Baisse du quota des contrats aidés : le C.E.D. attend des explications

La ministre de l’Outre-mer respectera-t-elle ses engagements ?

2 septembre 2004

Une cinquantaine de personnes se sont rendues hier matin à la DDTEFP (Direction départementale du travail et de la formation professionnelle) à l’appel du CED (Collectif emplois en danger) pour demander des justifications quant à la baisse des quotas de CES et de CEC au second semestre de cette année.

C’est la troisième fois en deux ans que Jean-Paul Aygalant, responsable de la DDTEFP chargé des contrats aidés, reçoit une délégation du CED. Le Collectif souhaitait hier matin avoir des explications sur la baisse des quotas de CES (Contrats emploi-solidarité) et CEC (Contrats emploi consolidé) pour le second semestre 2004.
"Nous avons consulté plusieurs services de l’ADI et des Mairies, qui confirment nos inquiétudes", souligne Daniel Sautron, porte-parole du Collectif. Selon lui, il s’agirait d’une diminution de 50% du contingent attribué à l’ADI et 800 postes supprimés au sein de la collectivité départementale. Jusque là, aucun contrat aidé n’a été dévolu au tissu associatif.
Pour ce second semestre, ce sont donc 6.150 contrats précaires qui ont été attribués à compter du 1er juillet pour assurer la rentrée scolaire dans de bonnes conditions et afin d’éviter "le retard de communication du contingent qui a pénalisé la rentrée 2003", note Jean-Paul Aygalant. Ces 6.150 contrats équivalent à la moitié du quota accordé au premier semestre qui, lui-même, correspond à la moitié de l’effectif consommé en 2003.
La Direction du travail n’en dit pas plus car, toujours selon Jean-Paul Aygalant, "on attend le quota". "Je les ai écoutés", confirme le médiateur de la Direction du travail, "ils ne veulent pas de diminution de contrats aidés. Je vais donc faire remonter leurs doléances".
Mais la discussion est loin d’être terminée. Le CED a souhaité rencontrer la semaine prochaine le nouveau directeur de la DDTEFP, retenu hier à la préfecture. "Nous sommes venus demander des comptes à la Direction du travail", soutient la jeune conseillère générale Monica Govindin. "Cette baisse des quotas va à l’encontre des promesses de la Ministre de l’Outre-mer qui s’était engagée à financer les CES et les CEC sur les mêmes bases qu’en 2003", ajoute-t-elle.
En effet, lors de sa visite dans notre île en janvier 2004, Brigitte Girardin avait annoncé que la circulaire gouvernementale prévoyant une baisse du taux de prise en charge des contrats aidés par l’Etat ne s’appliquerait pas dans les Départements d’Outre-mer. Le quota d’emplois aidés ne devait donc pas diminuer à La Réunion, pas plus que l’engagement financier de l’Etat.
Le CED et ses sympathisants espèrent aujourd’hui que cette promesse ne sera pas reléguée aux oubliettes des effets d’annonce pré-électorales. "Nous voudrions mieux que la précarité et nous préférons des emplois pérennes, mais nous n’avons pas d’autre alternative que ces contrats aidés", lance Monica Govindin, qui soutient encore : "Nous donnons une semaine pour ouvrir les négociations et laisser réagir le Ministère. Et s’il faut revenir, nous reviendrons et plus nombreux".

Estéfany


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