Des Réunionnais au Festival mondial de la jeunesse à Johannesburg

La jeunesse réunionnaise au rendez-vous des luttes des peuples du monde

13 décembre 2010

Hier matin, une délégation de jeunes Réunionnais s’est envolée pour Johannesburg hier matin. Ces jeunes participent cette semaine à la 17ème édition du Festival mondial de la jeunesse. Ils seront aujourd’hui dans le stade Orlando au milieu de 60.000 jeunes pour célébrer l’alliance des jeunes pour le progrès.

Pour la première fois de son histoire, le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (FMJE) se déroulera en Afrique australe, plus exactement à Johannesburg, en Afrique du Sud. Même la date choisie est inhabituelle, ce ne sera pas en août, comme d’habitude, mais en décembre, plus précisément entre le 13 et le 21. Tout indique que la participation sera similaire à celle constatée au Venezuela en 2005. Pour la cérémonie d’ouverture, qui se déroulera au stade d’Orlando, dans la banlieue de Johannesburg, on prévoit la présence de 60 000 personnes.
La grande différence viendra, de la "forte et large" participation des pays du Sud de l’Afrique, qui apportera au Festival une grande richesse, qui n’aura pas été possible dans les derniers Festivals. Au-delà des luttes historiques des peuples africains, contre le colonialisme ou l’apartheid, seront présents les combats actuels menés par la jeunesse africaine et, particulièrement, sud-africaine – notamment les luttes pour la gratuité de l’enseignement, pour la nationalisation des ressources naturelles, en particulier des mines, et contre la militarisation du continent, orchestrée par les Etats-Unis d’Amérique.
Outre les thématiques spécifiques à l’Afrique, d’autres questions traverseront le Festival. Les questions de la guerre et de la paix, de la résistance à la domination impérialiste, seront les thématiques centrales. Les droits sociaux et les libertés et les droits démocratiques tiendront aussi une place importante. L’environnement mobilisera également, sous l’angle anti-impérialiste, c’est-à-dire en lien avec une analyse globale de la société et la nécessité de transformation sociale.
Pendant les neuf jours du Festival, 120 activités des plus variées sont prévues. Un exemple : le tournoi de football et sa devise "Donne un coup de pied à l’impérialisme !" De nombreux concerts et autres événements culturels seront également organisés.
Parmi ces dizaines de milliers de délégués, nos jeunes feront découvrir et partager la culture et l’Histoire d’un peuple unique, notre peuple réunionnais.


Le rendez-vous international de la jeunesse

L’Histoire du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (F.M.J.E.) commence en 1947, à Prague, avec la première édition de cet immense rassemblement mondial. Créée à Londres en 1945 au sortir de la guerre, la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (F.M.J.D.) rassemble les jeunes du monde entier qui se sont battus contre le fascisme au cours de la Seconde Guerre mondiale. La F.M.J.D., dès sa création, se donne pour objectif premier de combattre le fascisme, sous toutes ses formes et résurgences, et de défendre la paix entre les peuples. Très vite, c’est le colonialisme et, plus largement, l’impérialisme qui devient l’ennemi n°1 de la liberté des peuples et de l’avenir des jeunes ; la F.M.J.D. en fait donc sa cible prioritaire.
Grands moments d’internationalisme, les Festivals mondiaux rassemblent les jeunes progressistes de toutes les latitudes et se fait le théâtre de rencontres inoubliables. Ainsi, en pleine guerre d’Indochine, à Berlin ou à Bucarest, les jeunes qui se battent (jusqu’à la prison) pour la libération des peuples colonisés peuvent serrer contre leur cœur les frères vietnamiens qui ont réussi à rejoindre le F.M.J.E. Le nom lointain du tract ou de l’affiche devient être humain. Donner chair et vie, visage et sourire à tous ces jeunes pour lesquels et aux côtés desquels on se bat tous les jours : voilà ce qui donne sa couleur unique au Festival mondial !
Le F.M.J.E. est donc un grand moment de politique, utile à une meilleure connaissance et compréhension du monde mais aussi à son action militante quotidienne. On ne saurait toutefois réduire le F.M.J.E. à cette seule dimension. La culture est un des aspects essentiels de l’Histoire des F.M.J.E. Il donne à voir et à entendre le souffle du monde : au hasard des rues et des éditions, on peut croiser l’immense poète turc Nâzim Hikmet ou le non moins géant Picasso.
Le F.M.J.E., c’est aussi bien sûr, tout ce qui ne s’écrit pas sur les programmes officiels. Une déléguée bolivienne qui, autour d’un verre, raconte comment la Révolution avance dans son pays ou combien le racisme est étouffant en Amérique latine. Un délégué britannique qui doit lutter contre les socialistes de son royaume qui envoient les jeunes Anglais faire la guerre aux Irakiens, aux Afghans… La découverte du pays hôte, de sa culture, de ses habitants, de sa réalité sociale et économique…
Pour toutes ces raisons, l’Histoire du F.M.J.E., c’est d’abord l’Histoire d’un succès. A Berlin, au tout début des années 1950, c’est plus d’un million de jeunes qui sont présents : il s’agit sans doute, sous réserve d’inventaire, du plus grand rassemblement de jeunes jamais organisé. Ce n’est pas pour rien que Jean-Paul II a tenté d’imiter le Festival en créant les J.M.J. en 1984.
Le mouvement général est toutefois ascendant depuis le grand succès de la dernière édition, à Caracas, en 2005, où le F.M.J.E. a retrouvé toute sa force et son énergie, porté par les luttes victorieuses des peuples sud-américains.

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