastrophe est en train de se dérouler dans laquelle il porte une responsabilité. En effet, près de 1.500 jeunes en emploi d’avenir sont licenciés cette année. Au cours de sa dernière conférence de presse, le Parti communiste réunionnais a abordé ce sujet. La situation est dramatique, car aucune solution d’emploi n’est proposée à ces jeunes. Pourtant, les emplois d’avenir étaient présentés par le gouvernement comme une mesure phare destinée à lutter contre le chômage des jeunes. Au début du mandat de François Hollande, chaque visite ministérielle était ponctuée par la signature de ces contrats. Des jeunes ont donc eu l’espoir de s’intégrer dans la société grâce à ce dispositif. Cet espoir est aujourd’hui trahi, car au bout des trois ans d’emploi d’avenir, le jeune se retrouve au point de départ, c’est-à-dire au chômage. Pour tenter d’atténuer la crise, le gouvernement a lancé un nouveau type d’emploi aidé, le CIE-Starter.

Un nouveau contrat aidé

Le CIE-starter est un contrat aidé destinés à des jeunes de moins de 30 ans qui n’ont pas d’emploi répondant aux critères suivants. Il faut soit habiter dans un Quartier prioritaire de la politique de la ville, soit être allocataire du RSA, soit être privé de travail depuis plus d’un an, soit être reconnu en tant que travailleur handicapé, soit faire partie du dispositif 2e chance (garantie jeunes, école de la deuxième chance, formation de la deuxième chance, soit avoir bénéficié d’un emploi d’avenir dans le secteur non-marchand.

L’aide de l’État versée à l’employeur est de 660 euros par mois. Ce dernier voit ses cotisations sociales baisser. Au final, le patron déboursera 1.000 euros par mois pour employer un jeune 35 heures par semaine. La durée maximale est de 2 ans.

Outre une aide de l’État inférieure, une différence fondamentale se situe dans le fait que seule des entreprises du secteur privé peuvent signer des CIE-Starter. Or, la majorité des jeunes en emploi d’avenir travaillent dans le public ou le para-public.

Combien seront embauchés ?

En effet, depuis la visite de François Hollande à La Réunion en août 2014, les employeurs publics qui embauchent une personne en emploi d’avenir peuvent avoir droit à une aide de l’État s’élevant à 90 % du salaire net. Cette mesure visait à faire diminuer le chômage des jeunes. Sur le plan statistique, le nombre de jeunes inscrits à Pôle emploi a baissé. Mais cette évolution n’a pas été très marquée, compte-tenu du nombre très important de jeunes au chômage à La Réunion. Car malgré l’utilisation des emplois d’avenir, plus de la moitié des jeunes sortis de l’école sont au chômage.

L’année 2016 voit donc la fin des premiers contrats emplois d’avenir signés pour une durée de trois ans. Et la mesure présentée pour tenter de prendre le relai sera sans doute bien loin d’éviter la catastrophe. Dans le contexte actuel, qui peut croire que les près de 1.500 jeunes qui sont en train de perdre leur emploi vont en retrouver un avec le CIE-starter ?

Problème de fond pas réglé

Il faut s’attendre à ce que ce contrat puisse créer un effet d’aubaine chez certains employeurs. Au lieu de payer un jeune travailleur au SMIC, il pourra limiter sa contribution à moins de 1.000 euros par mois. Mais l’aide de l’État ne dure que deux ans. Au bout de cette période se posera alors le même problème que pour les emplois d’avenir, celui de la pérennisation.

Ces procédés ne sont donc que des moyens d’essayer de régler la question à la marge sans remettre en cause le problème fondamental : comment faire pour que le chômage ou l’exil ne soient pas les seuls choix offert à la majorité des jeunes Réunionnais qui quittent le système scolaire ?

M.M.

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